Soleil aidant, l’attraction pour les promenades vertes pousse à la sortie déconfinée. Mais tout n’est pas encore prêt pour un retour à la normale. Et quand le “dynamique” recommandé est négligé au profit du” statique”, de nouvelles restrictions ne sont pas loin.
Tout avait été fait, ou presque, dans notre région comme dans les autres, pour que le déconfinement, bien qu’encadré, puisse se passer au mieux. Mais cela n’aura pas toujours suffit. Ainsi, à Tours, les bords de Loire ont à nouveau été interdits à la fréquentation par la préfecture ce jeudi 21 mai, après un rassemblement de près de 700 personnes, constaté et dispersé par la police la veille au soir. L’autorisation aura duré 10 jours. Dommage.
Dans le Loiret, cette semaine, d’aucuns auront aussi remarqué quelques libertés prises avec le règlement à Orléans, place de Loire, comme quelques (rares) occupations statiques sur la plage de l’Etang de Combreux. Mais rien de comparable avec Paris, où ce même mercredi près de 5000 personnes se sont retrouvées aux Invalides, nécessitant aussi une intervention des forces de l’ordre. Au point que certains n’hésitent pas à envisager un retour à des mesures plus strictes avant le 2 juin 2020.
L’Etang de la Vallée, à Combreux (Photo JLB)
Des lieux “naturels” réglementés
Pour beaucoup, la logique de la fréquentation “dynamique” des lieux naturels, opposée à la fréquentation “statique” parait peu compréhensible. on peut bouger, poser sa serviette pour aller nager dans la mer, pour surfer, mais avec l’obligation de repartir dès que l’on s’est essuyé, sans s’allonger un instant sur le sable. Difficile à tenir, surtout par cette chaleur. Sur le littoral, seule la station balnéaire de la Grande motte a ouvert une plage publique statique, alors qu’en Bretagne et dans l’Hérault, on évoque plutôt des fermetures.
Pour les Orléanais qui comptaient sur la plage de l’Île Charlemagne pour profiter du week-end, le problème a été réglé le 11 mai dernier. Un arrêté municipal interdit l’accès à la zone de baignade par des barrières métalliques pour raison d’aménagement sans date de reprise annoncée et seules les promenades, pédestres ou cyclistes y sont possibles. A coté, le Léo Parc a rouvert ce jeudi, mais uniquement sur rendez-vous.
La plage de Fourneaux, à Chaingy, Loiret (Photo JLB)
Un peu plus à l’ouest, à la plage de Fourneaux, à Chaingy, la municipalité a fermé les jeux pour enfants par des rubalises, s’est dispensé d’entretenir le lieu, et ce ne sont pas les rares joueurs de pétanque qui vont perturber le site, surtout quand ils portent tous des masques. Pour tous ces lieux publics, tant pour les bords de Loire que pour les lacs ou les ballades en forêt, une directive très précise a été édictée, sous la dénomination “Déconfinements et milieux naturels“.
Promenades autorisées à l’Ile Charlemagne, à St Jean le Blanc (Photo JLB)
Préserver la nature
“Pendant le confinement, les animaux sauvages se sont habitués à utiliser largement les espaces
naturels moins fréquentés par les humains. Avec la reprise de certaines activités de plein air,
quelques règles sont à respecter pour éviter de les déranger ! Les pratiques de la pêche et de la chasse doivent quant à elles, être respectueuses des règles imposées par l’état d’urgence sanitaire“, indique ainsi la préfecture.
Il est donc recommandé de “Respecter les zones de circulation et ne pas s’écarter des sentiers et/ou routes ouverts au public“, sachant que “la circulation de véhicule à moteur dans les espaces naturels (forêts, réserves naturelles, digues de Loire et lit majeur, chemins de halage, etc.) est, sauf dérogation, interdite“. Et, concernant la pêche ou la chasse, “Les règles sanitaires de distanciation, tout comme l’interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes, s’appliquent à ces activités“.
Toutefois, “L’activité de pêche est possible dès lors que l’accès aux cours d’eau ou aux plans d’eau
est autorisé“.
Par principe, “l’accès aux lacs et plans d’eau publics est à ce stade interdit“, sauf dérogation accordée par le préfet, sur proposition du maire, “à condition que soient mis en place les modalités et contrôles de nature à permettre le respect des mesures sanitaires et celles limitant les rassemblements“. Et cette dérogation peut-être retirée à tout moment, s’il y a débordements, comme cela vient de se passer à Tours. Il est bon de garder cela en tête.
Si le déconfinement est en marche, il peut aussi faire un pas en arrière.
Jean-Luc Bouland