Après le bulletin de la victoire cet été, avec en illustration pas moins de quinze photos de Serge Grouard l’ancien-nouveau maire triomphant, le bulletin municipal orléanais de septembre nous offre une interview d’ouverture du quatrième mandat beaucoup moins tonitruante avec la question de l’état des finances municipales.
Deux “exemples”
À la question du journaliste « quel est l’état des finances de la ville ? », Serge Grouard commence par prendre deux “exemples” : le MOBE et le CO’Met et Serge Grouard et de nous expliquer sans rougir (sur la photo) que le devis initial de cinq millions d’euros pour la rénovation du Musée de Sciences Naturelles (qu’il a lui-même signé) atteint aujourd’hui la coquette somme de 15 millions d’euros alors que les travaux ne sont toujours pas terminés avec bientôt deux ans de retard…
Quant au CO’Met, signé par son détesté prédécesseur mais que le nouveau maire se garde de critiquer comme copié/collé de son projet avorté d’Arena, c’est cette fois un dépassement évalué pour le moment à plus ou moins trente millions d’euros (excusez l’imprécision de quelques millions) pour une réalisation qui est, elle aussi, loin d’être achevée. Certes la ville et la métropole ont plus ou moins provisionné ces sommes, mais sur ces deux seuls cas “exemplaires” ce n’est pas moins de quarante millions d’euros qui font défaut aux finances de la ville pour des devis que personne, dans la vrai vie, n’accepterait avec de tels dépassements et retards…
Plus que la Culture ou l’Éducation
40 millions d’euros, c’est beaucoup plus que les budgets 2020 déjà en baisse, de la Culture et de l’Événementiel (28,8 M€) ou de l’Éducation (31,4 M€), et dans ce sombre tableau, évidemment Serge Grouard n’oublie pas d’ajouter à ces coûteux “exemples”, l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie et donc sur les recettes municipales, grevées, de plus, des mesures de soutien des commerçants prises à la hâte cet été.
Avec le sacro-saint engagement pris par le candidat de ne pas augmenter la fiscalité locale, l’élu reconnaît que « nous n’échapperons pas à une remise à plat des projets et des actions, et d’ajouter, mais ce sera aux élus de la Métropole d’en décider ». Le président Chaillou (PS) risque fort d’être ainsi invité au rôle de fossoyeur métropolitain…
GP