La Ferté-Vidame (Eure et Loir) : « Avec la Covid 19, nous sommes dans l’expectative »

Jean-François Bège, délégué communautaire, la Ferté-Vidame (28), auteur de Ravaillac, l’assassin d’Henri IV, Editions Sud-Ouest, devrait également être en charge de la culture.DR

Le conseil municipal de 15 sièges de La Ferté-Vidame, en Eure et Loir, a été élu dès le premier tour des élections municipales. La liste « La Ferté-Vidame autrement », conduite par Catherine Stroh, ancienne pharmacienne du village qui compte 700 habitants, a remporté la mairie, avec plus de 68 % des suffrages. A noter une forte mobilisation de 60,33 % (60,85 % en 2014). Après le feu vert de la préfecture, le nouveau conseil municipal devrait se réunir samedi 23 mai pour élire sans surprise le maire et ses adjoints. Ainsi, le délégué communautaire, Jean-François Bège devrait être élu Premier adjoint. Le futur bras droit de Catherine Stroh, auteur de Ravaillac, l’assassin d’Henri IV, Editions Sud-Ouest, devrait également être en charge de la culture. Rencontre.

 
Après le feu vert du gouvernement, les conseillers municipaux élus dès le premier tour des élections municipales, le 15 mars dernier, vont pouvoir procéder entre le 23 et 28 mai 2020 à l’élection du maire et des adjoints. Pouvez-vous nous dire quand aura lieu l’installation du nouveau conseil municipal de La Ferté-Vidame ?

Jean-François Bège : Le conseil municipal d’installation, au cours duquel Catherine Stroh devrait succéder à l’ancien maire Bernard Planque, est programmé ce samedi 23 mai, avec une certaine impatience. Être légitime au plan électoral sans bénéficier d’un statut légal, c’était frustrant, même vexatoire, surtout en ces temps compliqués où pendant toute une période il ne fut pas possible d’aller et venir sans autorisation particulière.

En attendant la passation de pouvoirs, comment s’est déroulée la gestion des affaires courantes avec l’ancienne équipe municipale ?

J-F. B. : Nous sommes restés en contact permanent avec l’équipe sortante maintenue en place par l’autorité administrative. Plus exactement avec le Premier adjoint, Guy Douin, qui comme l’ancien maire avait décidé de ne pas briguer de nouveau mandat. On s’est limité à la gestion des affaires courantes, comme la réouverture de l’école avec les enseignants fidèles à leur mission et un petit effectif d’élèves sur les 80 inscrits en temps ordinaire. Aucune autre décision n’a été prise. Les mesures sanitaires constituaient une chaîne au pied.

Depuis une semaine, l’heure est au déconfinement. Comment le vit-on à la Ferté-Vidame ?

J-F. B. : Nous sommes dans une petite commune. Rares sont ceux qui ne respectent pas les gestes barrières ou ne portent pas de masque. La reprise du marché dimanche, dans sa partie alimentaire, marque un début de retour à la vie normale. Et ça fait du bien ! Maintenant, se projeter dans l’avenir reste encore compliqué.

Que voulez-vous dire ?

J-F. B. : Avec la Covid 19, nous sommes dans l’expectative. Après l’annulation de nombreux événements festifs et culturels, il nous est difficile pour l’heure d’imaginer de nouveaux programmes. D’autant que les directives administratives et sanitaires restent assez floues. On espère maintenir en août notre célèbre soirée Jazz, organisée chaque année dans le parc du château et qui draine de nombreux habitants de la région. On ne sait pas encore comment s’organisera, le premier week-end de septembre, la fête des Livres, créée en 2006 par l’association des amis de La Ferté-Vidame avec le Conseil général d’Eure-et-Loir qui sert d’écrin à la remise du  « Prix Saint-Simon » vieux pour sa part de 45 ans ! C’est devenu au fil des années un rendez-vous important de la rentrée littéraire. Il y a aussi notre exposition de peinture, au mois d’août, très courue par les artistes et les visiteurs.

Mais l’événement majeur reste l’inauguration de « La maison Saint-Simon », le 6 septembre. Le célèbre mémorialiste de la Cour de Louis XIV et de la Régence écrivit en effet à La Ferté-Vidame une partie importante de son œuvre. Et que dire de la fête du village, le 30 juin ou simplement la célébration du 14 juillet ? La Ferté-Vidame est une commune de tradition festive et conviviale, tout reporter à l’an prochain comme d’aucuns nous le suggèrent serait facile mais il serait bien triste de voir passer l’été et l’automne 2020 sans animations.

Château de la Ferté-Vidame, en Eure-et-Loir. DR

Justement face à la crise, pensez-vous avoir été suffisamment épaulé par l’État ?

J-F. B. : Pas vraiment compte-tenu de certains ratés dans la gestion des masques ou des tests… A La Ferté-Vidame, on attend encore les masques promis il y a plus d’un mois par le département et la région. Sans les initiatives privées à l’origine de la fabrication et de la distribution des masques, nombre de Fertois n’auraient pas eu de protections. Et au chapitre économique, les premières aides sont encourageantes même si les dispositifs sont complexes et peuvent décourager certains.

Doit-on comprendre que vous attendez plus ?

J-F. B. : On ne peut que se réjouir des aides de l’État aux entreprises et des nombreux plans de soutien aux filières. Par notre activité Automobile et la présence du centre d’essai PSA-Citroën, en partie gérée par la société Ségula, par ailleurs très impliquée dans l’aéronautique, nous sommes concernés par les plans de soutien à l’industrie. Mais aussi pour l’agriculture, le tourisme ou le commerce, la crise est une véritable catastrophe. Aussi, nous réfléchissons à accompagner certains de nos commerçants dont le préjudice est très net notamment avec l’appui de la Communauté de communes des Forêts du Perche, en plus des mesures annoncées par le gouvernement.

Quel bilan tirez-vous de cette crise sanitaire ?

J-F. B. : La crise sanitaire a montré tout le bien fondé de notre programme, basé sur les solidarités et la démocratie au quotidien, la mairie ne saurait vivre orgueilleusement solitaire. Elle se doit d’utiliser tous les réseaux pour pousser certains dossiers. Je pense ainsi à notre projet d’un musée Citroën, imaginé après l’ouverture exceptionnelle aux véhicules des pistes d’essais mythiques de PSA pour le centième anniversaire de la marque aux chevrons, l’an dernier. D’autres projets sont envisagés, tel qu’un triathlon ou encore celui de relancer le potager historique du château…

Propos recueillis par Z.C.

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