Sujet polémique pratiquement depuis la construction de la ligne 1 du tram (novembre 2000, vingt ans déjà…), le franchissement du pont Georges V à vélo (et accessoirement à pieds) est devenu le totem d’une revendication sur la place du vélo en ville à Orléans, devenant la première cible notamment des manifestations de l’association de promotion du deux roues en ville, la Vélorution.
Photo fiction de Pascal Lebrize
Il aura fallu pas moins d’une pandémie mondiale pour que la ville d’Orléans découvre la place du vélo en ville comme moyen de déplacement non-polluant et sain pour ses usagers comme pour les habitants du centre ville. Enfin, à défaut du serpent de Loire de la passerelle voulue par Jean Pierre Sueur, le pont Georges V sera adapté à la circulation des cyclistes: la voie nord-sud du pont sera réservée aux cyclistes avec la création d’une piste bidirectionnelle et les piétons retrouveront donc l’intégralité du trottoir. Les vélos circulant vers le centre-ville seront ainsi séparés voitures qui pourront donc seulement continuer à entrer dans le centre-ville.
Le calendrier des mesures
- Pont Royal et rue Royale : fermeture à la circulation motorisée de la voie Ouest et création d’une piste cy-clable bidirectionnelle en remplacement. La voie Ouest du pont George V sera rendue aux mobilités douces dès ce vendredi 15 mai au soir, afin de permettre la mise en place des aménagements cyclables d’ici le 20 mai prochain. La Voie Ouest de la rue Royale sera aménagée dès le 18 pour être accessible le 20 mai prochain également.
- Mails (Boulevards Alexandre Mardin, Rocheplatte, Jaurès, Verdun) : création de voie bus/vélo temporaires. La mise en place de ces aménagements est prévue début juin.
- Rues Albert 1er et Emile Zola : création de pistes ou bandes cyclables unidirectionnelles et sécurisation des aménagements existants. La mise en place de ces aménagements est prévue début juin.
- Neutralisation stationnement rue Jeanne d’Arc : cette mesure vise à faciliter les déplacements des piétons afin de faciliter le respect des règles de distanciation sera mise en application dès ce vendredi 15 mai.
Une politique métropolitaine du vélo
Visiblement Olivier Carré, maire d’Orléans et président de la Métropole, veut rattraper le temps perdu en proposant à l’échelle de la Métropole dont c’est la compétence, de mettre sur pieds un véritable plan vélo: “Pour cela, un travail est actuellement mené à l’échelle des 22 communes du territoire, pour élaborer un schéma d’aménagement global et cohérent sur l’ensemble de la Métropole. Il est étudié la possibilité de mettre en place des liaisons cyclables sûres et confortables pour les cyclistes sur les axes Est/Ouest et Nord/Sud du territoire, en cohérence avec les principaux pôles d’activités, mais aussi au sein de chaque commune.”
Mais aussi: “Des stands réguliers sur les marchés de la métropole seront aussi organisés pour, en lien avec les associations du secteur, réparer son vélo, acheter des vélos d’occasion, s’informer sur les aménagements provisoires ou recevoir des conseils. Pour ceux qui souhaiteraient investir dans un vélo électrique, Orléans Métropole propose une aide à l’achat de 25% du coût d’achat TTC d’un vélo plafonnée à 300€ pour toutes les personnes dont le quotient familial CAF est inférieur à 2 000 € / mois auprès des vélocistes partenaires de l’opération.”(Communiqué d’Orléans Métropole)
Une vélorution..?
Evidemment, les amis d’hier de la liste “Orléans au cœur” de Serge Grouard se sont empressés de contester ces décisions “prises à la hâte…” et “inopportunes”, les considérant comme non démocratiques (le “tout voiture en ville” l’est-il?), en promettant la ruine assurée du commerce en centre ville, comme déjà annoncée avec la création de voies piétonnes par ces jusqu’au-boutistes de la voiture, autoproclamés écologistes.
En revanche, l’association la Vélorution n’a pas tardé à affirmer sa satisfaction devant le programme cycliste de la métropole auquel elle a contribué par les enquêtes de terrain menées depuis plusieurs années. La Vélorution nous proposera sans doute une déambulation bigarrée comme à son habitude pour fêter l’événement dès que les conditions sanitaires le permettront, et pour sûr le vélo au grand air contribuera à éviter la contagion.
GP
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*Si le vélo s’appelle la petite reine… C’est à cause d’une reine des Pays-Bas, grande amatrice de vélo ! En 1890, Wilhelmine, âgée de 10 ans à peine, succède à Guillaume III. La souveraine prend l’habitude de circuler à vélo dans son royaume. La presse française salue cette « petite reine à bicyclette », notamment lors de sa visite en 1898.(https://www.caminteresse.fr/)
Vélorution 2015