Grâce aux volontaires qui ont répondu présents à l’appel des associations qui viennent en aide aux plus démunis, les missions de secours peuvent toujours avoir lieu. Ainsi, les Restos du cœur bénéficient de l’aide de bénévoles exceptionnellement mobilisés pendant le confinement, notamment par la réserve citoyenne mise en place par le département du Loiret.
« Au niveau du bénévolat les gens ont répondu massivement », se félicite Michel Mantat, responsable départemental (Loiret) des Restos du cœur. Dans notre article du 22 mars dernier, après les premiers jours de confinement, les associations loirétaines s’inquiétaient de leur effectif de bénévoles. Souvent âgés, ils font partis des personnes dites à risque face à l’épidémie et ne peuvent plus assurer leur mission de secours. Mais l’appel au volontariat et aux dons a connu et connaît toujours un franc succès. Ainsi, les aides sont maintenues et les stocks, pour l’heure, suffisants.
Steven Badan avec son binôme est prêt pour sa tournée. Photo : dep. Loiret
De son côté, le département du Loiret a sollicité son personnel en chômage partiel pour créer une réserve citoyenne. Pas moins de 90 agents se sont portés volontaires, dont Steven Badan. Ce jeune agent des routes est passé derrière le volant de l’un des 19 tonnes des Restos du Cœur, les 14 et 15 avril dernier, afin d’assurer l’approvisionnement des points de distribution loirétains. L’association peinait, en effet, à trouver un chauffeur supplémentaire détenteur du permis poids lourd. « Nous avons toujours, depuis le début de la crise, des relations constantes avec le département. Nous avons évoqué le problème des chauffeurs et on nous a proposé de mettre à disposition des chauffeurs poids lourds », explique, soulagé, Michel Mantat.
Steven Badan qui fait ses armes dans le bénévolat exprime une satisfaction non dissimulée de pouvoir prêter main-forte : « Je me suis inscrit sur la liste de la réserve citoyenne du département car je souhaitais me sentir utile (…) J’ai 23 ans et je suis en bonne santé, c’est normal d’aider nos aînés en prenant le relais (…) La mission a duré deux jours mais s’ils ont besoin et que je suis disponible, je dis oui tout de suite ! »
Naissance de vocations de bénévolat
S’il devait y avoir un côté positif dans la crise, il réside dans l’élan citoyen. Michel Mantat se réjouit de voir « beaucoup de personnes se rencontrer et se fédérer. Cela va ouvrir des horizons à des gens qui ne connaissaient pas les actions bénévoles ». À l’instar de Steven Badan qui explique que c’est une première pour lui dans le bénévolat, qu’il y trouve une véritable satisfaction personnelle et que même après la crise, quand son emploi du temps le permettra, il proposera de nouveau ses services.
Et c’est avec humilité qu’il admet n’être « qu’une petite pièce du puzzle ». Et comment ne pas être sensible face à « des personnes qui attendent des heures et des heures, qui sont marquées physiquement par la précarité, s’émeut-il en ajoutant, on ne s’imagine pas trop ce qui peut se passer en dehors de chez soi ».
Michel Mantat y voit également un avantage pour l’avenir puisqu’il précise que parfois les actions de bénévolat sont très ponctuelles et ne nécessitent pas un investissement sur long terme. Cette expérience inédite permettra de sensibiliser la population sur les actions bénévoles et voir naître de nouvelles vocations.
À cause de la crise économique qui sévit et qui risque de durer, Michel Mantat constate « qu’avoir des dons importants, permettra d’aider ceux qui n’avaient pas besoin avant la crise et qui sombrent dans la précarité ».
Elodie Cerqueira