Retro: “Une chambre à soi”: Virginia Woolf sans une ride

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Date initiale de publication 28 septembre 2019

> En clôture de la première journée du colloque orléanais “Femmes en scène, femmes de théâtre”, organisé à Orléans par l’association Mix-cité, se jouait au théâtre Gérard Philipe de la Source, une adaptation du texte culte que Virginia Woolf écrivit en 1928 “Une chambre à soi”.

Le texte manifeste de Virginia Woolf, prononcé lors d’une conférence, pose la question dont l’évidence n’a toujours pas fini de s’imposer: pourquoi les femmes ont tant de difficultés à devenir autrice et à trouver leur vraie place dans l’histoire littéraire ? La réponse de Virginia Woolf, résumée dans cette formule synthétique “Une chambre à soi” comme métaphore de l’autonomie des femmes dans la société patriarcale anglaise, est actualisée dans une mise en scène de Marie Paule Ramo qui allie simplicité et efficacité. Seule en scène, accompagnée d’une malle de voyage à l’ancienne, l’actrice Nathalie Prokhoris, dans un costume sobre, un peu british traditionnelle, va reprendre l’argumentaire sans faille de Virginia Woolf pour énumérer tous les obstacles sociaux, financiers, matériels, culturels qui se trouvent en travers de la carrière d’une femme écrivaine, énumération dite avec une voix douce et calme, un peu comme si leur grand-mère s’adressait aux jeunes, nombreux, présents dans la salle ce jeudi soir.

Comme le soulignait la présidente de mix-cité, Monique Lemoine, à l’ouverture du colloque, évoquant “une coalition des différences” en parlant du féminisme aujourd’hui, à coté de certaines actions plus provocatrices comme celles des Femens, la protestation de Virginia Woolf reprise par cette pièce lui donne une force absolue qui s’inscrit clairement dans la conscience du public. Et quand Virginia Woolf soulève la question hypothétique du destin littéraire de la sœur de Shakespeare, une véritable émotion nous touche à l’évocation de ces vies littéraires trop souvent brisées par tant de contingences matérielles ou intellectuelles.

L’invitation finale de Virginia Woolf à se battre pour trouver l’espace de liberté vitale à toute expression personnelle et artistique, condition à tout épanouissement personnel, trouve là un véritable écho auprès du public jeune et moins jeune.

GP

http://www.vwunechambreasoi.fr/

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