Inondations de juin 2016 : deux rapports-fleuves pour limiter les risques

En cette période de confinement à durée indéterminée, Magcentre vous propose un petit tour dans ses archives, à la recherche des pépites du quotidien qui ont fait notre info en ces temps bénis de l’avant Covid-19.

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Article publié le 22 mars 2017 dans la rubrique Cité

Au lendemain des inondations gravissimes de juin 2016, des critiques ont pointé la préfecture et Cofiroute, notamment sur la lenteur des secours et sur la fermeture tardive de l’A10 où des centaines d’automobilistes et de routiers se sont retrouvés piégés. Deux épais rapports, demandés par Ségolène Royal, viennent d’être déposés sur le bureau du préfet, le premier sur la coupure de l’autoroute A10, fermée durant dix jours en raison du débordement d’une rivière souterraine, et le second sur les autres inondations dans le Loiret.

L’évacuation des voitures piégées par les inondations sur l’A.10

À la clé, une analyse détaillée de la crise, et une série de recommandations, non pas pour éviter les crues, mais pour en limiter au maximum les effets dévastateurs. “Il s’agit de réponses de moyen terme voire de long terme”, a expliqué le secrétaire général de la préfecture Hervé Jonathan. “Mais il faut commencer tout de suite, et il serait inexact de dire que rien n’a été fait.”

La Retrève mise en tunnel!

La Retrève à Gidy.

Pour l’A10, Vinci, qui a perdu 10 millions dans la crise, réfléchit à une nouvelle solution pour l’écoulement des eaux de la Retrève, cette petite rivière souterraine qui passe sous l’autoroute et qui a paralysé tout le secteur nord d’Orléans. Fallait-il construire cet autoroute sur une rivière souterraine fantôme qui apparaît puis disparaît. “Toutes les autorisations avaient été données” dit-on chez Cofiroute, “à l’époque personne n’imaginait qu’il pourrait y avoir une crue de cette importance“. Mis à part quelques protecteur de la nature qui avaient tiré le signal d’alarme.

Au cas où pareil catastrophe se reproduirait, la parade consiste à écouler plus vite les eaux de la Retrève: “pour évacuer l’eau, nous avons un tuyau de 1,10 m de diamètre qui passe sous l’autoroute. Nous allons le transformer en un tunnel“, a précisé un responsable de Vinci autoroutes. Dans le même secteur, les inondations ont également touché la toute nouvelle prison de Saran, dont une partie des prisonniers avaient du être évacués, ce qui avait encore ajouté à la confusion. Mais là, aucune solution n’est proposée pour l’instant.                                                                               

Les prisonniers de Saran continueront donc à avoir piscine…

Le Cosson a débordé à La Ferté-Saint-Aubin.

Des mesures ont déjà été prises pour adapter le dispositif d’alerte, notamment pour les petits cours d’eau qui n’étaient pas systématiquement surveillés. Le nouveau système de vigilance, qui associe précipitations et modélisation sommaire, est déjà en test sur le Cosson et sur les affluents du  Loing. Un nouvelle station de monitorage sera installée à La Ferté-Saint-Aubin en plus de huit existantes qui ont été réparées. Il est aussi prévu de renforcer les liens avec les syndicats de rivières et de mettre en place des plates-formes collaboratives, pour mieux partager l’information en cas de crise.

Pour les canaux du Loing et de Briare, des travaux vont être fait par VNF (Voies navigables de France). Quant au Canal d’Orléans, le serpent de rivière refait surface, des “discussions sont en cours pour la reprise du Canal par le Département”, comme le dit le représentant du préfet, les inondations ont joué le rôle de “coup d’accélérateur”. 

La friche Matra à Romorantin exemplaire

François Hollande avec les habitants de Romorantin lors des inondations. @présidence de la République.

Pour éclairer la prise de décision, de nouveaux atlas des zones inondables sont en cours de réalisation, les plans de prévention du risque inondation vont être révisés, etc., l’objectif étant, lorsque c’est possible, de concevoir des aménagements plus résilients, à l’exemple de la reconversion de l’ancienne friche Matra à Romorantin, citée en exemple dans les rapports pour son “adaptation” à la crue. Quant aux ouvrages hydrauliques, des opérations de consolidation des berges sont en cours sur les canaux du Loiret. Et les travaux de sécurisation des digues se poursuivent sur le cours de la Loire. L’enveloppe financière est de l’ordre de 75 millions d’ici 2020,  dont 16 millions pour le secteur d’Orléans et 20 millions pour le secteur de Tours.

Un programme aujourd’hui jugé plus indispensable que jamais pour faire face à une crue comparable à celles du XIXe siècle, dont les conséquences seraient encore bien plus catastrophiques que les inondations de juin dernier.

Ch.B

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