Juste très agacé en début de séance par l’intervention de la conseillère d’opposition Dominique Tripet (PC) qui rappelait qu’elle était bien conseillère et non “conseiller” comme indiqué sur son titre, en demandant au maire des explications à propos de l’intervention d’un membre du cabinet auprès du directeur de Radio Campus, intervention qui lui valut la réponse plutôt énervée (à écouter ci dessous) accusant la conseillère d’opposition d’être “manipulée” (?), c’est finalement un Serge Grouard qui ne cachait pas, malgré son masque, son plaisir, voire son bonheur de reprendre les rênes du conseil municipal, distribuant la parole à droite et à gauche, accélérant les délibérations ici, commentant là, en véritable maître de cérémonie. On n’ose imaginer la souffrance que celui-ci dut supporter pendant presque cinq ans en laissant cette prérogative à celui qui deviendra son pire ennemi, pour une chimère fillonesque déçue…
Une rentrée scolaire presque normale
Ce premier conseil au fonctionnement édulcoré puisque les commissions chargées de préparer les dossiers en concertation avec une opposition beaucoup plus nombreuse (16 conseiller(e)s pour cette nouvelle mandature) n’ont pas encore pu se réunir, s’est ouvert sur un bilan, dressé par l’adjointe à l’éducation Chrystel De Filippi, de cette rentrée scolaire qui a accueilli dans 67 écoles maternelles et primaires pas moins de 9.996 enfants dans le respect du protocole sanitaire édicté par le ministère de l’éducation, avant de faire le bilan des actions de “prévention et de de réussite éducative” mises en place en son temps par l’adjoint Florent Montillot.
Florent Montillot à la manœuvre pour la santé
Et c’est le même Florent Montillot qui présenta le dossier majeur de cette soirée, la santé , dossier décliné avec force détails et la fougue habituelle de l’adjoint qui en vint à retirer son masque pour reprendre son souffle, avant d’être vertement tancé par un conseiller.
Il faut dire qu’il y a urgence à Orléans où, comme le rappelait Serge Grouard, il reste 81 généralistes en activité pour 120.000 habitants avec un certain nombre de départs en retraite déjà programmés. La réponse à cette situation, c’est bien sûr le développement des Maisons de Santé Pluridisciplinaire qui offrent aux praticiens de santé une structure collective d’accueil avec plus ou moins de succès comme la création prochaine d’un “plateau dentaire” de six chirurgiens à la MSP Simone Weill de la Source.
Parallèlement à ces MSP, qui restent dans le domaine de la médecine libérale, la ville veut développer des Centres de Santé Municipaux, véritables dispensaires d’antan, qui emploieront un personnel médical salarié par la ville pour un coût restant, après prise en charge de la CPAM des actes, non encore chiffré. À ces décisions, l’adjoint ajoute la création d’une Plateforme Alternative d’Innovation en Santé dont le but premier sera de séduire par ses initiatives, le monde médical par des rencontres, des colloques, des invitations en tout genre, afin de donner envie de s’installer à Orléans : dans une pénurie nationale de praticiens, la surenchère à l’attractivité risque de révéler très coûteuse pour des résultats incertains…
Culture, l’adjoint consulte, Serge Grouard décide…
Après le dossier millimétré de Florent Montillot l’autre dossier qui anima ce premier conseil fut la culture qui ressemble plutôt à un vaste chantier en gestation sous la responsabilité du nouvel adjoint William Chancerelle visiblement très cornaqué par Serge Grouard. Alors que l’adjoint à la culture s’emploie à rencontrer les nombreux acteurs de ce dossier dans une période particulièrement critique pour ce secteur, la première décision importante sortit de la bouche du maire avec l’abandon du projet de Cité de la Musique et des Arts Vivants ( selon la page toujours en ligne du site Orléans Métropole et non simplement de la musique comme évoqué) sise au nord du pont de l’Europe : Serge Grouard aime entendre de la musique lorsqu’il traverse la place de l’Étape, donc le Conservatoire sera rénové sur place, et la future salle de l’Astrolabe, victime de son succès(!) devra elle encore attendre une décision qui traîne depuis bientôt dix ans, quant au conservatoire d’art dramatique, il fait tout simplement parti des oubliés et continuera à chercher des salles d’accueil pour ses travaux d’étudiants…
Le dossier “culture” fut aussi l’occasion de reparler du devenir du futur MOBE (Musée d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement, ouverture prévue printemps 2021) et pour le maire de rappeler que malgré la dérive du budget (3 fois le budget initial !) il reste le maître d’un projet de vulgarisation scientifique qu’il a lui-même voulu, notamment quant à son futur fonctionnement. En marge de la culture, on parla aussi du Festival de Loire à venir (2021) avec des interrogations de l’opposition quant à son contenu comme de son calendrier fixé à une période où la Loire est chaque année plus à sec.
GP