Orléans. Juin 2020. Entre boulevards et Martroi, une longue rue sinueuse et tranquille qui porte le joli nom de Rue du Colombier, révèle un espace à découvrir : le Da Capo, là où l’on vend et répare tout instrument de musique à vent. Nous sommes au 49 rue du Colombier et Michel Teinturier y exerce depuis 1997. Il y a créé son espace, son atelier, sa boutique et bien plus encore !
Le Da Capo, 49 rue du colombier. Orléans (Loiret). ©ACC
Michel Teinturier est un hôte accueillant, il explique son parcours. De tout temps, il est attiré par la musique (et par le sport, mais ceci est une autre histoire !). Il est issu d’une famille de musiciens amateurs : son père joue du saxophone, sa sœur de la flûte et lui commence par le tambour avant de se mettre à la trompette. Il joue en harmonie, participe aux défilés et fêtes de Jeanne d’arc, puis entre au conservatoire d’Orléans. Il aime « bricoler », exerce divers métiers, de plâtrier à employé de commerce, et, grâce à un congé formation, suit une formation en alternance au sein de l’ITEMM (Institut Techno Européen des Métiers de la Musique). Il travaille ensuite en magasin à Grenoble quand il apprend que M. Parmenon, facteur d’instruments à vents, à Orléans, cherche un repreneur.
L’aventure du Da Capo
Sans hésiter, il se lance dans l’aventure. Il crée sa boutique, installe son atelier, commence les contacts avec la clientèle. Sa famille est partie prenante : son père, aujourd’hui disparu, vient l’aider à tenir la boutique, sa fille, professeur d’arts plastiques, crée le logo et le choix du nom fait aussi l’objet de discussions au cours des repas familiaux… et s’arrête sur ce Da Capo : tout un programme lorsque l’on sait que ce terme de musique signifie « reprendre au début », comme la boutique-atelier qui redémarrait une nouvelle vie et comme ces musiciens qui viennent y chercher une nouvelle jeunesse pour leur instrument !
L’atelier de Michel Teinturier, Da Capo. © ACC
Dans l’arrière-boutique, une pièce sur cour est l’atelier de l’artiste. Endroit fascinant où le regard ne sait où se poser, entre instruments, outils et une multitude de petites pièces dont seuls les initiés peuvent deviner la provenance et l’utilité. Michel Teinturier y évolue comme un poisson dans l’eau, passant sans difficulté d’une trompette à une clarinette, d’une flûte à un saxo, d’un euphonium à un basson… Aucun de ces instruments n’a de secret pour lui. Il les connaît, il sait leurs secrets de fabrication comme en témoignent ses fameux « éclatés » qui ornent les murs de sa boutique, et il sait en jouer : il a mis au point des petites ritournelles « maison » qui lui permettent de tester autant la technique que l’acoustique de l’instrument. On passerait des heures à le regarder travailler et à écouter ses propos sur la musique, l’organologie, les instrumentistes.
Michel Teinturier répare un tuba. ©ACC
Nombreux sont ses contacts avec le monde des Vents. Il connaît très bien les professeurs et musiciens, avec qui il entretient des relations qui vont bien au-delà de la vente-réparation. Il cite les nombreux projets auxquels il participe. Il se dit « partant pour tout ». Il se déplace dans les écoles de musique pour des partenariats pédagogiques, expositions, rencontres avec les élèves. Il offre sa collaboration aux orchestres de tout genre (orchestres symphoniques, harmonies, brass band..), pour une information sur les instruments ou un mécénat, et participe aux projets les plus osés, comme « Classic-Rock » un projet reporté au 18 octobre 2020 si les conditions sanitaires le permettent, ou une classe de beat box (percussions buccales)
Pour Michel Teinturier, non avare de ses expériences et ouvert à toute nouveauté « on en apprend tous les jours » Ce qui est certain c’est qu’en poussant la porte de sa boutique, on est sûr de repartir enrichi de connaissances sur un univers insoupçonné, avec l’envie d’y revenir !
Anne-Cécile Chapuis