Vendredi 15 mai, deux ministres sont descendus dans la zone verte orléanaise pour relancer l’activité culturelle et artistique en ce début de déconfinement. Franck Riester, Ministre de la Culture, et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’état au Tourisme, accompagnés d’Olivier Carré, maire d’Orléans, ont ainsi arpenté les rues de la capitale régionale pour visiter la Médiathèque, la librairie des Temps modernes, le Musée des Beaux-arts et rencontrer deux restaurateurs. Cinq établissements symboliques des conséquences de la pandémie.
Entre annulations de manifestations et fermetures de librairies, réduction d’activité des bibliothèques et des restaurants, les domaines de la culture et du tourisme font partie des grandes victimes de la pandémie. Cela méritait bien que les deux ministres concernés se déplacent de concert en région pour prendre le pouls des professionnels, et le choix d’Orléans n’est peut-être pas si anecdotique que certains pourraient le penser. Le report des fêtes de Jeanne d’arc est un criant symbole de cette dualité pénalisée.
Cette visite programmée dans l’urgence était sans conteste liée aux annonces faites ce jeudi 14 mai par le Premier Ministre. Si Edouard Philippe a pu affirmer que les français pourraient prendre des vacances en juillet et août, il ne s’est pas appesanti sur les conditions de cette reprise, et les ministres venus ce vendredi à Orléans n’ont pas été beaucoup plus précis, mais toutefois optimistes.
Jean-Baptiste Lemoyne a rencontré les responsables de l’Office du Tourisme.
Des avancées visibles
Depuis le 11 mai, les améliorations avancent lentement, mais se remarquent. Bien que dans des conditions sanitaires souvent contraignantes et très inhabituelles, les librairies ont pu rouvrir, certaines bibliothèques, sans permettre aux abonnés d’entrer, continuent à délivrer des livres tandis que les musées de petites tailles ouvrent leurs portes, et les plus grands, tels celui d’Orléans. Celui-ci ouvrira le 21 mai, mais uniquement sur réservation, avançant à petits pas, commençant par des visites privées, tant il y a de paramètres à prendre en compte. Parallèlement, sur le littoral, les plages redeviennent accessibles aux promeneurs, aux surfeurs et aux baigneurs, tant qu’ils restent dynamiques, la position statique du bronzeur n’étant pas encore admise.
Coté camping, la proposition de protocole sanitaire présentée ce même 15 mai par la FNHPA au gouvernement tend à montrer que les campings sont prêts à ouvrir leurs barrières, et compte fortement sur la réunion prévue autour du 25 mai pour obtenir une autorisation d’ouvrir le 2 juin. D’aucuns, pour appuyer cette demande, n’oublient pas de faire remarquer que certains départements ont déjà accordé des autorisations partielles concernant les locatifs, se calquant sur les autorisations déjà données pour les gîtes et chambres d’hôtes. L’officialisation de cette date permettrait de lancer les réservations.
La zone verte favorisée
Le Musée d’Orléans prépare une réouverture progressive du 21 mai à début juin.
Ce vendredi, les deux ministres étaient à l’unisson pour dire que cette année, le mot d’ordre sera “Visitons la France”, sous entendu “Cultivons-nous en France”. Les autorisations de déplacement qui favorisent le tourisme pourraient s’étendre progressivement au delà des 100km mis en place depuis le 11 mai. Et, côté culture, le ministère réfléchi notamment sur des mesures favorisant l’achat de livres en librairie plutôt qu’en ligne (un Label livre ?), ou en créant des systèmes incitatifs pour innover en matière d’animation (Pass culture?). Les grands rendez-vous de plus de 5000 personnes restent impossibles jusqu’en septembre, et cette mesure en concernera aussi de moindres, telle la Foire au pays de la tarte tatin prévue les 12 et 13 septembre à Lamotte-Beuvron, la lourdeur des normes d’organisation en réfrénant plus d’un, comme le conseille à ses adhérents la Fédération nationale des Comités organisateurs de Festivités.
Sur l’agenda régional, d’aucuns apprécieront le maintien des Promenades photographiques de Vendôme, qui démarrent le 21 juin… en même temps qu’une fête de la musique au tempo plutôt ralenti. Et, côté lieux touristiques majeurs, rien n’est encore décidé pour des sites comme Chambord ou le Zooparc de Beauval.
En zone verte, la date du 2 juin pourrait toutefois être bénéfique pour les restaurateurs et les bars, si tout va bien, comme pour d’autres établissements touristiques et culturels essentiels dans ces départements à forte attractivité estivale, et pas uniquement sur le littoral. En région Centre Val de Loire, on pensera tout naturellement à La Loire à vélo… même si actuellement les hôtels, sans être fermés, ne peuvent accueillir de nouveaux clients.
Bars et restaurants, à l’image de Chez Maga, rue de Bourgogne, ou de la Taverne, place de Loire, visités à Orléans par Jean-Baptiste Lemoyne ce vendredi, crient famine, et ne pourront se contenter longtemps de faire de la vente à emporter. “Il faut innover, trouver de nouvelles solutions. Nous nous y employons“, affirment les deux membres dyu gouvernement, “en concertation avec les organisations professionnelles concernées“. Telles celles rencontrées ce jour à Orléans, qui avaient beaucoup plus à dire que de faire étalage de leur richesse patrimoniale ou de leur savoir-faire.
Jean-Luc Bouland