Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres !
Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !
#restezchezvous
Je vous ai souhaité hier de joyeuses fêtes de Pâques selon la sacrée sainte formule mais, en fait, il faut bien reconnaître que, dans le contexte actuel, elle ne fait pas l’affaire.
En effet, comment souhaiter de joyeuses Pâques à tous les malades qui, dans le monde entier luttent et souffrent pour leur survie sous un réanimateur ? A toutes ces personnes qui viennent de perdre un membre de leur famille ou un proche et qui n’ont pu ni leur dire au revoir à l’hôpital, ni assister à leurs obsèques ?
A tous ces soignants qui, justement, vont sacrifier leur week-end de Pâques pour être auprès des malades et leur tenir la main en l’absence des familles ? Et qui depuis de nombreux jours ne peuvent plus faire de câlins à leurs enfants, par peur de les contaminer ?
A nos aînés qui ne seront pas autour de la table pour partager un bon repas avec les leurs et se réjouir de la chasse aux œufs de leurs petits-enfants, dans l’appartement ou le jardin ?
A toutes ces personnes isolées, pour lesquelles la solitude va peser encore plus ce week-end et qui risquent de sombrer un peu plus, jour après jour, dans la dépression ?
A ces enfants et ces femmes, qui pour toute marque de tendresse ne vont recevoir que le poing ou la claque de leurs parents ou de leur compagnon ?
A tous les SDF et migrants, qui vivent sans toit, dans des rues désormais désertes ou dans un abri de fortune et qui, à tout moment, peuvent être happés par le coronavirus ?
A ces caissières et caissiers qui vont travailler dimanche et lundi matin pour nous ravitailler en prenant des risques pour leur vie ?
Aux détenu-e-s qui vivent à trois ou quatre dans une cellule parfois insalubre et prévue au départ pour une seule personne, qui en plus sont privés de parloir et n’osent plus sortir en promenade de peur d’y croiser le virus.
Aux malades psychiatriques dont certains ne comprennent pas pourquoi ils ne reçoivent plus de visites et pourquoi ils doivent rester confiner dans leur chambre. Des chambres que les soignants doivent parfois fermer à clé au risque de déclencher d’énormes crises d’angoisse ?
Aux gens du voyage enfin dont on se soucie peu, qui sont confinés depuis bientôt un mois dans leur caravane avec l’interdiction de se déplacer et de changer d’aire d’accueil mais aussi de se regrouper avec le reste de leur famille ?
Mais je voudrais encore dire merci à tous ceux qui, bénévoles, professionnels, et/ou commerçants, se retroussent chaque jour les manches pour amoindrir les causes du confinement et pour ceux là j’aimerais que nos applaudissements soient ce soir et demain soir encore plus nombreux et plus forts que d’habitude.
A demain