Elu avec 39,58 % des voix lors d’une quadrangulaire pour laquelle il était largement le favori, le maire social-démocrate de Romorantin-Lanthenay va entamer un 7e et dernier mandat. Un record en Sologne et en Loir-et-Cher.
Jeanny Lorgeoux. JLV
Certes, le lion de Sologne n’en est pas encore arrivé au niveau d’André Laignel, maire d’Issoudun élu depuis 1977 mais, tout de même, cette nouvelle élection en dit long sur l’attachement d’une ville à un homme qui a su la métamorphoser économiquement et urbanistiquement et tisser des liens avec une grande partie du peuple de la capitale de la Sologne en restant fidèle à ses valeurs humanistes.
Compagnon de route de François Mitterrand avec qui il partage une érudition exceptionnelle, l’homme est surtout un fin stratège qui a su déjouer la triple entente de ses adversaires. Fort du soutien d’Edouard Philippe, le jeune candidat MODEM, adoubé en plus haut lieu, pensait pourtant détrôner l’ancien sénateur. Battu de seulement 323 voix en 2014, il n’améliore pas son score avec 32,21 % des votants et un différentiel de 394 voix.
La faible participation au scrutin covidien (42,57 %) mais aussi une campagne agressive expliquent sans doute la nouvelle défaite du conseiller départemental qui n’a pas su ou pu s’entendre avec les deux autres prétendants au fauteuil de 1er magistrat. Ex-1er adjoint démissionnaire quelques mois seulement avant le scrutin, le socialiste Didier Guénin, qui se voyait déjà calife à la place du calife, ne comptabilise que 927 voix. Malgré l’abstention, le désaveu est cinglant. L’homme n’a pas su rassembler le peuple de gauche et les écologistes.
Enfin, le LR Raphaël Hougnon termine bon dernier avec un tout petit 10,86 % et 580 voix seulement. Télécommandée, la candidature de l’ex-maire de Villerviers n’a pas pris dans l’opinion malgré le soutien de François Baroin, président de l’Association des maires de France. En maintenant sa candidature et refusant toute alliance avec Louis de Redon, R. Hougnon a sans doute contribué à faire perdre son camps. Une habitude sur les terres de Jeanny Lorgeoux.
Dossiers chauds
Plusieurs dossiers attendent la nouvelle équipe en particulier les aménagements au quartier des Favignolles et la relance du commerce en centre-ville avec l’extension annoncée du Leclerc qui suscite des oppositions. L’avenir économique de la ville et au-delà du Romorantinais est également sur la table avec des interrogations pesant sur plusieurs entreprises de la métallurgie (Caillau, Rasec).
Jeanny Lorgeoux, qui brigue de nouveau le siège de président de la communauté de communes du Romorantinais et du Monestois, devra aussi faire passer la vitesse supérieur à l’intercommunalité avec, pourquoi pas, la constitution d’une communauté d’agglomération avec le Val-de-Cher-Controis et/ou la Sologne des Rivières ?
On peut en tout cas faire confiance à cet animal politique qu’est Jeanny Lorgeoux pour poursuivre le développement économique d’une ville qui a su se relever du traumatisme de Matra, redonner du souffle à ses entreprises et de la fierté à ses habitants en dépit de dénigrement de certain.e.s journalistes parisiens.
Jean-Luc Vezon