Après plusieurs semaines de confinement, les bistrots et restaurants vont enfin rouvrir le 2 juin 2020, comme l’a précisé Edouard Philippe, chef de l’exécutif, à l’occasion de sa grand-messe de jeudi 28 mai. Si certains restaurateurs ont fait le choix de ne pas maintenir d’activité passé la permission du 11 mai, d’autres se sont préparés aux jours d’après.
Après plus de deux mois de confinement, le Lutétia, brasserie orléanaise, situé en face de la cathédrale Sainte-Croix, prépare sa terrasse pour la réouverture prévue le 2 juin 2020. ©Mourad Guichard
Christophe et Sandrine ont repris le Lutétia, brasserie on ne peut mieux installée au cœur d’Orléans, face à la Cathédrale, il y a quatre ans. À l’annonce du confinement, mi-mars, ils ont naturellement rentré leur terrasse. Mais dès l’annonce d’une possible activité partielle en date du 11 mai 2020, ils ont littéralement sauté sur l’occasion pour organiser une vente à emporter de boissons et de petite restauration. « Parmi nos clients, il y avait des gens qui avaient envie de sortir », explique Christophe. « Certes, il fallait prendre sa boisson et ne pas rester statique, mais ça nous a permis au travers des glaces, des sodas, des bières, de revoir nos clients et de garder le contact. » Pour Sandrine, cette expérience d’ouverture partielle a eu un autre intérêt. Celui de se préparer au jour d’après. « Nous avons anticipé les gestes barrières et toutes les mesures de sécurité sanitaire pour le jour de la réouverture », se félicite-t-elle. De fait, gel hydroalcoolique et moyens de paiement protégés sont, ici, de rigueur.
Plus à l’ouest, du côté de la place de la République, toute l’équipe du Memphis Coffee est mobilisée dans une ambiance légèrement survoltée. Pourtant, le restaurant a continué son activité, certes réduite, durant le confinement. « Nous n’avons fermé qu’une journée depuis la mi-mars », rapporte le couple Dubuisson, propriétaire de cet établissement et d’un autre du côté de Saran, au nord. Grâce à un réseau de livraison à domicile et aux réseaux sociaux, ils ont pu maintenir leur activité avec peu de personnels mobilisés. « Les commandes ont oscillé entre une simple glace et des menus à hauteur de 80 euros », expliquent les gérants. « Nous pensions sincèrement que les gens seraient réticents à se faire livrer du fait de la pandémie, mais pas du tout. Et pour tout vous dire, le fait de rester ouvert a été bénéfique pour les clients et nos équipes, tant sur le plan économique que psychologique. Tout ne s’arrêtait pas, un lien et une vie sociale perduraient ».
Mourad Guichard