Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres.
Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !
#restezchezvous
Aujourd’hui, je cède ma plume aux chanteurs, ces artistes ô combien talentueux qui savent écrire en si peu de mots ce que des discours entiers ne parviennent pas toujours à dire clairement. Certains, comme Alain Souchon, nous alertent depuis longtemps sur les dérives de notre mode de vie occidentale, à l’instar de sa chanson Foule sentimentale :
Alain Souchon ©DR
Oh la la la vie en rose
Le rose qu’on nous propose
D’avoir les quantités d’choses
Qui donnent envie d’autre chose
Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c’est d’avoir
De l’avoir plein nos armoires
Dérisions de nous dérisoires car
Foule sentimentale
On a soif d’idéal
Attirée par les étoiles, les voiles
Que des choses pas commerciales
Foule sentimentale
Il faut voir comme on nous parle
Comme on nous parle
Bien sûr la crise de 2008 avait aussi inspiré les chanteurs, comme Bénébar et L’effet papillon :
Bénabar ©DR
Si le battement d’aile d’un papillon quelque part au Cambodge
Déclenche sur un autre continent le plus violent des orages
Le choix de quelques uns dans un bureau occidental
Bouleverse des millions de destins surtout si le bureau est ovale
Il n’y a que l’ours blanc qui s’étonne que sa banquise fonde
Ça ne surprend plus personne de notre côté du monde
Quand le financier s’enrhume ce sont les ouvriers qui toussent
C’est très loin la couche d’ozone mais c’est d’ici qu’on la perce
C’est l’effet papillon petites causes, grandes conséquences
Pourtant jolie comme expression, petites choses dégâts immenses
Bien sûr, le confinement a déjà traduit en chanson notamment On fait comme si de Calogero dès le 26 mars :
C’est un drôle de silence qui vient de la rue
Comme un dimanche imprévu
Un homme chante là-bas, sur un balcon.
Calogero ©DR
Sa voisine l’accompagne au violon
On a dit aux enfants des mots qui rassurent
C’était comme une aventure
On a collé leur dessin sur le frigo
On a éteint les chaînes d’infos
On fait comme si, tout n’était qu’un jeu
On fait comme si, on fait comme on peut
Quand vient la nuit, en fermant les yeux
On fait comme si ce monde était encore heureux
On fait comme si, on n’était pas là
Parents, amis, on se reverra
Et même si, ce printemps s’en va
Juré, promis, le monde recommencera
Malgré les peurs, il y a des rires qui s’accrochent
Être si loin nous rapproche
Même pour parler de rien, du bleu du ciel
Surtout donne-moi des nouvelles
Citons également les très beaux textes de Grand Corps Malade Effets secondaires, Jean-Jacques Goldman Ils sauvent nos vies, Lara Fabian Nos cœurs à la fenêtre chanté en français et en italien. Ou bien encore la chanson collective signée Pagny, Obispo, Lavoine Les gens du secours.
Une période propice également aux chansons parodiques avec une mention spéciale aux Goguettes. Un trio très prolifique avec leurs titres T’as voulu voir le salon, reprise “arrangée” de la chanson de Brel, Vezoul, La guerre du coronavirus sur l’air de La guerre de 14-18 de Brassens, Le battement d’ailes du pangolin sur l’air du Youki de Richard Gotainer ou bien encore Utile? d’après Utile de Julien Clerc, irrésistibles…
Et demain ?
Justement, c’est le titre d’un très beau texte écrit par un collectif, interprété par 350 célébrités et dont les recettes sont reversées intégralement aux hôpitaux (toutefois l’appel aux dons a été très critiqué sur les réseaux sociaux). Je vous laisse avec ces paroles très fortes, qui avec lucidité nous indiquent des chemins à suivre pour l’après coronavirus :
Il a fallu en arriver là pour nous rassembler
Prendre conscience de l’importance, de l’humanité
Ce combat c’est le monde entier qui doit le mener
Car y a pas de couleur ni de religion pour être confiné
Il a fallu en arriver là pour les remercier
Ces héros du quotidien qui sans compter
Sacrifient leur vie au nom de notre santé
Ces mêmes qui criaient dans la rue “venez vous aider!”
Il a fallu en arriver là pour qu’on se parle
Qu’on recommence à s’amuser avec que dalle
Pour qu’on s’appelle, qu’on se dise “je t’aime”, “est ce que t’as mal?”
Avec le temps on retrouvera le temps et la morale
Et demain on fera quoi? On recommencera, l’homme est comme ça
Mais demain ça sera nous, les maîtres du jeu, un point c’est tout
S’aimer encore, danser encore
Sourire encore, s’embrasser plus fort
Pleurer encore, souffrir encore
Et tenir encore et chanter plus fort
Lalalalalalal lalalalala
Ça fait du bien lalalalalalala lalalalalla
S’aimer encore, danser encore
Sourire encore, s’embrasser plus fort
Pleurer encore, souffrir encore
Mais tenir encore et chanter plus fort
S’aimer encore, danser encore
Bonne écoute, bonnes lectures et à demain !