Mercredi 15 avril, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’état au tourisme, a écouté en audio-conférence les doléances et propositions des professionnels du tourisme de la région Centre-Val de Loire. Bien que très touchés par les effets de la pandémie du coronavirus, ils croient toujours en une nouvelle Renaissance. Même si l’impatience monte chez certains.
il est impossible de dire à ce jour quand les établissements oeuvrant dans le domaine du tourisme pourront reprendre une activité normale. Pas le 11 mai, c’est certain, et pas nécessairement début juillet, date évoquée pour la reprise des évènements culturels importants.
Entre ces deux dates, c’est le flou total, tant pour la réouverture des bars et restaurants que pour le fonctionnement normal des hôtels et campings, voire même pour la levée des interdictions de circulation dans certains lieux publics (bords de Loire, plages, etc). Idem pour des lieux emblématiques du tourisme régional, comme le ZooParc de Beauval, le château de Chambord, le Clos Lucé, ou les activités de pleine nature entre Loire à Vélo et Parc de la Brenne, pour ne citer que cela.
Fermés au public, ils doivent pourtant continuer à fonctionner, ce qui entraine des pertes financières importantes. Actuellement, sans recette, le ZooParc de Beauval a besoin de 200 personnes pour assurer sa maintenance, et beaucoup de petites structures familiales, qui composent la majorité des établissements liés au tourisme, ne pourront peut-être pas à survivre si le confinement se prolonge, ou si les conditions de reprises sont trop lourdes.
Des aides de l’état et de la région
Lors de cette réunion téléphonique, nécessité de confinement peu aisée, à laquelle participaient aussi François Bonneau, le président de Région, et Pierre Pouëssel, le Préfet de région, les représentant des collectivités ont toutefois voulu être optimistes et rassurant, tout en étant conscients de la réalité. Une réalité qui annonce plus d’un milliard d’euros de recette déjà perdu depuis le début du confinement, sur un total moyen annuel de 3,5 milliards. “Nous voulons tout faire pour éviter d’être au dessus des 50% de pertes sur l’exercice“, affirmaient-ils, tout en reconnaissant que les semaines à venir seraient difficiles, comptant plus sur la clientèle française qu’étrangère, évaluée habituellement à 37% des touristes venant dans la région.
Face à cette crise, le ministre indiquait que sur les 14 000 entreprises françaises profitant déjà de prêts garantis par l’État à 90 %, 450 étaient de la région. 40 millions d’euros ont déjà été accordés localement dans notre région qualifiée avec emphase de “bénie des dieux, avec du patrimoine à foison, cœur battant de l’Histoire de France“, à l’unisson de François Bonneau qui rappelait que la région Centre Val de Loire a dans son ADN, “une alliance de la culture et de la nature“.
Pour ce dernier, résolument optimiste, il faut voir là une opportunité de développer les nouvelles renaissances, même si c’est malheureusement au prix fort. Et si l’opération Goût de France qui devait avoir lieu cette année pour promouvoir les valeurs gastronomiques de notre région est reportée à 2021, c’est peut-être pour que ce soit plus fort encore.
Une région en plein essor
La Loire à vélo pénalisée,.
“Notre région n’est pas une région touristiquement installée. Elle est donc encore en plein essor. Et c’est peut-être un atout à jouer, tout au moins auprès de nos compatriotes, des franciliens par exemple“, disait le président, complétant les propos du ministre assurant qu’après cette épreuve, il n’y aurait pas de compétition entre les régions, mais une réelle solidarité. “Mais n’oublions pas que nous sommes la première destination touristique au monde, devant l’Espagne, et que nous devons tout faire pour le rester“.
Il n’y aura donc pas d’incitation à visiter localement, à rester chez soi, à voyager localement, ce qui pourrait être mal perçu après plusieurs semaines de confinement, mais à voyager principalement sur le territoire français, à s’y faire héberger. Dans des conditions de circulation et de protection sanitaires qui restent toutefois encore à définir. La SNCF a déjà annoncé que tous ses voyageurs devraient porter des masques, et des incertitudes pèsent encore beaucoup sur les conditions d’accueil qui seront faites dans les lieux d’hébergements (campings, hôtels, etc).
Sachant qu’actuellement près de 180 pays au monde ont fermé leurs frontières aux français, nul doute que la volonté de rester sur le territoire, et de consommer localement devrait être forte, sinon un peu forcée. Mais c’est le prix à payer, semble-t-il, pour reprendre au plus tôt une vie normale, ou, peut-être riche de nouveaux comportements plus solidaires et plus respectueux des autres et de la nature qui nous entoure. N’oublions pas qu’en région Centre-Val de Loire, la nature est un de nos atouts touristiques principaux
Jean-Luc Bouland
Une pétition pour ouvrir au 1er juin
Jeudi 16 avril, Aurore Laroche, directrice du camping 5 étoiles Esterel caravaning à St-Raphael (Var) a adressé une lettre au Président de la République, complétée par une autre invitant ses confrères à l’imiter, et doublée d’une pétition sur change.fr, demandant une ouverture au 1er juin, qui comptait déjà 400 signatures ce jeudi.
Soutenue par la FNHPA et le Syndicat du Var, elle s’exprime “Pour les 7910 campings français, dont 6022 campings en gestion privée ; pour les 25 millions de campeurs français, pour le Var et ses 236 hôtels de plein air“, et pour son établissement âgé de 44 ans, lui demandant “d’intervenir en agissant vite et fort !“.
Ainsi, affirmant que “L’Hôtellerie de plein air est une activité aérée, au soleil du fait de la saisonnalité : tout ce que n’aime pas le virus !“, elle précise les revendications de la profession : ” ouvrir au 1er juin pour avoir une durée suffisante et éviter de déposer le bilan cet hiver; être prévenu au moins 15 jours à l’avance car les mises en place et les embauches nécessitent cette durée minimale; une annulation des charges pour l’année 2020 car un simple report des charges pour une activité saisonnière est inadapté; un report des crédits bancaires d’au moins 1 an car le simple report de 6 mois obligerait les établissements à payer durant la période de fermeture, après une saison catastrophique, ce qui est là aussi incohérent“.
Mercredi 15 avril, pour sa part, la FNHPA indiquait à ses adhérents que “Actuellement, nous ne savons pas quand va s’organiser la potentielle réouverture et les mesures qui devront être prises par la profession. Sachez que la FNHPA et ses Fédérations se mobilisent à chaque instant pour trouver des solutions visant à vous accompagner et vous soutenir dans cette crise sanitaire sans précédent : Nicolas DAYOT, Président de la FNHPA, participe aux travaux menés par le Gouvernement, et la FNHPA élabore actuellement un plan sanitaire, pour permettre à chaque adhérent de disposer des outils et des procédures de désinfection adaptés à la situation“.