par Jean-Paul Briand
Arrêt du confinement le 11 mai 2020. Le 10 juillet l’état d’urgence sanitaire, qui aura duré 16 semaines, prend fin. Tant que le coronavirus circule, qu’aucun vaccin et traitements éprouvés ne sont disponibles, que l’immunité de groupe ne sera pas suffisante, une nouvelle période de confinement est encore possible. Depuis le 20 juillet, en complément des gestes barrières, le port du masque est obligatoire dans les lieux publics clos.
Assurer une authentique protection
Le virus SRAS-CoV-2 se propage principalement par les gouttelettes respiratoires lorsqu’une personne infectée tousse, éternue, parle ou respire. Les plus grosses gouttes contaminantes tombent rapidement au sol. Ce sont les gouttelettes de petite taille, sous forme d’aérosols, qui peuvent se propager, portées par des flux d’air parfois sur plusieurs mètres. Dans les lieux fermés, les ventilations artificielles, les climatiseurs sont donc à éviter. Il est démontré que les masques peuvent utilement diminuer la contamination par aérosols. mais selon leur catégorie leurs efficacités diffèrent . Les masques professionnels, répondant aux strictes normes sanitaires, sont prioritairement réservés à une minorité particulièrement exposée, comme les personnels de santé. Des entreprises françaises produisent des masques en tissus pour des utilisations hors des activités sanitaires. Ils font néanmoins l’objet de tests par les services de la Délégation Générale de l’armement. Aider par de multiples tutoriels, et les conseils de l’Afnor de nombreux particuliers fabriquent des masques « alternatifs » en tissu, pour eux-mêmes, leurs proches ou parfois à la demande de collectivités. Le musée des Beaux-Arts d’Orléans, lui-même, fabrique de magnifiques masques « maison » de protection (https://www.magcentre.fr/199618-orleans-les-artistes-du-musee-des-beaux-arts-vous-proposent-des-masques/).
Les masques du Musée des Beaux Arts d’Orléans
La barrière électrostatique
A ce jour, le niveau de protection des masques « grand public » en tissu reste imprécis. Tout le monde a intégré que la capacité protectrice des masques artisanaux dépendait de la qualité de filtration mécanique et qu’il fallait utiliser, au moins, une double épaisseur de tissus (la taille minimale des particules d’aérosol, éventuellement contaminantes, se situe dans la plage de 10 nm à 10 μm).
Le coton, à densité de tissage élevée (nombre de fils), est le matériau le plus utilisé . Il filtre bien, mais on oublie que pour être vraiment efficace, il est nécessaire d’ajouter à la filtration mécanique, une barrière électrostatique. Plusieurs laboratoires ont étudié les diverses combinaisons de tissus afin d’augmenter l’efficience de la protection. Ainsi une étude (https://pubs.acs.org/doi/pdf/10.1021/acsnano.0c03252 ) montre que certaines associations de tissus sont particulièrement opérantes. Les combinaisons coton-soie, coton-mousseline de soie, coton-flanelle présentent une grande efficacité qui s’explique par un double effet mécanique et électrostatique.
Enfin, il faut toujours vérifier l’absence de fuite, car un défaut de fabrication ne permettant pas un ajustement correct du masque peut diminuer de plus de 50% sa qualité de filtration.
Que les mesures contraignantes ne s’étendent pas !
Le port du masque doit entrer dans nos mœurs afin de nous protéger individuellement et surtout collectivement. Il va nous falloir accepter de vivre avec le virus Sars-Cov-2 et poursuivre la nécessaire protection vis à vis de la Covid-19. Jusqu’à nouvel ordre, le port du masque est obligatoire dans tous les lieux clos qui accueillent du public. Le respect absolu des gestes barrière, la distanciation entre individus ne doivent pas être oubliés. Durant la période estivale et les nombreux déplacements, rencontres, visites des vacanciers à travers la France, il y a un risque important d’une recrudescence de cas de Covid 19. Certaines villes et départements, particulièrement impactés par le regain d’activité du virus vont plus loin et ont dû imposer le masque y compris en extérieur.
Il dépend de chacun d’entre nous que ces mesures contraignantes ne s’étendent pas et que la période de confinement reste un mauvais souvenir…
JPB