Visiblement, la direction d’Amazon France n’est pas satisfaite du tout du jugement en appel rendu par le tribunal de Versailles contraignant le leader mondial du e-commerce à restreindre son activité aux seuls produits de première nécessité. Craignant une amende pharaonique pour des infractions qui resteraient marginales en terme de volume d’expédition par rapport à l’activité de ses six entrepôts, la direction a préféré suspendre son activité jusqu’au 5 mai en maintenant le salaire de ses employés (mais quid des nombreux intérimaires ?)
«Un taux infime de traitement accidentel de produits non-autorisés, de l’ordre de 0,1%, pourrait entraîner une pénalité de plus d’un milliard d’euros par semaine», affirme la direction d’Amazon dans son communiqué.
«Cela signifie que nous anticipons de suspendre temporairement l’activité de nos centres de distribution français jusqu’au 5 mai, et ce, alors que nous continuons à évaluer la meilleure façon d’opérer au regard de la décision de la cour d’appel», ajoute-t-elle. Les clients «peuvent toujours commander plusieurs millions de produits auprès des entreprises indépendantes qui vendent sur Amazon et au travers de notre réseau logistique mondial», menace à peine voilée de délocalisation des sites ?.
Le volet sanitaire du jugement
Quant au volet sanitaire du conflit engagé par les syndicats, Amazon maintient que «nos centres de distribution en France et partout dans le monde sont sûrs», en ajoutant que la décision judiciaire «nous conforte dans l’idée que l’enjeu principal n’est pas tant la sécurité, que la volonté de certaines organisations syndicales de tirer parti d’un processus de consultation complexe avec les comités sociaux et économiques», plaide le groupe, qui dit avoir «impliqué les comités sociaux et économiques» afin de s’accorder sur les mesures de sécurité sur les sites.
Visiblement le dialogue social est “complexe” chez Amazon avec une direction qui prend une décision lourde de fermeture prolongée depuis le 16 avril, qui s’apparente plutôt à un lock-out pour les intérimaires, avec l’apparition de manifestations sporadiques de salariés pour la reprise du travail.
GP