Christian Bidault s’en est allé ce lundi 25 mai, laissant une équipe, des collègues, des amis, orphelins. Ceux qui ont eu la chance de le connaître lui reconnaissent un caractère bien trempé. Une main de fer dans un gant de…. cuir ! Point de velours pour cet homme amoureux du verbe qui ne mâchait pas ses mots.
Nous, orphelins, ne pourrons pas lui rendre l’hommage que nous aurions souhaité, qu’il aurait mérité…foutue Covid-19 ! Mais il nous laisse en héritage, ce magnifique espace libre d’expression où chacun de nous, les membres de la famille Mag’Centre, a voulu lui dire au revoir…
Le démarrage de ma première rencontre avec Christian Bidault fut orageux. Christian était un décideur, un meneur, un chef. Il n’acceptait pas que l’on puisse lui résister. Mais cette impressionnante coriacité révélait la loyauté et l’exigence d’un être authentique. Après quelques verres, sans doute de l’amitié, il me demanda de le tutoyer. Notre collaboration était scellée…
La maladie et la mort appartiennent à la réalité de la vie. Christian l’avait accepté avec une lucidité magnifique et exemplaire.
Au revoir Christian et merci pour ce que tu incarnais.
Jean Paul Briand
Cher Christian,
Que c’est difficile d’accepter ton départ même si nous savions qu’il était imminent.
Dans ta grande valise, tu emportes tellement de souvenirs et de visages car tu étais, certes curieux de tout, mais avant tout des gens.
Une capacité d’empathie et d’écoute que la maladie ne t’a pas volée tant tu restais attentif aux autres et surtout aux jeunes talents.
Je pense d’ailleurs que c’est ce « goût des autres » qui t’a incité à créer MagCentre, afin de poursuivre et partager la belle aventure journalistique et humaine qui a été la passion de ta vie.
Nous nous sommes souvent croisés sur le terrain avant que tu ne viennes, ces dernières années, co-animer au micro avec moi des émissions politiques sur RCF. Tes questions étaient incisives et précises, parfois drôles mais jamais complaisantes.
Oui, tu étais aussi sujet à des coups de gueule mais ils ne duraient pas et surtout ils n’étaient jamais méchants, comme cela a déjà été écrit ailleurs.
J’aimerais enfin croire que là-haut, tu as déjà dégainé ton bloc-notes et ton stylo et que tu es en plein reportage.
Ce qui est sûr, c’est qu’ici-bas, ta gentillesse, ta voix, ton humour et ta plume, inimitable, nous manquent déjà. Au revoir Christian et merci.
Sophie Deschamps
Il y a les amitiés de longue date et il y a les amitiés fulgurantes.
J’ai connu Christian à la création de Magcentre “tu aimes le cinéma,
fais-nous des critiques” m’a-t-il dit, avec sa confiance immédiate dans
les personnes. Je n’étais pas journaliste, son idée d’un média
indépendant m’a tout de suite séduit, et là j’ai découvert au-delà du
métier et du talent du journaliste, un homme de conviction, à
l’humanisme provocateur, qui usait de sa liberté d’écrire pour servir
une certaine idée de la Liberté. Relire ses papiers dans les archives de
Magcentre est toujours une leçon d’écriture et si la boutique Magcentre
a quelques fois tangué, elle continuera, espérons-le, à servir longtemps
la noble idée du journalisme que j’ai apprise auprès de lui.
Gérard Poitou
Autant en emporte Christian
Cher Christian,
Partir comme cela, sans laisser d’adresse, si peu de temps après « le sphinx » Robert Herbin, à deux jours seulement de la décision du comité exécutif de la FFF sur le maintien – providentiel – de l’USO en Ligue 2, sérieusement, tu ne peux pas me faire cela !
Je me souviens de Christian Bidault… non en réalité, je ne me souviens plus exactement quand tu m’as proposé si naturellement, avec une confiance absolue, de participer derrière toi à la belle aventure de Magcentre. Bien entendu, nous nous étions déjà croisés à l’université et ailleurs à Orléans, mais c’est dans la salle des thèses de Dupanloup – sujet de rigolade entre nous – à la faveur d’un colloque sur les Lieux de mémoire en Centre-Val de Loire, en 2015, au lendemain d’une élection municipale à un seul tour, au moment du redécoupage des régions et d’une interrogation sur l’identité de la nôtre, que tu m’as proposé de rédiger, en toute liberté de ton et d’obédience, une chronique politique. Ce à quoi je t’ai répondu, par bravade, que mon rêve de gosse était tout autre : écrire des reportages sportifs, la véritable école du journalisme, suivre pour Magcentre les matchs de l’USO.
Sur ce donnant-donnant, pour moi gagnant-gagnant, le contrat informel était scellé. Christian riait à mes titres proches de l’Almanach Vermot – oui, ce fan des Verts aimait les bons mots tel une sorte de Gabriel Forez – et m’a convaincu de publier le recueil des billets politiques dans La République en chroniques, avec le soutien enthousiaste de l’ami Jean-Pierre Delpuech, aux éditions Infimes.
