Rencontre avec Pierre-Frédéric Billet, candidat à la mairie de Dreux. Cadre au ministère de l’Intérieur, le jeune quadragénaire, favori après le premier tour, se confie à MagCentre.
Pierre-Frédéric Billet,candidat à la mairie de Dreux
Désigné comme l’héritier du maire sortant Gérard Hamel, le Drouais Pierre-Frédéric Billet, cadre au ministère de l’Intérieur est arrivé en tête du premier tour des Municipales, le 15 mars dernier. Avec 35,77% des voix, sa liste « Dreux 2020, ensemble bâtissons demain » distance largement celle de sa concurrente directe, l’ancienne première adjointe Michaële de La Giroday, qui avait pris ses distances avec la majorité sortante.
MagCentre : Après plus de six semaines de confinement, comment vous sentez-vous ?
Pierre-Frédéric Billet :Bien, j’ai la chance d’être en famille. Cela dit, nous attendons comme beaucoup la possibilité de retrouver, bientôt, un semblant de vie normale. Nous prenons à notre échelle des précautions d’usage pour sauver des vies, prenons régulièrement des nouvelles de nos proches, soutenons notre commerce de proximité.
J’en profite pour remercier notre personnel de santé et toutes ces professions indispensables et hélas inconsidérées.
Magcentre Et le candidat que vous êtes ?
Pierre-Frédéric Billet: Arrivé en tête au soir du premier tour des Municipales, porté par une belle mobilisation, on a décidé avec mes colistiers de mettre la campagne électorale en suspens. Car pour nous, ce n’est pas le moment de faire de la politique. D’autant qu’on ne saura pas avant le 23 mai la date du second tour. Les plus optimistes parlent en effet du 21 juin quand d’autres évoquent un scrutin à la rentrée, deuxième quinzaine de septembre. Avec cette crise sanitaire, la priorité du quotidien est donc ailleurs. D’où notre décision de mener une communication institutionnelle, en relayant notamment les messages de prévention et de soutien aux initiatives de solidarités notamment aux plus démunis.
Magcentre Ancien directeur de cabinet du maire, comment envisagez-vous la sortie du confinement ?
Pierre-Frédéric Billet Outre la question sanitaire, il y a deux autres volets importants pour les Drouais: le social et l’économique sachant que Dreux reprenait le chemin à nouveau du dynamisme économique. Nous avons d’ailleurs avec la Mairie, notre tissu associatif et hôpital montré une certaine résilience face à cette crise. Il va falloir poursuivre l’accompagnement des familles les plus pauvres, encore plus exposées face à de tels événements. Sur un plan économique, nous devons aussi agir. Lancer une réflexion pour épauler notamment les artisans et les commerçants, malmenés depuis plusieurs mois. Ici et là, on voit d’ailleurs des initiatives avec les professionnels pour préparer une sortie de crise avec un minimum de casse. On devra être là pour soutenir la relance de l’activité commerciale. Il en va de notre responsabilité.
Magcentre Face au Covid-19, le gouvernement épaule-t-il suffisamment les élus ?
Pierre-Frédéric Billet: La grande leçon de cette crise est qu’on ne peut pas tout attendre de l’État. On le savait mais maintenant on le voit. La gestion des masques me laisse d’ailleurs pantois. Aussi, les maires doivent aborder la question de la prévention autrement avec l’idée de se parer un minimum à d’éventuelles crises. Comment ? En lançant par exemple une réflexion sur un plan de gestion des crises, en termes de protocole minimum à suivre. On ne peut effet se satisfaire de la situation actuelle, de cette navigation à vue.
Magcentre Pensez-vous que les maires ont les moyens de mener la lutte contre le coronavirus ?
Pierre-Frédéric Billet: Rappelons-nous que le maire à deux casquettes: celle d’élu et celle de représentant de l’État. Il est donc chargé, sous le contrôle du préfet, de la tranquillité publique, de la sécurité publique et sanitaire. D’où sa fonction de président du Conseil de surveillance du centre hospitalier qui lui permet d’avoir les informations nécessaires pour prendre les bonnes mesures mais aussi de sensibiliser les différents acteurs à une réalité indispensable : celle du terrain.
Magcentre Mais ce rôle de lanceur d’alerte n’est-il pas illusoire au regard du plan de déconfinement scolaire, annoncé mardi 28 avril par le Premier ministre ?
Pierre-Frédéric Billet: Il est vrai que j’ai été pour le moins surpris par l’annonce d’Édouard Philippe, qui fait fi des recommandations du Conseil scientifique. Ce dernier prônait en effet une rentrée en septembre. Il y a donc eu un choix politique. Un choix politique contestable. D’autant que les maires, et il faut le rappeler, ont la responsabilité de la gestion des écoles.
Recueilli par Z.C