Aux quatre coins de la région Centre-Val de Loire comme partout en France, des municipalités sont sous tension. Le premier tour des municipales les a laissées dans une situation particulière, inédite, inachevée. Conseillers sans fauteuil, opposants sans pouvoir, battus mais toujours en poste, admissibles au second tour, désireux de se retirer mais obligés de rester. Il n’y a pas qu’à Orléans où la situation est instable et incertaine, le pays est une mosaïque de municipalités en attente ou en transit.
A quand le second tour des municipales ? Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires a déclaré samedi dernier, «il nous sera difficile de tenir des élections en juin. Le réalisme conduit à ce qu’elles aient lieu sûrement après l’été ». Dimanche soir, à la fin de sa très longue interview, le Premier ministre, Edouard Philippe a prudemment évoqué le rapport qui lui sera remis le 23 mai par le conseil scientifique. « Si les conditions sanitaires ne sont pas réunies, un nouveau report, à l’automne, voire en mars 2021 devra être décidé par l’exécutif et le Parlement ». Ce lundi, à l’issue de la visioconférence entre le Premier ministre et les chefs de partis, Christian Jacob, président des Républicains s’est prononcé, lui, « pour un second tour dans les meilleurs délais, en fonction de la situation sanitaire. Juin serait idéal mais j’ai cru comprendre que ce serait septembre ».
Le président de l’Association des maires de France (AMF), François Baroin, maire LR de Troyes souhaite la tenue de ce deuxième tour à la mi-septembre. Mais son premier vice-président, le maire socialiste d’Issoudun, André Laignel plaide lui pour des délais plus courts en juin. Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret, à l’écoute de nombreux maires du département partage ce point de vue.
Consensus sur les conseils municipaux
On pourrait repartir à zéro, effacer le premier tour du 15 mars et opter pour un regroupement des deux tours des municipales avec les départementales et les régionales en mars 2021. Ce scénario qui demanderait plus d’urnes, évoqué par la patronne du RN, Marine Le Pen, n’a pas l’assentiment des associations d’élus. Il entrainerait automatiquement le recul d’un an des élections sénatoriales de septembre 2020 car au cour d’une mandature, les maires ne peuvent voter deux fois pour les élections à la Haute assemblée renouvelable par moitié. Si les sénateurs du Loiret ne sont pas renouvelables en septembre 2020, ceux du Cher, d’Eure-et-Loir et de l’Indre le sont.
Mais surtout, un report en mars 2021, un an après la tenue du premier tour, entraverait en particulier le fonctionnement des EPCI, des groupements de communes, des métropoles et agglomérations, dont le rôle sera primordial pour la relance économique. Réélus ou battus le 15 mars les maires ont été maintenus dans leur fonction jusqu’au second tour
Le gouvernement et les élus sont tombées d’accord pour l’installation le plus rapidement possible des conseils municipaux élus dès le premier tour dans 30.143 communes. Si les conditions sanitaires le permettent, fin mai ou début juin, estime Sébastien Lecornu, ministre chargé des Collectivités territoriales. « L’installation du conseil municipal, qui doit élire le maire et les adjoints, peut se faire rapidement, avec un quorum abaissé et des possibilités de procurations multiples pour limiter le nombre de personnes présentes, » souligne-t-il. François Baroin précise « 70 % à 75 % de l’investissement public national sont portés par les collectivités locales. Il est donc indispensable dans une phase de décision et d’action importante où nous sommes, d’installer ceux qui ont la légitimité du vote ».
F.C.
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