Le 2e tour des municipales 2020 aura été fatal à trois maires des six préfectures de la région. Bourges (18) et Tours (37) basculent à gauche et Orléans (45) retrouve Serge Grouard (LR), vainqueur d’un duel fratricide avec Olivier Carré. Dans le Loiret, l’autre surprise notable sera le retour de la gauche à Fleury les Aubrais, après 25 ans d’absence, avec la victoire de Carole Canette.
Si le premier tour des élections municipales, en mars dernier, n’avaient pas apporté d’énormes surprises dans le paysage politique de la région, le second, plus de trois mois après, est tout autre. Alors que Chartres (28), Châteauroux (36) et Blois (41), avaient reconduit leurs édiles dès le 1er tour, les trois autres vont changer d’équipes municipales, dont deux au profit de la gauche, avec Emmanuel Denis à Tours et Yann Galut à Bourges. Marc Gricourt, à Blois, se sentira ainsi moins seul dans la région à diriger une préfecture à gauche, mais le bilan sera toutefois mitigé sur l’ensemble des six départements pour sa formation politique et ses alliés.
Si, dans le Loiret, la gauche reprend Fleury les Aubrais, après 25 ans d’absence, la plus grande surprise régionale sera sans doute la perte par le PC de St-Pierre de Corps (37) au profit d’un “divers droite”, après 100 ans de gestion municipale, tout comme la chute d’Amboise et de Chateaurenault dans le même département, et de la ville du Blanc, dans l’Indre. Toutefois, elle gagne aussi Mer et conserve Romorantin dans le Loir-et-Cher, tout comme ses fiefs de Nogent le Rotrou, Vernouillet et Châteaudun en Eure-et-Loir et de Langeais en Indre-et-Loire. À Salbris, en Loir-et-Cher, la victoire de la liste citoyenne de M. Avril est, sinon une surprise, plutôt inattendue. En Eure-et-Loir, à Dreux voit la victoire de Pierre-Frédéric Billet avec 58,75% des voix devant Michaële de la Giroday.
Un Loiret presque conservateur
Après un premier tour sans événement majeur, le Loiret ne faillit pas à sa tradition conservatrice, à quelques exceptions près. 37 communes étaient dans l’obligation d’effectuer un second tour et, dans celles astreintes à un scrutin de liste, hormis les trois de la métropole orléanaise (Orléans, Fleury les Aubrais, St Jean le Blanc) qui sont les plus bousculées, pratiquement toutes les autres ont reconduit leurs maires sortant, parfois en difficulté au premier tour.
Ainsi en est-il de Benoit Digeon à Montargis, de Philippe Nolland à Pithiviers ou de Gérard Corgnac à Cléry St André, ce dernier ayant manqué le 1er tour de 30 voix. À Beaugency, Jacques Mesas l’emporte avec 41,43%, et Pierre-François Bouguet à Briare, lui aussi dans une triangulaire, avec 37,01%.
En région Centre Val de Loire, Tours et Bourges seront donc les deux préfectures départementales qui tombent dans l’escarcelle des alliances à gauche, et surtout Tours qui sera dirigée par un élu écologiste, comme désormais Poitiers, Annecy ou Besançon, mais, surtout Lyon, Strasbourg et Bordeaux. À Orléans, l’écologiste Jean-Philippe Grand, malgré une alliance avec le PS et le PCF entre les deux tours, n’est arrivé que second et affirme vouloir être vigilant quant aux promesses de campagne de Serge Grouard sur les sujets environnementaux entre les deux tours. Nul doute, toutefois, que la Métropole aura aussi son mot à dire sur ce thème. Vaste programme.
Jean-Luc Bouland