Si le lieu, rue Brillat Savarin dans la zone expo sud d’Orléans (Loiret), est un peu excentré, l’accueil est chaleureux et le contact avec Gérard Lepage, le propriétaire des lieux, s’établit facilement.
La Clavithèque, rue Brillat Savarin 45100 Orléans ©AC Chapuis
Pourtant, on le sent peu habitué à parler de lui. Sa vie, son histoire, c’est son magasin et son école qu’il a fondés en 1986 et qu’il continue d’animer quotidiennement, malgré un passage à la retraite effectif depuis quelques années. C’est ce que l’on appelle communément la passion.
Une passion qui s’origine dans une histoire. Tout enfant, Gérard Lepage est attiré par la musique et il joue de tout ce qui lui tombe sous les doigts, depuis l’accordéon de sa sœur jusqu’à l’harmonium avant de découvrir les claviers et plus particulièrement l’orgue électronique.
Un parcours tout en musique
Parallèlement, il étudie et travaille en pharmacie, mais la musique le poursuit. Il est sollicité par la maison Bauer, place Sainte Croix à Orléans, au début comme vendeur puis très vite pour monter l’école d’orgue. Notre « autodidacte pur » comme il se nomme lui-même, accepte mais, honnêteté oblige, il s’astreint à apprendre ce qui lui manque : la technique du solfège. C’est un matheux, il apprend vite et il développe cet atelier d’enseignement pendant huit ans. Intéressé par la pédagogie, il crée des arrangements en s’inspirant de ce qu’il écoute ou ce qu’il rapporte du Japon, écrit ses partitions sur mesure à la main, qu’il adapte pour ses élèves.
La création de la Clavithèque
L’heure est venue ensuite de voler de ses propres ailes, il crée alors la Clavithèque, dans la galerie commerciale des Halles Châtelet. Tous les orléanais se souviennent de ce lieu animé, d’où la musique s’échappe et où le chaland aime à s’arrêter mais l’espace est restreint et l’accès difficile. D’où l’installation dans les spacieux locaux de la zone expo sud (730m2 dont 360 pour l’école).
L’école de musique. ©AC Chapuis
L’activité se diversifie, l’équipe s’étoffe. Aujourd’hui, on recense, outre le directeur/fondateur, trois vendeurs/installateurs, douze professeurs, une secrétaire.
Un espace en trois dimensions
Gérard Lepage explique les trois dimensions très équilibrées de son activité, entre la vente, l’école, l’installation d’écrans. Au rez-de chaussée est le magasin. On y trouve principalement des claviers numériques. Gérad Lepage en fait l’apologie, en deux arguments, celui de la qualité qui aujourd’hui rivalise avec les plus grands pianos acoustiques et celui de l’accessibilité grâce un coût abordable pour tous.
Au premier étage, on découvre un tout autre univers, celui de l’école. De nombreuses salles, un nombre important d’instruments, des affichages qui soulignent l’intensité de l’activité qui concerne environ 500 élèves. Chaque année, ont lieu des concerts d’ensemble à la salle Gérard Philipe ou des participations à des concours (les coupes et trophées ornent les murs et la cage d’escalier!)
Les cours sont diversifiés et le directeur insiste sur le plaisir. Il accueille les enfants, dès quatre ans, et le cours se passe avec les parents. « Sans la musique, la vie serait une erreur » dit-il citant Friedrich Nietzche, en ajoutant « la vie sera toujours plus belle avec un instrument ».
Des partenariats se sont noués aussi avec les écoles. La Clavithèque dispense les enseignements, équipe les salles d’instruments pour que chaque élève ait son clavier, et prête des instruments pour que les enfants répètent chez eux.
Depuis 2001, une nouvelle activité s’est développée dans la sphère de la Clavithèque : l’installation d’écrans. De grandes marques ou entreprises font partie des clients réguliers. Citons, par exemple un partenariat avec la Fabrique-Opéra pour les décors numériques lors des concerts au Zénith.
Gérard Lepage, gérant de la Clavithèque à Orléans, est fier des réalisations et concerts menés par les élèves et les professeurs. ©AC Chapuis
Le devenir
L’histoire de la Clavithèque n’est pas près de s’arrêter. Gérard Lepage est « très fier de ses équipes », comme il est fier de ses trois enfants, tous intervenants dans l’audiovisuel ou le son. Et les conseils de notre patriarche sont simples et clairs : « cultivez votre envie de jouer, osez quel que soit votre âge. » Quant à lui, en retraite depuis cinq ans mais toujours heureux de venir tous les jours à la Clavithèque, il n’a qu’une ambition : « transmettre la passion. » Un joli mot de la fin !
Anne-Cécile Chapuis