Trois listes seront donc en compétition le 28 juin : celles conduites par Serge Grouard, Olivier Carré et Jean-Philippe Grand. C’est ce mardi 2 juin 2020, avant 18 heures que les listes du second tour des municipales doivent être déposées en préfecture. Mais à Orléans la situation est désormais éclaircie : il n’y aura pas de fusion des listes conduites par Serge Grouard et Nathalie Kerrien.
Nathalie Kerrien ©Magcentre
Les deux têtes de listes ont publié ce lundi 1er juin 2020, un communiqué expliquant ce désaccord qui privilégie « la clarté vis-à-vis des électeurs (…). Dès lors que chacun d’entre nous a présenté une liste au premier tour, écrivent Serge Grouard et Nathalie Kerrien, il nous semble logique de ne pas modifier nos équipes de ce premier tour. A l’heure où la crise sanitaire ne fait que commencer à s’estomper et qu’émerge le risque grandissant d’une grave crise économique et sociale, nous ne souhaitons pas tomber dans des combinaisons politiciennes particulièrement mal venues alors que beaucoup de nos concitoyens vivent dans l’inquiétude du lendemain (…) Nous appelons,poursuivent les deux élus, à un débat digne pour le second tour pour les Orléanais et pour Orléans. Nous allons continuer à échanger sur les sujets de fond pour répondre au mieux aux besoins des Orléanais ».
Serge Grouard, en tête du 1er tour des municipales à Orléans.
Les négociations menées « en toute amitié et sérénité » étaient pourtant bien engagées mais l’annonce du retrait définitif de Nathalie Kerrien a bouleversé le jeu. Sans elle, cette fusion aurait d’abord été perçue comme du débauchage individuel de quelques membres de la liste Kerrien mais au potentiel électoral restreint. Les deux soutiens de Nathalie Kerrien, le macroniste Benoit Lonceint et l’ex-socialiste Yann Chaillou, lequel écrit avoir refusé « une offre très séduisante », semblent à priori incompatibles avec la ligne « droite forte » incarnée par Serge Grouard.
Les quatre premiers sur la ligne d’arrivée, le 15 mars au soir, vont donc se retrouver sur la ligne de départ le 28 juin : Serge Grouard (35,6%), Olivier Carré (24,1%), Jean-Philippe Grand et Baptiste Chapuis, dont la liste fusionnée donne un potentiel électoral de 32,1 %. Avec 11 points d’avance sur Olivier Carré, Serge Grouard semblait avoir gagné la partie le 15 mars en terrassant son ex-ami de 30 ans. Mais depuis, la crise sanitaire et le confinement peuvent avoir rebattu les cartes.
L’ancien maire pourrait payer une campagne électorale souterraine, et qualifiée par certains de « sournoise » durant le confinement, avec des distributions de masques mal interprétées alors qu’Olivier Carré a joué la carte de la prudence et du silence en se contentant de son rôle de maire et de gestionnaire de crise. Il s’exprimera pour la première fois mercredi matin, 3 juin, après plus de deux mois de silence. A priori l’outsider Jean-Philippe Grand espère créer la surprise en jouant sur la dynamique de la fusion avec la liste PS-PCF mais aussi peut être sur l’envie des électeurs d’incarner le nouveau monde qui veut effacer l’ancien, d’avant le coronavirus.
Jean-Jacques Talpin