D’un club de la presse sur RCF à des matinées sur France bleu, ta complicité rieuse et bienveillante m’a convaincu de suivre l’Euro 2016, avec pour prélude à cette fête du « Macron central » le lancement de la campagne présidentielle aux fêtes de Jeanne d’Arc. Précisément, c’est en discutant sur l’histoire des maires d’Orléans que tu m’as proposé d’écrire ensemble ce recueil de grands discours du 8 mai, ces « voix d’Orléans » que tu ne liras pas, même si elles te sont, de longue date, dédiées. Pour l’après, nous avions en projet ce livre « Des stades et des villes », de saisir l’esprit si différent qui souffle du Vélodrome à Bollaert, du Parc à Furiani.
Christian c’est promis, après la fin de toutes ces saloperies, pas question de finale à huis-clos :
l’an prochain, à Geoffroy Guichard !
Paul Vuizet/Pierre Allorant
Au revoir Christian, ami infatigable avec qui j’ai tant ri. Ton esprit nous manque depuis déjà trop longtemps. Il va falloir encore attendre un moment avant de te revoir, enfin on espère… On t’aime et à très vite, juste le temps de vivre encore un peu.
Bénédicte de Valicourt
Je te le dis comme je le pense : tu fais chier, tu fais vraiment chier. Alors quoi, à qui je vais téléphoner “t’a reçu l’invite, pour X. Ah ouais, tu prends quel jour?” Et on se retrouvait sur le quai de la gare… Bon je sais, tu ne venais pas de province mais de région. Avec ta grande gueule tu savais te faire entendre. Avec toujours ce petit sourire en coin et le mot qui tue. Car il avait de l’ humour le bougre. Et maintenant il faut que je te fasse une nécro. Je sais, tu te serais marré. Et c’est ça qui me perturbe, toi , une nécro… mais on rêve. On va plutôt aller boire un coup en refaisant le monde. Bon, on fait quoi maintenant ? Tu vas me dire que tu n’es pas irremplaçable et qu’il y aura toujours quelqu’un pour réceptionner mes papiers. J’en suis sûr, et alors, j’ai l’air fin. Tu vas nous manquer, et c’est totalement ridicule. On t’aime.
André Degon
Mauvaise blague. Même pas un Goracentre.
Une fichue maladie qui t’aura emporté comme le vent emporte les plumes. Les belles plumes.
Nous nous étions rencontrés en 1981 à la rédac’ de la Rep’ à Orléans. Perdus de vue et retrouvés en 2003 à l’Association des Journalistes du Tourisme, où tu m’avais parrainé. Un accueil chaleureux qui m’amena à rejoindre le club de la presse du Val de Loire, et qui ne s’est pas démenti depuis.
Au point de te suivre dès le début dans l’aventure MagCentre. Un beau projet, une belle aventure, à l’image de tout ce que tu savais entreprendre, passionnément, sans artifice.
Une aventure qui mérite d’être continuée, pour toi. Et là, ce n’est pas une blague. Et surtout pas un Goracentre.
Salut, l’ami.
Jean-Luc Bouland
Christian, malicieux et pudique amoureux de culture
Christian Bidault, magnifique, incisif et pudique journaliste orléanais, grand reporter de La République du Centre, fondateur clairvoyant et respectueux du site magcentre.fr était un homme d’une bonté absolue et d’un enthousiasme empli d’une fièvre insatiable pour clamer la profondeur de son regard.
Interlocuteur à l’écoute du débat politique et du sens social, Christian Bidault était aussi un amoureux de la culture, de la musique classique et de toutes les musiques. De tous les arts. Avec infiniment de discrétion il se rendait dans les salles. Comme pour y trouver un repos certain, une respiration dans ce monde bouleversé et bouleversant qui le tarabustait.
Christian avait infiniment de charme et d’élégance, une immense gentillesse, infiniment d’écoute, entre un péril nucléaire d’une centrale nucléaire et un conflit militaire hors frontières.
Cet homme qui vouait une admiration sans borne pour le bel et profond regard d’un éléphant sagement croisé un jour en Afrique nous disait-il avec une insistance émerveillée, aimait la boutade, l’autodérision, la plaisanterie, tout simplement la fête.
Un beau jour ensoleillé, place de la Loire, au tout début de magcentre.fr, lors d’un festival de jazz, il jouait volontiers l’amateur de la croisette de la Loire et de la ville toute en musique pour tout un chacun sous la caméra de Gérard Poitou. Il blaguait malicieusement.
C’était aussi cela Christian, un amoureux farouche, féroce et tout simplement joyeux de la vie. Un homme heureux, malgré et par dessus tout, empli d’espoir silencieux, si discret et de partage souriant. Christian est venu comme un souffle qui nous manque infiniment. Nous nous devons autant que faire se peut de souffler sur cette braise offerte à nous. A vous.
