Les championnats 2019-20 de basket-ball reprendront-ils en septembre ou seront-ils suspendus ? Dans notre région, cela concerne Orléans Basket Métropole, 13e de Jeep® Elite et l’ADA Blois Basket 41 actuel leader de Pro B avec 2 victoires d’avance sur l’UJAP Quimper.
©Jean-Luc Vezon
Le suspense est à son comble pour les amateurs de la balle orange. Mais, on devrait être fixé fin avril. L’Union des Clubs Professionnels de Basket (UCPB), qui regroupe les Clubs français de Jeep® ELITE et de Pro B, avait proposé à la LNB que 3 groupes de travail (calendrier et médical, économique et plan stratégique) se réunissent pour préparer l’avenir du 3e sport français par le nombre de licenciés (670 000).
Composés de présidents de clubs et de personnes qualifiées comme des médecins ou des experts comptables, ces instances essaient de trouver les meilleures solutions pour organiser la fin de saison et préparer le rebond économique des clubs après le confinement.
« 3 ou 4 réunions ont été réalisées. Concernant le calendrier, une proposition sera faite au bureau directeur de la LNB qui sera ensuite soumise à son comité directeur avant d’être entérinée par l’assemblée générale des présidents de clubs professionnels », explique Paul Seignolle, président de l’ADA Blois Basket 41, vice-président de l’UCPB et membre du groupe de travail sur l’économie.
Quel scénario ?
Quel scénario envisager ? Paul Seignolle juge qu’il est trop tôt pour en parler. Beaucoup de présidents plaident toutefois pour la solution adoptée par le handball. C’est ainsi qu’aucun club ne descendrait et que deux clubs de Pro B accéderaient à la Jeep Elite. Le championnat passerait ainsi à 20 clubs qui joueraient au total 38 matchs dans la saison (1). La Pro B pour sa part passerait de 16 à 18 clubs. Autre piste avancée, la limitation du nombre d’étrangers pour faire jouer plus de jeunes joueurs français.
Ce scénario, qui conviendrait à beaucoup de présidents, aurait l’avantage d’offrir plus de spectacles aux abonnés, aux amateurs de basket, aux supporters et aux partenaires. Économiquement parlant, il limiterait la casse. Car comme le concède Paul Seignolle, la crise du Covid-19 aura un impact financier lourd sur les clubs. « Le basket ne sera jamais comme avant. Le partenariat avec le privé risque de chuter mettant en difficulté les finances », souligne le président de l’ADA Blois Basket en annonçant d’ores et déjà un exercice 2019/20 déficitaire de l’ordre de 40 000 € (avec des comptes arrêtés fin juin).
Paul Seignolle, comme les autres présidents, souhaite donc la mise en place d’un plan de relance pour le sport, en général, et le basket en particulier, un secteur économique qui pèse des milliers d’emplois. Avec des mesures comme la suspension des charges, des frais de location de salles ou la création d’un fonds de solidarité. Les collectivités devront également mettre la main au portefeuille pour aider des clubs à passer le cap.
Vers une baisse des budgets
« La part des partenaires privés pèse 53 % à l’ADA Blois Basket. Le budget de la prochaine saison sera donc compliqué à construire. Les collectivités vont-elles suivre ? Quel sera le montant du reversement de la LNB très dépendantes des droits TV ? », s’interroge-t-il en annonçant une baisse des budgets de l’ordre de 15 à 30 %. Pas question cependant de geler le développement d’un club qui s’est hissé en quelques années parmi les meilleures équipes française et qui a su se différencier par la qualité de sa gestion et de sa formation. Le projet de centre de performance n’est par exemple pas remis en cause.
Ancien sélectionneur de l’équipe de France, manager général de Boulogne-Levallois (Jeep® Elite), Alain Weisz estime la baisse des budgets des clubs de « entre 25 et 40% selon les modes de financement ». « On est un sport, comme le handball et le volley, très subventionné. Aucun club ne dégage de bénéfices par lui-même. On est aidés par des gens qui seront impactés et qui réduiront leur aide. Il y aura d’autres priorités », prévient-il.
Vers une reprise des compétitions ?
Injustement privé de montée en Jeep® Elite, il y a 2 saisons, l’ADA Blois Basket 41 et ses milliers supporters sont donc dans l’attente. Le club, dont les matchs accueillent 2 500 spectateurs en moyenne au Jeu de Paume, jouera-t-il en Jeep® Elite la saison prochaine ? Sera-t-il déclaré champion de France ou privé de tout si la LNB décide une saison blanche ? Une décision que récuse par avance son coach Mickaël Hay mais aussi Paul Seignolle et de nombreux présidents de clubs professionnels : « Ce serait irrespectueux pour les joueurs, le public et les partenaires, 75 % des matchs ont été joués. »
Au final, La seule certitude est que les compétitions ne reprendront en septembre uniquement si les conditions sanitaires sont optimales pour accueillir le public dans les salles, ainsi que les joueurs, staffs techniques, arbitres, officiels et dirigeants.
Jean-Luc Vezon
(1) Initialement, la Jeep® Elite devait réduire les clubs engagés à 16.