J’ai testé pour vous… le Drive-in de Blois-Le Breuil

4^e soirée drive-in à l’aérodrome Blois-Le Breuil, jeudi 18 juin dernier. Plus de 150 voitures ont suivi le film en mémoire du Général de Gaulle et de son épouse Yvonne le jour même du célèbre appel.

Projection du film De Gaulle, réalisé par Gabriel Le Bomin, au drive-in de Blois-le- Breuil (Loir-et-Cher), le 18 juin 2020. ©Jean-Luc Vezon

N’en déplaise à ceux qui veulent restreindre l’usage de l’auto, le drive-in mis en place par le Conseil départemental de Loir-et-Cher et Cap’Ciné Blois fonctionne bien avec cette nouvelle soirée parmi les  47 soirées programmées jusqu’au 1^er août 2020. Plus grand drive-in de France, le ciné voiture a même eu les honneurs du 20 H de TF1.

Malgré un ciel chargé de lourds nuages d’orage, une majorité de spectateurs arrive dès 20 h sur le vaste pré, jouxtant à l’aérodrome. Pas d’Ulm dans le ciel (le grand rassemblement de septembre est d’ailleurs annulé), mais des véhicules parfaitement alignés sur leur marquage au sol.

Projection du film De Gaulle, réalisé par Gabriel Le Bomin, au drive-in de Blois-le- Breuil (Loir-et-Cher), le 18 juin 2020. ©Jean-Luc Vezon

Dans les voitures, beaucoup de jeunes, de familles, d’amoureux enlacés… et aussi quelques boissons histoire de passer le temps en regardant la chaîne Youtube de Nota Bene. Au programme, une visite commentée du château de Selles-sur-Cher par l’inénarrable Benjamin Brillaud … Pas de quoi danser la Lambada mais au pays de François 1^er, l’histoire est souvent à l’honneur.  

Chacun a branché son autoradio sur 103.1 Fm, la fréquence attribuée qui permet de capter le son stéréophonique. Pas de chichi ! ou plutôt si. Les foodtrucks font leur commerce et même s’il fait un peu frisquet, les sachets de popcorn se sont invités au spectacle comme dans tout bon ciné de quartier.

Foodtruck du drive-in de Blois-le- Breuil (Loir-et-Cher), le 18 juin 2020. ©Jean-Luc Vezon

Au loin, les chevreuils, à peine effrayés, gambadent dans les blés. 22 h 15. La nuit est tombée sur la prairie de Petite Beauce. Le grand écran de 111 m² s’anime. Les 1ères images de De Gaulle, le film réalisé par Gabriel Le Bomin, apparaissent enfin. Pas de concert de klaxon mais une attention soutenue dans les voitures dont les feux arrière s’éclairent parfois.

Lambert Wilson incarne un Charles de Gaulle profondément humain et passionnément amoureux de son épouse Yvonne magnifiquement interprétée par Isabelle Carré. On le découvre père de famille heureux à la Boiserie, toujours attentif à Anne, sa petite fille chérie que la vie a fait naître trisomique. Visionnaire, il défend l’armée mécanique et s’oppose aux généraux adeptes d’une stratégie défensive derrière la ligne Maginot.

Dans cette terrible débâcle de juin 1940, on croise Paul Reynaud, président du conseil influençable, un Pétain antisémite qui déshonore la France et, bien d’autres politiques, à bout de souffle, d’une France à la dérive qui ne relèvera la tête que quatre ans plus tard. En contrepoint, immense et débonnaire, Winston Churchill symbolise la résistance et la foi dans son peuple. Il sera le 1^er à accorder sa confiance au général de brigade Charles de Gaulle.    

Minuit. Prononcé sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940, l’appel retentit cette fois dans l’intimité des habitacles. Tout à coup c’est l’émotion qui surgit. On se projette alors dans ce passé à la fois si proche et si loin. Et l’on se dit que notre pays aurait bien besoin de femmes ou d’hommes de la stature du Général pour le sortir du déclin et du marasme …

Jean-Luc Vezon