S’il est le propre des journalistes de parler de tout un chacun, il ne nous était cependant pas possible de contacter tous les peintres régionaux pour rendre hommage à leur travail, leur condition, leur raison d’être et partager ces images qui nous font tant rêver et embellissent tout autant nos états d’âme que nos cadres de vie.
Au terme de nos reportages au cours desquels les uns et les autres ont eu la confiance de nous communiquer leurs impressions de vie lors du confinement, que ces peintres sollicités, bien évidemment par affection et admiration, soient remerciés pour leur talent et leur humilité.
Leena Noux-cl-Marylene-Pecaud
A bientôt aux cimaises !
Nous pensons notamment à Leena Noux qui nous a permis d’ouvrir chaque rubrique par une photographie la représentant au travail dans son atelier, une belle photographie attentive prise par la photographe Marylene Pécaud.
A présent, à l’heure du déconfinement, encore une fois merci à chacune, à chacun, à toutes celles et tous ceux qui vont continuer d’œuvrer dans le secret, et merci aux galeries de continuer de les accueillir.
Et puis, coup de chapeau aux associations qui ont assuré des expositions solidaires comme L’Art O Contemporain et merci ainsi qu’à l’association des Artistes Orléanais qui va promouvoir avec l’aide de la ville le travail de nombreux artistes en la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d’Orléans, du 10 au 25 octobre prochains. Merci aussi au sculpteur Denis Pugnère qui nous adressait ce commentaire, à l’adresse de chaque intéressé, le 9 mai dernier: “Le dispositif d’aide de l ‘Etat aux TPE , entreprise individuelles, travailleurs indépendants, fonctionne parfaitement, accessible aux personnes ne disposant pas de revenus ou recevant des revenus inférieurs à 800 euros. Voir Trésor public/*Espace particulier. Pour mars, dépêchez-vous, clôture des demandes le 15 mai!”. En attendant, voici un florilège d’œuvres, morceaux choisis de nos interlocuteurs. Place au partage audacieux si fragile et cependant si confiant et si vital.
“Le lendemain matin , le soleil était là”
Nadine Ringuedé
Cerise sur notre palette, voici ce joli témoignage de
Nadine Ringuedé, peintre qui a bien voulu, elle aussi, nous livrer quelques instants de son temps d’art confiné:
“Au début du confinement, j’ai commencé par du ménage dans la maison, puis l’entretien du jardin, puis à nouveau du ménage mais très vite la maison brillait !! Pour aller de la maison au jardin, je passe devant mon atelier, et un matin j’ai ouvert la porte. Là j’ai senti la térébenthine, l’huile toutes ces bonnes odeurs, j’adore…
Puis j’ai commencé à regarder des vieilles toiles, j’ai vérifié la propreté de mes pinceaux, une vieille habitude, alors j’ai posé une toile sur un chevalet, j’ai tourné en rond puis je suis repartie. En effet toutes les expos prévues s’annulaient chaque jour, je me sentais sans projet…
Le lendemain matin, le soleil était là, j’ai jeté un jus de jaune de Naples sur la toile, c’était reparti ! Deux jours plus tard, j’ai pensé à travailler pour une expo sur la Beauce qui doit avoir lieu à Saint-Péravy la Colombe vers la fin de l’année, si tout va bien.
Puis les toiles se sont enchaînées, chaque matin j’ai traversé le jardin rempli de gamme de verts, il faut quand même vous dire qu’il n’y a que vingt mètres entre la sortie de la maison et l’atelier. Au cinquantième jour de confinement, j’ai décidé de traduire mon jardin sur une toile, le pauvre je le regardais tous les jours, je lui devais bien ça !
Je suis plutôt une peintre de tendance abstraite mais à travers mes peintures, je cherche à faire resurgir des narrations et malgré une distance avec le réel, je refuse une césure entre la figuration et l’abstraction. Donc l’image que je vous donne de mon jardin est figurative et abstraite.” Bienvenue.
Jean-Dominique Burtin
Grand succès pour les enchères #SoutiensUnArtiste
Dans un communiqué daté du 6 mai , maître Aymeric Rouillac nous informe que la somme sera reversée à 100% aux artistes, sans aucun frais même de gestion, notamment 86.000 € par le biais de bourses individuelles de 1.000 €, gérées rigoureusement et bénévolement par la Fondation Taylor.
En conséquence: “Plus de la moitié des 500 œuvres présentées aux enchères a trouvé preneur, stimulées par les noms d’artistes célèbres, qui ont offert – symboliquement – leur renommée, et le fruit de la vente de leurs œuvres, aux artistes en situation précaire, grâce à un fonds géré par la Fondation Taylor.
Ainsi la toile de Robert Combas « Perdu dans la forêt… » a atteint la somme de 24000 euros. Des artistes moins fameux ont aussi pu vendre personnellement à des prix parfois importants, tel le jeune peintre vendômois Romain Coudret, dont la toile s’est envolée à 1410 euros, ou l’Alsacienne Mina Mond, dont le dessin a atteint 1700 euros.”
Et maître Aymeric Rouillac de poursuivre: “La Fondation Taylor publie sur son site internet taylor.fr, les formalités à remplir pour demander une bourse #SoutiensUnArtiste. Le dépôt des dossiers se fera jusqu’au 29 mai 2020. Pour prolonger l’esprit de cette vente #soutiensunartiste, continuez d’acheter des œuvres d’art ou adressez un don à la Fondation Taylor ! Rien n’aurait été possible sans les dons de galeristes, de collectionneurs et d’artistes. Nos remerciements vont en particulier à Madame Sarah Moon, à Messieurs Robert Combas et Ernest Pignon-Ernest. Le statut « d’intermittent de l’exposition » n’existe pas.”
Enfin: ” Cette vente unique est exceptionnelle, elle n’a pas vocation à être répétée. Son ampleur trahit malheureusement la situation précaire d’un grand nombre de plasticiennes et de plasticiens, accrue par les conséquences du confinement. 1.400 propositions d’œuvres ont ainsi afflué lors de l’annonce de cette vente. La solidarité de ses acteurs, qui ont tous agi bénévolement, comme du public illustre combien la création et les créateurs sont chers au cœur des Français.”
JDB