La crise sanitaire a déjà coûté près de 25 millions d’euros au Département. Et l’année est loin d’être terminée. Pour autant le conseil départemental se retrousse les manches, investit mais demande aussi plus de libertés, plus de compétences et de responsabilités.
1000 arbres seront plantés dans les collèges. Photo D. Chauveau conseil départemental 45
Depuis la dernière réforme fiscale le Département n’a quasiment plus aucune liberté financière, sans recettes d’impôt local (la taxe foncière lui a été retirée), avec uniquement une fraction de TVA et des droits de mutations. Avec la crise sanitaire, les droits de mutations se sont effondrés de 15 millions d’euros et la part de TVA à recevoir reste « volatile. « Nous avons été fortement impacté par la crise sanitaire, explique le président départemental Marc Gaudet appuyé par les deux financiers Pauline Martin et Olivier Geffroy, même si le Loiret affiche une bonne santé financière nous sommes dans une situation fragile ». C’est pourquoi d’ailleurs le prochain budget 2021 sera élaboré avec une priorité : « la prudence ! ». Et cela d’autant plus que les budgets sociaux, principale compétence du département, devraient exploser avec notamment une forte augmentation du nombre d’allocataires RSA. Avec aussi sans doute des primes à verser aux personnels des Ehpad et aux aides à domiciles dont le salaire a déjà été revalorisé.
« La proximité, gage de réactivité »
Pour autant le conseil départemental a décidé de répondre à la crise avec ses propres outils en investissant près de 8 millions dont 500 000 euros d’achat de productions horticoles pour soutenir la filière locale, près de 3 millions d’euros pour un plan de développement touristique, 1,5 M€ pour les entreprises. Et dans le même temps les chantiers ont été maintenus avec des commandes à 58 entreprises pour près de 100 millions. Prisonnier de son carcan financier le Département rêve de liberté. Marc Gaudet plaide notamment pour un déplafonnement du taux des droits de mutation, pour plus de décentralisation, pour une gestion totale des Ehpad ou des gestionnaires de collège. « La crise sanitaire explique-t-il a démontré que le meilleur remède était celui de la proximité, gage de réactivité ». En même temps Marc Gaudet égratigne l’État, en particulier l’ARS (Agence régionale de santé) « trop éloignée des territoires pour être agile ».
Marc Gaudet, président du conseil départemental
Même si la page de la crise sanitaire n’est pas totalement tournée le Département reprend sa vie normale avec une session jeudi 25 et vendredi 26 juin consacré notamment à des projets environnementaux.
Réduire de 25% les gaz à effet de serre
C’est vrai en particulier avec un Projet Alimentaire Territorial intitulé « Mangeons Loiret » qui s’appuie sur une enquête montrant que les Loirétains veulent privilégier les circuits courts et les produits de qualité.
Dans Le cadre de son programme « planète en tête » le Loiret vient par ailleurs de réaliser son bilan carbone avec des objectifs ambitieux : « Passer sous le seuil : symbolique des 50 000 tonnes équivalent CO2 à l’horizon 2030 ce qui représentera une réduction de plus de 25% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2019 et plus de 40% par rapport à 1990 ». Une même ambition anime l’opération « 1000 arbres pour les collèges ». Pour soutenir la filière de l’horticulture, promouvoir les essences locales et la biodiversité, créer des zones d’ombres, ces arbres seront plantés dans le 57 collèges du département comme symboles de sa « mobilisation verte ».
Jean-Jacques Talpin