Orléans : au cinéma des Carmes, cycle Becker : trois chefs d’œuvre noirs

Jacques Becker, fou de jazz dans sa jeunesse alors que celui-ci arrivait en France avec les Américains venus faire la guerre de 14, est entré en cinéma comme assistant de Renoir. Ce n’est qu’après la guerre, vers 46, qu’il réalise ses premiers longs métrages. Des films un peu oubliés, comédies d’après guerre, mais avec un style très découpé et fondé sur une caméra extrêmement mobile, signes de la recherche de Becker, véritables « films d’auteur », dira Truffaut.

Simone Signoret et Serge Reggiani, les beaux amants de Casque d’Or. DR

Les trois films noirs qui passent aux Carmes, rassemblés dans le cycle Diamants du film noir, sont, par contre, tous les trois des chefs d’œuvre. Casque d’Or d’abord, sorti en 1952, avec la sublime Simone Signoret et son partenaire jeune premier Serge Reggiani. Reconstitution attachante des guinguettes 1900, l’histoire d’un amour à mort entre une femme aux mœurs plus que légères et un marlou très attirant. Dans un noir et blanc absolument somptueux, l’image soignée encense les deux acteurs qui crèvent l’écran. Succès considérable qui a installé Simone Signoret comme star.

Un modèle du film noir français

Touchez pas au grisbi, sorti en 1954, devient rapidement le prototype du film noir français. Avec un Gabin plus très jeune qui avait besoin d’une relance dans sa carrière, le film au montage nerveux lui offre un boulevard. Qu’il descend magistralement. Avec tous les éléments qu’on retrouvera pendant des décennies, l’amitié masculine, la roublardise des femmes, la violence, les répliques qui claquent comme les vraies claques qui truffent les rapports. Première apparition de Jeanne Moreau dans un film.

Le Trou, adulé par la nouvelle vague

Comment sortir de la Santé?

Et puis Le Trou, film exceptionnel et rare, le dernier de Becker. Tiré d’un roman de José Giovanni, lui même inspiré d’un fait réel dont le personnage sera pris par Becker comme acteur. Jean Keraudy, nom de résistance d’un serrurier qui fait des casses dans les mairies au nom de la résistance, puis passe des années en prison. Avec quelques camarades, ils décident de s’échapper. Film rigoureux, minutieux, Le Trou, échec complet à sa sortie, a ensuite eu une aura d’estime incroyable, surtout auprès de la nouvelle vague. Sorti après sa mort, Becker n’a pas pu défendre son film.

Les trois films sont projetés dans des versions restaurées qui mettent en lumière le noir et blanc de ces années où la photo restait un élément majeur du ciné !

Bernard Cassat

Jean Keraudy

Casque d’or, jeudi 25 juin 21h30

Touchez pas au grisbi, vendredi 26 juin 21h30

Le trou, samedi 27 juin 21h30

https://www.cinemalescarmes.com/

 

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