Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres !
Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !
#restezchezvous
On n’en finit pas d’être étonnés par les conséquences imprévues de la pandémie. Ainsi, en cette fin de week-end de Pâques, on constate la chute drastique de l’abattage des agneaux (moins 86 % dans la semaine du 23 au 29 mars dans notre région et moins 44 % pour la filière ovine en France). C’est certes une mauvaise nouvelle pour les éleveurs de moutons qui vont forcément y laisser des plumes mais une aubaine pour les agneaux dont beaucoup ont eu ainsi la vie sauve.
Alors, dans cette période de chamboulement, c’est aussi l’occasion de réinterroger nos traditions dont le fameux « agneau pascal » qui aujourd’hui, il faut bien le dire, relève plus du réflexe culinaire que du respect d’une coutume religieuse, sans oublier que c’est un commerce juteux pour les éleveurs. Et c’est oublier un peu vite que derrière la consommation de cette viande se cache des pratiques d’abattage encore plus violentes et inacceptables que pour les autres animaux puisqu’elles touchent des agneaux, des bébés animaux abattus entre 40 et 90 jours de vie, d’où ce nom d’agneaux de lait, dont on oublie un peu trop vite la signification.
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Sommes-nous devenus à ce point insensibles et indifférents pour accepter sans y réfléchir un seul instant ce massacre d’animaux sensibles pour le simple plaisir éphémère de notre palais ? Matthieu Ricard, moine bouddhiste français, auteur de Plaidoyer pour les animaux pose sans détour la question de savoir si « l’entrecôte dans votre assiette vaut la souffrance qu’elle a engendrée »
Toutefois, des voix s’élèvent pour s’opposer à cette tradition barbare d’un autre âge, y compris chez les chrétiens. Ainsi en 2017, l’hebdomadaire chrétien La Vie titrait en Une : « À Pâques, ne sacrifions pas l’Agneau une seconde fois ! », avec notamment cette réflexion : « On peut faire la fête, se réjouir, danser, boire, chanter, partager… sans pour autant danser autour du cadavre d’un nouveau-né. L’agneau nous invite à nous laisser guider, inspirer, habiter, aimer… Dieu veut que nous devenions des agneaux tendres, pas que nous les mangions ! »
C’est aussi le combat de L214 qui se bat pour la fermeture des abattoirs. L’association rappelle ainsi que « le fait de manger de l’agneau à Pâques augmente les quantités et les cadences d’abattage de façon considérable – entre 25 et 50 % selon les abattoirs ». Une réalité particulièrement choquante montrée dans un reportage d’Envoyé Spécial le 16 février 2017.
Enfin, pour approfondir votre réflexion sur ce sujet, vous pouvez vous plonger dans la lecture du livre de Mélanie Joy Pourquoi aimer les chiens, manger les cochons et se vêtir de vaches, préfacé par …Matthieu Ricard.
A demain !