Les deux listes de la gauche orléanaise et écologiste, qui ont trouvé un accord de second tour, tenaient, jeudi matin 28 mai 2020, une conférence de presse dans le quartier de l’Argonne. L’occasion de développer leurs priorités pour sortir de la crise sanitaire et de lever une partie du voile sur la future gouvernance, sans livrer l’intégralité de la liste qui serait en cours de finition.
« L’humain d’abord ! » C’est avec un sourire en coin que Jean-Philippe Grand a repris le slogan cher aux élus communistes orléanais, à l’occasion d’un point presse, le 28 mai 2020, présentant la nouvelle liste d’union de la gauche et écologiste baptisée « Orléans solidaire écologique : le rassemblement de la gauche et des écologistes ». Si le nom retenu n’a pas grand-chose de glamour ou de ludique, il a le mérite de créer un consensus au sein des différentes composantes de la gauche locale, à savoir EELV, PCF et PS. En cas de victoire au soir du 28 juin, la liste propose cinq points pour une sortie de crise sanitaire. « Nous ne voulons pas qu’un seul Orléanais ne bascule dans la précarité à cause de cette crise », a martelé la tête de liste entourée de l’élue communiste Dominique Tripet, présente en deuxième place, du socialiste Baptiste Chapuis, troisième, suivie par l’ancienne députée socialiste et candidate à la présidence de la Métropole, Valérie Corre.
De gauche à droite, Dominique Tripet, Jean-Philippe Grand, Baptiste Chapuis et Valérie Corre représentent la nouvelle gauche orléanaise des municipales 2020. ©Mourad Guichard
En premier lieu, un soutien à l’économie locale en la relocalisant. « Nous allons revoir les appels d’offre et les marchés publics », ont assuré les candidats s’appuyant sur le récent scandale des masques et des médicaments. La liste compte également renforcer le soutien de la collectivité aux associations. « Il faut une reconnaissance de l’engagement associatif, les acteurs ayant été en première ligne durant le confinement », ont-ils souligné. Le décrochage scolaire figurera également parmi les priorités, avec « une mobilisation autour de l’accompagnement » et « un rapprochement entre les familles et l’école ».
Sans surprise non plus, l’alimentation et les transports feront l’objet d’une attention particulière, l’une visant à l’autonomie alimentaire et à la conversion bio autour des écoles et des Ehpad ; l’autre, permettant la gratuité des transports pour tous d’ici la fin du mandat. Ce projet de la gauche orléanaise propose enfin de revoir le plan de circulation à l’échelle de la Métropole pour favoriser l’émergence de pistes cyclables cohérentes et pérennes.
Précisant qu’ils présentaient leur projet dans le quartier populaire de l’Argonne pour rendre hommage « aux premiers de corvée » de la période de confinement, les candidats ont insisté sur le fait qu’ils incarnaient « la seule alternative à Serge Grouard », candidat de la droite dure et ancien partisan de François Fillon. Une position qui fait écho à celle d’Olivier Carré. Le maire en place et ses lieutenants assuraient, en début de semaine à l’occasion d’une visio-conférence, qu’Orléans « se gagnait au Centre » et que les Orléanais avaient maintenant trois choix clairs : « une liste très à gauche avec des communistes, une autre très à droite et la nôtre [Orléans Naturellement, NDLR] au Centre ».
Ce qui est certain, c’est que l’arrivée de cette liste unie (qui sera déposée mardi midi à la Préfecture) rebat totalement les cartes et laisse incertain le résultat des courses.
Mourad Guichard