Publi-reportage / #Escapade en Berry
Ici aussi se pratique l’art de vivre à la française ! Pour en avoir le cœur net, il faut battre la campagne et s’aventurer au cœur du Boischaut et de la Champagne berrichonne. Là, dans l’élégance de leurs jardins remarquables des manoirs insoupçonnés se dévoilent entre chic et charme, non loin d’un célèbre « château du goût » dont Talleyrand s’est fait l’ambassadeur. Une leçon de diplomatie gastronomique vous attend au pays de Valençay.
La roseraie du Domaine de Poulaines est l’occasion d’une flânerie ressourçante. ©EB
Au petit matin à l’heure où le soleil carresse la campagne et où les odeurs d’humus et de graminées s’échappent des petites vallées, Valérie Esnault est déjà sur le pont : elle doit préparer ses deux gîtes pour des clients qui arrivent… Des champs, des prairies et des ronces qui constituaient le Domaine de Poulaines, cette parisienne, bercée par une enfance entre forêts et étangs du Gâtinais, jardins anglais et paysages d’Afrique, en a fait un insoupçonnable écrin de 25 ha, labellisé aujourd’hui « Jardin Remarquable ». Amoureuses du patrimoine, elle a mené autant de recherches que possibles sur l’histoire des lieux, s’attachant à la mémoire collective du village comme des historiens, épluchant archives et documents anciens pour réhabiliter le site et ses jardins le plus fidèlement possible.
Poulaines, le seigneurial
Le ravissant chemin d’eau du Domaine de Poulaines. ©EB
Ainsi, une succession de jardins thématiques et un arboretum encadrent un ravissant manoir Renaissance avec des chênes, ormes, frênes, platanes, séquoias, gleditsias, buis du XVIIIe. « 300 sujets ont été plantés entre 2007 et 2010 pour développer une mixité d’insectes et apporter de la biodiversité. Aucun traitement n’est utilisé sur le domaine et l’approche en permaculture est favorisée ».
D’abord le jardin vivrier où poussent la Sucrine du Berry, le Blanc d’Aubigny, ou encore le Haricot Comtesse de Chambord… et autres délices du patrimoine légumier de la région. Puis, un petit bois frais qui débouche sur une jolie roseraie et son bassin de lotus avant de laisser place à un magnifique chemin d’eau que bordent en douce cascade une collection d’iris et des tapis odorants de lavande. En rejoignant la collection de bambous, une butte offre, entre ombre et lumière, une des plus belles perspectives sur l’arboretum. Une exploration bucolique qui conduit, au rythme des flâneries, à une ultime délectation : celle des produits du domaine à déguster en toute gourmandise, confitures, jus de fruits, miels…
Valençay, temple de l’art de vivre
À une dizaine de kilomètres de là, en surplomb de la vallée du Nahon, c’est le faste qui s’impose. Classé parmi les 22 plus grands sites du Val de Loire, le Château de Valençay (53 ha de jardins et de parcs) nous transporte dans un autre univers : celui de Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, l’un des plus grands diplomates français et riche collectionneur. « Il avait le goût du beau, des beaux arts dont il faisait collection, mais aussi le goût de la table », explique Sylvie Giroux, directrice du site. Construit en 1520 par la dynastie d’Estampes, Talleyrand rachète l’édifice sur le souhait de Bonaparte en 1803 « pour un faire un temple de l’art de vivre et recevoir les hauts dignitaires de l’Empire. Ce château va servir la diplomatie et le goût français ».
Les cuisines du château de Valençay sont à elles seules une vraie curiosité. ©ChâteaudeValencay
En témoigne dans les sous-sols du XVIIe et XVIIIe siècles son étonnante galerie de cuisines dont les murs aujourd’hui servent de décor pour partie au Festival international de la photographie culinaire. La première, ornée d’une remarquable voûte en brique et en pierre plante le décor de salles immenses où l’on entendrait encore s’affairer les serviteurs autour des fourneaux et des longues tables en bois, remuant ustensiles, bains-marie, turbotières, daubières en cuivre, moulin à glace ainsi que les « moules à faisselle qui donnent la forme au fromage de Valençay » pour préparer repas et banquets les plus savoureux sous le regard passionné du célèbre cuisinier Antonin Carême, au service de Talleyrand pendant 12 ans. Une ambiance du goût qui se répandait jusqu’à la salle à manger dans la beauté d’une table dressée à la française. « Pour autant Talleyrand était sans embonpoint. Il buvait et mangeait de tout avec parcimonie, dont le brie et le fameux Valençay ».
Valençay, un duo unique
Valençay est une appellation unique regroupant un fromage et un vin. ©ADTI Berry Province
Ainsi donc, le vin et le fromage de Valençay étaient déjà à l’honneur sur la table de Talleyrand. Aujourd’hui ce sont un vin AOC et un fromage AOP qui sont réunis sous le même nom d’appellation. Du jamais vu en France ! Fabriqués localement depuis le Moyen Age, le fromage et le vin de Valençay restent des productions indissociables. Pour les déguster, il faudra par exemple prendre la route de la fromagerie de Pascal Jacquin à Vernelle, qui ne manquera pas de vous raconter l’histoire de ce fromage en forme de pyramide tronquée, ou encore le restaurant d’Arnaud Gauthier à l’Auberge Saint Fiacre à Veuil. À sa table, du Valençay blanc, rouge ou rosé. Ces vins légers, au goût très minéral et un peu fumé, accompagnent sa cuisine gatsronomique à base de produits locaux : « du cochon de lait bio grillé avec une sauce au miel et petits légumes bio. Un nougat de chèvre en quenelle. Ou encore des rondelles de courgette farcies au chèvre frais parfumées au vinaigre de tomate ».
Une escapade bien remplie qui vous conduira peut-être enfin jusqu’à Saint-Maur, près de Chateauroux, à l’Arboretum de la Grande Lienne (un site qui fera l’objet d’une prochaine découverte pour Mag’Centre). Ce domaine de 70 ha, en grande partie boisée, abrite une collection de magnolias, d’hostas et, dit-on, une étonnante « cathédrale » de conifères…
Décidément, le Berry est bien une terre de beautés et de mystères…
Estelle Boutheloup
Tourisme Centre Val-de-Loire