“Nous n’héritons pas la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants” a écrit Saint Exupéry . Et ce joli message est maintes fois repris, ce lundi, lors de la promenade inaugurale conduite par Laurent Baude, vice-président d’Orléans Métropole, de la seconde édition des Jardins éphémères en cœur de ville d’Orléans. Cette année, sur le thème “Jardins du futur“, onze lauréats désignés par Orléans Métropole, berceau historique de l’horticulture qui conduit diverses actions en partenariat avec la chambre d’agriculture du Loiret inscrites au sein de la Charte Agricole 2018-2023, célèbrent à merveille la défense du patrimoine végétal et l’art vital de préserver la nature face au réchauffement climatique et en milieu urbain.
A l’occasion d’une superbe exposition à l’art libre, ces installations, fruits de producteurs, de paysagistes, de professionnels des végétaux, d’écoles et d’artistes de notre région sont à découvrir, en différents quartiers d’Orléans, jusqu’au 1er novembre.
“Dans ce jardin il y a à voir et à manger“, place du Général De Gaulle.
“Regarde le ciel, il te voit”
A dire vrai, ce parcours célébrant le travail des artisans de la diversité végétale et soulignant l’enjeu de la végétalisation de la ville est une réussite. Place de l’Etape, face à l’Hôtel Groslot, voici “Songes et jardins”, une sorte d’oasis à l’élégant parapluie permettant de récolter l’eau du ciel mais qui offre aussi des trésors d’inventions, champs du possible permettant économie et autonomie d’énergie.
L’entrée en scène de la forêt sur les tréteaux de la ville s’effectue, quant à elle, au pied de la cathédrale Sainte-Croix grâce au Théâtre des Minuits qui proposera du reste, dans cet espace, des spectacles les 2 et 23 octobre à partir de 20 h 30.
“Regarde le ciel il te voit, embrasse la terre, elle t’aime” écrivait George Sand. “C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le génie humain ne l’écoute pas” écrivait Victor Hugo. Ces deux phrases figurent au fronton de bois du jardin Hortus Esthético-Nourricier implanté sur l’esplanade du Théâtre d’Orléans, une corne d’abondances de plantes nourricières faisant montre “d’un peu d’espoir dans un monde désespérant”.
“Si l’on s’accroche, la vie renaît”
Sur les quais de Loire, par ailleurs, fenêtre ouverte sur demain avec une installation qui appelle au respect des sens. Plus loin il est aussi question du respect de la chlorophylle, cette “philosophie de la vie”, et de célébrer “ce que le vivant nous offre et non pas ce que l’on impose au vivant”. Voici encore, à deux pas de la crèche collective du Plat d’Etain un abricotier nain qui incite à privilégier le végétal dans le moindre recoin de nos balcons. Il est au cœur de l’installation “Un jardin né de notre optimisme sur l’avenir”.
La pollinisation, le jardin potager en ville, la “défense du sol massacré“, la louange de chaque brindille d’herbe qui est un capteur de CO2 est aussi à découvrir place du Chatelet avec, entre autres, un étonnant orgue de plantes médicinales et aromatiques.
Résolument poétique est aussi cette cage à oiseaux créée par deux plasticiennes et installée à quelques mètres du Temple d’Orléans. Elle abrite des tournesols géants, “espèces en voie d’apparition”, et invite les oiseaux à venir picorer des graines solaires. Ces deux artistes n’ont toutefois pas leur amour de la planète dans la poche pour appeler à bousculer les circuits de production agricole qui ont déjà tant malmené les abeilles.
“Si l’on s’accroche la vie renaît”, tels sont les mots soulignant la joliesse de “Souffle magique – Maho No Iki”, projet de Songes et Jardins, square Abbé Desnoyers . Voici une émulsion végétale où des enfants ont la parole et gravé des poèmes dans l’écorce du bois. A quelques pas se tiennent place du Général de Gaulle, le le projet haut en couleurs “Il y a à voir et à manger”, où le recyclage du mobilier urbain est de mise et, place du Martroi, cet “Acqua Alta”, création où les toits émergent de la montée des eaux. Ici aussi, désir de jardins du futur faisant, s’élaborent des ilots de nature luxuriants.
Texte et photos: Jean-Dominique Burtin.
Les jardins à découvrir
1. François Thelliez du Syndicat Horticole du Loiret et le CDHR Centre-Val de Loire, projet « Acqua Alta » – Place du Martroi
2. Songes et Jardins, projet « A la croisée des chemins » – Devant l’Hôtel Groslot
3. Luciole, François Lenhard et Jean-Marc Prévault, projet « Hortus Esthético-Nourricier » – Boulevard Pierre Segelle, Place du théâtre
4. Le Théâtre des Minuits, projet « L’arbre entre en scène ! Il était une fois la forêt … » – Théâtre de verdure, au pied de la Cathédrale Sainte Croix
5. Estrella Silvestro et Chantal Detry, projet « Zoo végétal Hélianthus Giganteus » – Place Saint Pierre Empont
6. L’Atelier Olivier Striblen, l’école d’horticulture La Mouillère, projet « Jardin du futur ? Tout est là » – Quai du Châtelet
7. L’Atelier Olivier Striblen, projet « La générosité végétale » – Place de Loire. En cours de cosnrtuction. Incorporation d ‘œuvres de François Lavrat le mercredi 9 septembre à 12 h 30.
8. Laviverte , projet « Un jardin né de notre optimisme sur l’avenir » – Place du Petit Puits
9. Les Pépinières Couteau Orléans, projet « Le jardin d’Eden » – Place du Châtelet
10. Songes et Jardins, Charpentes Perrot, projet « Souffle magique – Maho No iki » – Square de l’Abbé Desnoyers
11.Luciole, François Lenhard, Jean-Marc Prévault, projet « Dans ce jardin il y a à voir et à manger » – Place du Général de Gaulle
Les concours ouverts au public
Le public est invité à découvrir les jardins éphémères : en balades libres grâce à des panneaux d’informations En balades interactives grâce à l’application
«Destination Orléans ».
Un concours est organisé sur le site d’Orléans Métropole pour élire le « jardin coup de cœur » du public. Les internautes sont invités à voter pour leurs 3 jardins préférés sur : www.orleans-metropole.fr/jardins-ephemeres et à partager les photos des jardins éphémères sur Instagram sous le #jardinsephemeresOrleans2020