Jean-Dominique Burtin
Faire ses premiers pas dans le monde complexe et trépidant du journalisme chaperonnée par Christian Bidault a été une expérience aussi enrichissante et mouvementée que vous pouvez l’imaginer. Ses conseils, son écoute et son éternelle générosité ont forgé la « pseudo » journaliste que je suis devenue durant mon expérience de service civique au sein de MagCentre. Travailler et apprendre les ficelles du métier aux côtés de cette figure incontournable du journalisme a été une immense opportunité pour moi et je ne peux qu’être reconnaissante d’avoir pu profiter de son expérience considérable, son sens de l’humour décalé et sa minutie en matière de scoops et d’infos.
Je salue ce grand monsieur qui aura marqué l’esprit de tous.
Zoé Falliero
Nous attendions cette affreuse nouvelle avec effroi. La maladie, comme on dit, l’a emporté laissant la tristesse et le malaise envahir les pensées.
Christian, tu étais un ancien et un moderne à la fois. Ancien par ces valeurs qui t’animaient dans l’exercice de notre beau métier. Confraternel et fraternel. Exigeant et percutant. Curieux et rigoureux. Moderne pour avoir cherché (et trouvé?) des réponses au bouleversement numérique qui bouscule les vieux modèles.
Tes passions anciennes pour les voyages ne sont pas étrangères à l’aventure de MagCentre. C’était ton escapade et ton village. Le récit de la vie au bout du monde comme au bout de la rue. Quelle belle ambition !
Salut l’ami.
Philippe Voisin
A Dieu, Christian, à cet au-delà où nous nous retrouvons tous,
Je garde de toi ton sourire, ta gentillesse au quotidien, ta bienveillance à l’égard des gens en général, tes orages qui retombaient aussi vite qu’ils avaient surgi, ton goût de l’aventure humaine qu’est le journalisme. Aujourd’hui encore je salue avec enthousiasme ton idée de créer Mag’Centre et de mettre sur pied ce journal internet indépendant régional. C’est une belle aventure journalistique et humaine à laquelle tu nous a conviés, charge à nous de la continuer, de la développer et de l’étendre dans la continuité des valeurs qui ont présidé à sa fondation. Ta plume nous manque déjà.
Tu nous as quittés avec l’élégance ; la discrétion et le courage qui étaient les tiens, avec cette dignité qui donne sa grandeur à tout être humain.
A Dieu l’ami, ne t’inquiète pas nous allons continuer Mag’Centre, ton œuvre en pensant à toi.
Françoise Cariès
Merci Christian de m’avoir permis de collaborer en tant que photographe avec Mag’centre pour les festivals jazz et autres… Il me revient en mémoire tes “tiens, si tu peux pour le choper celui-là/celle-là” en désignant une des personnalités présentes lors des fêtes johanniques, entre autres, que tu souhaitais avoir en image.
Pour les concerts, ce qui t’agaçais, c’était le temps limité aux photographes accrédités alors que pour le public c’était “OPEN”. Tu ne le supportais pas. Ça te mettait en colère, pour t’avoir vu ainsi.
Je garderai de toi, Christian, l’image d’un homme passionné par le journalisme, déterminé dans ce que tu entreprenais mais aussi face à la maladie, amoureux des mots, des gens ; ta voix douce, chaleureuse, ton humour bien à toi, ta simplicité et ta grande gentillesse.
Ton grand départ pour l’au-delà m’a beaucoup attristée. Tu es débarrassé de cette sale maladie qui s’accroche en espérant avoir le “dernier mot”. Et elle l’a eu, mais tes mots, eux, resteront !
Et les souvenirs aussi.
Que ton repos soit doux comme ton cœur fut bon.
Marie-Line Bonneau
La vie ne m’a pas permis de mieux connaître ce grand homme mais j’ai la chance d’évoluer et de grandir dans le sillon journalistique qu’il a creusé de son courage et de ses convictions. A nous, équipe de Mag’Centre, de poursuivre son oeuvre et de lui faire honneur, ce sera notre plus bel hommage…
Elodie Cerqueira
C’était l’été dernier. C’était hier… Nous partions dans la décapotable de Christian, cheveux au vent dans le soleil couchant, vers Chambord : un concert privé offert par l’un des partenaires de Mag’Centre. Mais auparavant la signature d’un autre partenariat à couvrir sur le site. « Laisse, je vais le faire, profite de cette soirée pour une fois… ». Christian me laissait quartier libre. Aussi imprévisible que prévenant, c’était tout lui, c’était Christian, paternant. Sur les terrasses du château, on blaguait, on jouait à qui est qui, on profitait de la vue sur la forêt, un verre de vin à la main. Il aimait la nature, les paysages, il détaillait l’architecture… Christian, il aimait tout, c’était un croqueur de vie. C’était la dernière fois…
Estelle Boutheloup