Quel empêcheur de tourner en rond ce Covid 19 ! Combien d’épousailles ont été remises, parfois aux calendes grecques faute de pouvoir se rassembler. Même la princesse Béatrice d’York a dû renoncer à la pompe royale pour se contenter d’une cérémonie privée, la première depuis 235 ans chez les Windsor mais en présence de la Reine. Tout de même !
Si nous parlons d’épousailles c’est qu’en Beauce et dans le Gâtinais peut-être un peu plus qu’ailleurs ce mot fut longtemps usuel pour désigner la concrétisation d’une alliance entre deux familles, scellée par un mariage. Les rois n’avaient-ils pas donné l’exemple ? La Bretagne n’est-elle pas entrée dans le giron de la France par le mariage d’Anne de Bretagne avec le roi de France Charles VIII ? Le jour des épousailles on ne se rendait pas à la noce on allait à la cérémonie des épousailles avant le repas des épousailles. La famille ajoutait une génération à sa généalogie, comme on disait alors du côté de Toury, elle « gravait l’arbre ».
Arrondir le patrimoine
C’était un temps pas si lointain et peut être pas complètement disparu dans certains milieux où l’on arrondissait le patrimoine de la famille par une alliance, par un mariage, des accordailles que l’on concrétisait par des épousailles devant le maire et le curé après être passé chez le notaire. Tout le village y était invité et l’on faisait bombance. Ce jour-là, il valait mieux *être « ben bastant », autrement dit « bien portant ».
Curieusement, car les Beaucerons n’ont pas la réputation d’être de grands voyageurs et de s’expatrier, le mot « épousailles » est toujours employé au Canada. Il y a même chaque année un « Salon des Epousailles » à Montréal plein d’idées pour un mariage réussi. Pas sûr que le Covid 19 ait permis sa tenue en 2020.
Sacré virus qui s’en prend aux épousailles, aux baptêmes, aux enterrements, et à toute notre vie sociale ! Mais pas au vocabulaire, celui-ci a ses modes et ses nouveautés, ses inventions et son humour mais il est garanti inoxydable à tous les virus y compris au Covid 19. En 2020 les épousailles sont malmenées, on ne peut le nier, mais elles ont encore de beaux jours devant elles.
Amis lecteurs, si vous connaissez des mots ou des expressions régionales que vous aimez, que vous trouvez intéressants ou drôles signalez-les à la rédaction de Mag’Centre nous nous ferons un plaisir de les étudier et de la partager avec l’ensemble de notre lectorat.
Rédaction de Mag’Centre
Merci de nous écrire à: redaction@magcentre.fr