Laurent Zakowsky est plus qu’un un luthier, c’est un créateur qui parle de son métier avec passion. La démarche est plurielle et originale, faisant tour à tour la part belle aux aspects techniques, philosophiques, historiques, poétiques ou humoristiques…et plus si affinités !
Laurent Zakowsky cl GP
« Un bon violon repose sur un château de cartes. » Comme dans les comptines, le violoniste fait confiance au marchand, qui s’appuie sur le scientifique, qui lui-même se réfère au luthier, lequel doit sa raison d’être… au violoniste.
C’est « une arme de survie en face de la barbarie » mais qui peut aussi être apparenté à un doudou, une marionnette, un masque ou un objet sexuel… Laurent Zakowsky n’a peur de rien, et il nous livre (presque) tous ses secrets : secrets de fabrication, bien sûr, mais également secrets de l’histoire du violon et de la sienne – les deux sont intimement liées – secrets de ses pensées et réflexions intimes, secrets de rencontres fortuites ou incroyables. Tous ces mystères révèlent le monde fantastique du violon à travers les siècles, les pays, les cultures.
Et quand on sait que ce parcours passe par Orléans, on y ressent une appartenance, comme si on faisait un peu partie d’une famille où l’auteur nous accueille chaleureusement.
Le ton est donné
Les tons, devrions-nous dire, car les chapitres se succèdent et ne se ressemblent pas.
© Anne-Cécile Chapuis
Des aspects très complexes sont abordés avec simplicité, des anecdotes sont mises en scène (« l’affaire Vuillaume » ou « les 1000 violons volés ») et nous tiennent en haleine. L’auteur nous fait partager ses expériences, comme celle de la construction d’un violoncelle, identique réplique de celui représenté dans un tableau de Jérome Bosch et la révélation qui s’en suit.
Le violon devient le personnage central d’une histoire qui nous emmène des camps nazis à l’école russe, en passant par l’Italie, Mirecourt, la rue de Rome ou la flûte à six schtroumpfs !
Les violonistes orléanais connaissent bien Laurent Zakowsky qui a longtemps œuvré dans l’atelier « A la ville de Crémone », rue de Bourgogne : un lieu où l’on est toujours très bien accueilli que l’on soit professionnel ou débutant, où l’on parle musique, où l’on peut rencontrer des Amateurs de musique et nouer le dialogue tout naturellement.
Laurent Zakowsky y tient sa place d’homme de musique, pour y poursuivre sa quête éternelle de l’instrument, du son et du silence !
Anne-Cécile CHAPUIS