A la suite de la découverte de 33 cas de Covid-19 à l’abattoir de Fleury-les-Aubrais (Loiret), annoncée le 16 mai 2020, le Préfet de la Région a décidé la fermeture du site pour une semaine, soit jusqu’au 25 mai 2020 au moins, le temps de tester l’ensemble du personnel et de faire une enquête sur les conditions de travail.
Entrée de l’abattoir de Fleury-les-Aubrais (Loiret) où 34 cas de Covid-19 ont été confirmés le 16 mai 2020. ©Capture d’écran- Google Maps
C’est entouré de Marie-Agnès Linguet, maire de Fleury les Aubrais, de Stéphanie Astier Parigino, directrice adjointe de la CPAM du Loiret, et de Laurent Habert, directeur général de l’agence régionale de santé (ARS), que Pierre Pouëssel, préfet du Loiret de la région Centre-Val de Loire Centre Val de Loire a tenu une conférence de presse, ce dimanche 17 mai 2020, en fin de matinée. Tous, en fonction de leur champ de compétence, sont intervenus afin d’apporter des précisions concernant la découverte de 34 personnes contaminées par la Covid-19 sur le site de l’abattoir Tradival, de Fleury les Aubrais, près d’Orléans et des mesures prises pour gérer cette situation.
Ainsi le préfet a « décidé de suspendre le travail de Tradival pour une semaine, avec une reprise le 25 mai, si les conditions le permettent ». La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi du Centre-Val de Loire (Direecte) sera en charge d’une enquête et passera au crible les conditions de travail, avec une inspection minutieuse des locaux.
Laurent Habert a précisé que trois cas au moins étaient antérieur au 11 mai. Une première opération de dépistage a été menée concernant 84 personnes présentes sur le site et les tests ont confirmés, samedi 16 mai, un total de 34 personnes infectées. A ce stade, aucune ne présente de cas grave.
Application de traçage Contact Covid
Les conditions de détection reposent sur le nouveau dispositif de traçage : le signalement d’origine vient de l’assurance maladie via l’application Contact Covid. L’outil va permettre d’assurer un traitement de la chaîne de contamination. En effet, les cas confirmés ont fait l’objet d’un appel à échange avec la CPAM afin d’enquêter sur l’entourage proche (sphère amicale, familiale), soit une estimation de 10 à 15 cas contact par personnes contaminées. L’objectif est de les isoler et de mettre en quarantaine les cas confirmés.
Si les premiers tests concernaient l’unité de découpage, ils vont s’étendre à l’unité d’abattage et à l’ensemble du personnel de l’abattoir, soit plus de 300 personnes. Le dépistage sera réalisé par les équipes du CHR d’Orléans lundi et mardi prochain.
Le directeur de l’ARS Centre-Val de Loire soumet l’hypothèse d’une « contamination de personne à personne, sur le temps de pause, en dehors de l’organisation stricte du travail. Et de préciser qu’il y a eu beaucoup de contacts et d’échanges au sein de cette unité entre le personnel ». A ce jour, rien ne permet de penser à des risques liés à la consommation de la viande traitée par l’abattoir.
Des installations obsolètes
Le Préfet rappelle qu’en décembre dernier, un problème de Listéria dans l’unité de transformation a été détecté impliquant sa fermeture administrative jusqu’à nouvel ordre. Soulignant au passage que l’abattoir « se caractérise par son obsolescence (…) et a besoin d’être radicalement modernisé ». La veille du confinement un permis de construire a été validé avec un investissement de 15 millions d’euros pour entreprendre la rénovation du site.
Avant d’envisager toute réouverture du site, une désinfection complète des locaux est programmée et l’organisation du travail devra répondre au protocole sanitaire. Pour cela, l’enquête, diligentée par la Direecte, devrait permettre de connaître l’origine de la contamination, à savoir s’il s’agit de négligence de l’application des gestes barrières, de la vétusté du bâtiment et de ses installations ou des conditions de travail.
Quant à la maire de Fleury-les-Aubrais, elle sait l’inquiétude des Fleuryssois mais se veut rassurante, notamment sur les conséquences concernant la réouverture récente des écoles. Sur la question du maintien de l’ouverture du collège lundi 18 mai, elle ne se prononce pas, la décision incombant au rectorat.
Elodie Cerqueira