Une semaine après la réouverture des cinémas, le 30 juin 2020, nous sommes allés à la rencontre de Sebastien Lieury, Directeur d’exploitation du cinéma Pathé-Orléans. L’occasion de l’interroger, sur l’impact du coronavirus dans le cinéma, et sur la programmation de cet été.
Salle de cinéma, Pathé Orléans – © Chenda
Les Netflix et compagnies n’auront pas eu raison du cinéma lors du confinement. Près de 1000 entrées pour la réouverture, « essentiellement des abonnées » se réjouit Sebastien Lieury, Directeur d’exploitation du Cinéma Pathé Orléans. Au programme, des rediffusions tels que les Harry Potter, les Fast and Furious en 4DX, ou les Inception, Durkerque et Interstellar de Christopher Nolan, à tarif réduit. Mais également en salle, De Gaulle ou L’Ombre de Staline, à l’affiche avant le confinement et qui le sont encore « parce qu’ils n’ont pas choisi de se placer sur les plateformes ».
Si certains distributeurs ont choisi de reporter leurs sorties – comme le très attendu Mulan – certains saisissent l’opportunité de ce repli de la concurrence pour sortir leur film. C’est le cas du film français Le Parfum : « il était prévu à un format de 150 copies et il va finalement sortir en 600 copies. Les Français peuvent profiter de cela mais les Américains ne prendront pas ce risque car c’est essentiellement des sorties mondiales », détaille le Directeur d’exploitation.
Au programme cet été, beaucoup de sorties françaises notamment des comédies tels que Tout simplement Noire, Divorce club ou Scouby pour les enfants. Finalement, « plein de belles surprises sachant que le cinéma français représente la moitié des entrées en salle ».
Avant le 22 juin, le port du masque était recommandé mais pas obligatoire. Lors de la réouverture, un décret a été promulgué faisant du port du masque une obligation dans les lieux communs. Le masque pourra tomber, seulement une fois assis en salle.
Condamnation d’un siège de gauche à droite
« On a certaines séances comme Harry Potter qui sont complètes avec la distanciation. On peut remplir la salle jusqu’à 70 % mais c’est un modèle économique qui ne va tenir qu’un temps… Pour que ce soit rentable, il faut remplir les salles », expose Sebastien Lieury. Force est de constater, qu’il y a aujourd’hui, trop peu de visibilité pour savoir quand les choses reviendront à la normale. Ce qui explique cet article dans Le Monde, le 22 juin, analysant que « le monde d’après dans les salles s’annonce chaotique ».
Sébastien Lieury, l’assure, emprunt d’optimisme : « il va y avoir une pénurie de film américain, c’est indéniable. Le monde va souffrir tant que le virus sera présent (…) le cinéma va être l’un des secteurs les plus touchés mais je suis persuadé qu’on va être un des secteurs qui repartira le mieux. C’est l’un des loisirs les plus abordables et le préféré des Français en général ».
Melissa Chenda Ang