Journal d’un confinement #34 Des films à voir et à revoir

Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,

Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres. 

Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !

#restezchezvous

Allez, en ces jours maussades, je vous propose une séance de cinéma à vivre solo, en couple ou en famille, avec une liste de films, forcément subjective, qui m’ont fait passer un bon moment et dont certains ne sont pas sans rapport avec notre condition de confinés.

On commence bien sûr par les classiques, avec les films de Charlie Chaplin, idéaux pour une séance familiale et le plaisir de retrouver ce clown génial, indémodable, qui nous fait rire génération après génération, même sur les sujets les plus graves. De lui, il faut tout revoir encore et toujours, les petits films à sketch, comme les longs métrages : Le Kid, Le Dictateur, Les Temps Modernes, Les lumières de la ville, La ruée vers l’or, Le cirque, Les feux de la rampe…

 

 

 

 

 

 

Autre classique, Alfred Hitchcock, le maître absolu du suspense, avec en ces temps confinés, une pensée particulière pour Fenêtre sur cour. Une histoire de confinement parfaite avec ce photographe, coincé dans un fauteuil à cause d’une jambe cassée et qui s’occupe en espionnant ses voisins. Un voyeurisme qui l’amène à déjouer une tentative de meurtre avec l’aide de sa fiancée, jouée par l’inoubliable Grace Kelly….Mais on peut aussi citer Les Oiseaux, Psychose ou Sueurs froides, qui à leur manière, parlent d’autres formes d’enfermement. 

 

 

 

Impossible ensuite de ne pas citer l’inclassable Woody Allen et ses nombreux chefs d’oeuvre dont La rose pourpre du Caïre. Un film qui raconte la vie terne de Cécilia, (jouée par Mia Farrow) qui se console au cinéma jusqu’au jour où le héros d’un film sort de l’écran et l’enlève…Une comédie douce-amère sur notre vie réelle et celle que l’on imagine…comme dans Match Point, où le destin se joue selon le côté du filet où retombe une balle de tennis.

 

 

 

 

 

Elle, vous la reconnaissez forcément, Amélie Poulain qui nous a littéralement enchantés en 2001 avec son fabuleux destin signé Jean-Pierre Jeunet. Amélie, interprétée par Audrey Tautou, serveuse dans un bar à Montmartre se plie en quatre pour faire le bonheur des gens qu’elle aime, avec une galerie de personnages plus attachants les uns que les autres, sauf l’épicier Collignon, bête et méchant, qu’elle rend fou dans une scène d’anthologie. On la voit aussi déambuler dans le Paris que l’on aime sur le scooter de Nino Quincampoix (Mathieu Kassovitz). Evasion garantie.

 

 

 

Ce film là est un double coup de cœur, tant le livre dont il est adapté est aussi formidable (Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates d’Annie Barrows et Mary-Ann Shaffer, éditions du Nil). Mais autant vous prévenir tout de suite, on rit autant que l’on pleure en découvrant cette histoire d’habitants de Guernesey, confinés sur l’île durant la seconde guerre mondiale. Des habitants dont la vie va être à jamais bouleversée lorsqu’en 1946, une jeune écrivaine londonienne, Juliet Ashton, (Lily James) y débarque après un échange de lettres avec Dawsey, le fermier de l’endroit. Le reste est à déguster sur écran ou en tournant les pages du roman. 

 

 

 

 

On reste dans la guerre, mais la première cette fois avec Les Gardiennes de Xavier Beauvois. Un film magnifique sur le courage, l’abnégation et la volonté sans faille d’une mère et de sa fille  (Nathalie Baye et Laura Smet !) qui dès 1915 font tourner tant bien que mal la ferme du Paradier dans le Limousin, en l’absence des hommes partis au front. Des soldats qui reviennent de loin en loin pour de trop courtes permissions avec le traumatisme de ce qu’ils vivent dans les tranchées. Un petit monde qui va bientôt être perturbé par l’arrivée de soldats américains. Un film essentiel.

 

 

 

Autre coup de cœur littéraire et cinématographique, avec Beignets de tomates vertes de Jon Avnet. Une chronique tendre et drôle sur l’Amérique des années 30 dans l’Alabama, à l’époque de la grande crise économique. À travers quatre personnages féminins bien campés, on suit   notamment, entre rires et larmes, le destin de deux jeunes femmes, Idgie, forte tête, véritable garçon manqué, et Ruth, douce et remarquable cuisinière, qui dirigent ensemble un café spécialisé dans les fameux beignets de tomates vertes. Une adaptation très réussie du best-seller éponyme de Fannie Flagg.      

 

 

 

 

 

On prend à présent le large avec Loup de Nicolas Vanier (2009). Un véritable film d’aventures tourné par le célèbre Solognot, amoureux du froid et des grands espaces en conditions réelles au milieu du peuple des Evènes, en Sibérie orientale. On y retrouve Sergueï, éleveur de rennes dans les montagnes de cette région du bout du monde. Un lieu immense où le loup rôde et menace en permanence les rennes, unique richesse et fierté des Evènes. Jusqu’au jour où une rencontre avec une louve et ses quatre louveteaux va bouleverser les certitudes de l’éleveur. A voir en famille.

 

 

Si vous n’avez pas encore vu La forme de l’eau, de Guillermo del Toro, ruez-vous dessus, ce film est extraordinaire, à tous points de vue, ce qui lui a valu de remporter en 2018 deux golden globes, quatre oscars dont celui du meilleur film et un Lion d’Or à Venise, excusez du peu. Ce conte moderne est un véritable plaidoyer à la tolérance et à l’acceptation de l’autre, quand bien même il a l’apparence d’un monstre, destiné à d’odieuses expérimentations sous prétexte de science. C’est enfin un récit d’une grande poésie, déjà considéré comme un grand classique intemporel.

 

 

 

 

 

 

Cap à présent sur le Japon à la découverte des Délices de Tokyo de Naomi Kawase. Un film délicat, sensible et surtout gourmand. En effet c’est l’histoire d’un vendeur de dorayakis, pâtisserie traditionnelle japonaise, à base de haricots rouges. Il mène une vie sans histoire jusqu’au jour où une femme de 70 ans l’aborde pour le convaincre de l’embaucher. C’est encore là aussi un film adapté d’un livre, qui l’un comme l’autre nous propose un conte doux et humaniste d’une grande beauté, salué par la critique « comme un grand moment de poésie et de cinéma », à sa sortie en 2015.

 

 

 

Enfin, je vous propose d’imaginer notre futur, en nous inspirant du film Demain signé Cyril Dion et Mélanie Laurent. Un documentaire positif et intelligent qui nous présente les solutions qui existent déjà à travers le monde pour un avenir heureux et soutenable pour notre planète. Un plaidoyer écologiste qui a convaincu plus d’un million de spectateurs à sa sortie en 2015 et dont la version papier existe aussi.

Voilà, j’espère que vous trouverez votre bonheur parmi cette petite sélection.

 

A demain !