Depuis « Les gens heureux lisent et boivent du café », son premier roman, Agnès Martin-Lugand, livre après livre, ne cesse de passionner des millions de lecteurs. La romancière à succès est de retour au cœur de l’été avec un huitième titre, « Nos résiliences ».
Un seul instant suffit-il à changer une vie ?
Telle est la question que pose ce nouveau roman. Ava est une jeune femme très heureuse : un mari aimant et dévoué, deux enfants et un métier qu’elle adore, c’est le bonheur d’une femme moderne tel qu’on se plaît à l’imaginer. Mais du jour au lendemain un accident de la route fait basculer leur vie dans un cauchemar dont le roman nous montre comment on en sort, comment on parvient à se reconstruire. Tel un kaléidoscope il nous présente sur ce parcours, le vécu des victimes directes, mais également des proches, des victimes par ricochet emportées, malgré elles, dans le chaos. Peuvent-ils se reconstruire et comment ? C’est le thème du livre résolument optimiste.
En auteure qui a du métier et du talent Agnès Martin-Lugand présente un magnifique portrait de femme, celui de son héroïne, Ava. Elle construit par petites touches un caractère fort de femme engagée dans sa vie. Son mari, auteur de l’accident, s’effondre dans un désespoir profond et s’abîme dans la culpabilité, Ava ne se résout ni à sombrer avec lui, ni à s’arrêter complètement de vivre. Tenir pour résister, résister pour tenir et atteindre le bout du tunnel.
Ce dilemme, universel par excellence, pour lequel il n’existe pas de solution toute faite mais où chacun doit trouver la sienne est abordé avec délicatesse.
Face à la distance qui s’installe entre celui qui choisit de souffrir et celle qui choisit de se battre, les capacités de résiliences de chacun se révèlent. C’est un combat intérieur long, douloureux, fastidieux, avec ses avancées et ses reculades et ses contre-temps. La victoire s’acquiert par une prise de conscience et l’acceptation d’une nouvelle réalité : la vie d’après n’est plus celle d’avant.
Aller mieux et renaître
Faire le deuil du passé, comprendre que l’on ne sera plus le même ; l’accepter. Le récit aborde le deuil du temps d’avant : alors, vient le besoin de s’éloigner puis de se reconstruire et de trouver le chemin vers une vie nouvelle. Nos résiliences s’affirment comme un apprentissage du pardon, de l’impuissance face à l’irréparable, du dépassement de celui-ci.
Agnès Martin-Lugand délivre son message avec une légèreté qui le fait accepter. Elle façonne des situations et des personnages de roman profondément humains avec lesquels chacun de nous peut se retrouver. Là résident des clefs de son succès.
F.C.