On entend rarement le sénateur LR du Loiret, Hugues Saury, dans l’hémicycle mais lorsqu’enfin il intervient aux questions d’actualité sa question fait le buzz. Hier, 2 juin 2020, il a interpellé le gouvernement sur l’organisation des visites ministérielles « pour lesquelles les sénateurs et les élus d’autres partis que LREM sont devenus personae non gratae, des raisons sanitaires étant invoquées. J’ai personnellement vécu cette situation, lors de la visite de Messieurs Riester et Lemoyne venus à Orléans pour rencontrer les professionnels du tourisme et de la culture et à nouveau lors d’une visite ministérielle ce matin même à la base aérienne de Bricy. En évincer la représentation nationale n’est pas propre à mon département…. S’agit-il d’une instruction gouvernementale qui viserait à écarter les sénateurs ? Et surtout aucun parti ne peut être la République à lui seul ».
« Depuis le 11 mai, c’est l’intelligence collective qui doit dominer. L’application stricte des mesures barrière et des gestes barrière doit être notre priorité pour que ces déplacements ministériels puissent se dérouler dans de bonnes conditions. Il ne faut y voir absolument aucune malice politique ni aucun privilège », a répondu la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, déclenchant aussitôt une bronca générale. Les sénateurs LR majoritaires ont immédiatement quitté l’hémicycle tandis que les sénateurs PS obligés de rester car la question suivante était posée par l’un des leurs regrettaient de ne pouvoir en faire autant.
« C’est une réponse sotte et blessante. C’est profondément choquant, je n’ai jamais entendu une réponse d’une telle légèreté, ici au Sénat », a réagi devant les caméras le président du groupe LR, Bruno Retailleau. « Est-ce que la République c’est En Marche, est-ce qu’il n’y a pas une privation des moyens de l’État ? Pour toute réponse nous avons simplement entendu qu’il s’agissait de mesures barrière, de qui se moque-t-on ? ». De son côté le chef de file des sénateurs PS, Patrick Kanner s’est élevé contre « une réponse indigne de la porte-parole et une culture du prince ».
F.C.