Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres.
Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !
#restezchezvous
J’étais à Oréliance pour une consultation médicale de routine en début d’après-midi de ce mardi 7 avril. Même si cette grande clinique n’est pas en première ligne dans la lutte contre la pandémie, elle joue néanmoins son rôle. Ne serait-ce qu’en assurant sur place la sécurité des soignants, en contrôlant drastiquement les patients qui entrent par l’arrière du bâtiment et en sortent par l’avant pour éviter tout croisement. Mais avant de pénétrer dans le bâtiment, il faut bien sûr montrer patte blanche avec l’installation d’une zone tampon. Concrètement, les personnes entrent une par une, avec désinfection systématique des mains, prise de température, pose d’un masque pour ceux qui en sont dépourvus et enfin le contrôle du fait que l’on vient bien pour une consultation.
Oréliance à l’heure du Covid-19 ©SD
A l’accueil du service où je me rends, une secrétaire m’explique que l’on fournit au personnel deux masques par jour, contre un au début de l’épidémie, mais que la clinique manque toujours de surblouses. Le médecin qui me reçoit me donne d’autres précisions. La clinique suit les instructions du plan blanc ( activé au niveau 2 sur 3 dans le Centre-Val-de-Loire). Un plan piloté dans chaque région par les agences régionales de santé (ARS), avec une convention de coopération signée entre Oréliance et le CHRO. Car en cas de crise sanitaire grave comme celle que nous vivons, il n’y a plus le secteur public et le secteur privé, mais seulement des soignants qui unissent leurs forces afin de soigner au mieux les malades. Ainsi, Oréliance “prête” actuellement au CHRO 3 anesthésistes, 2 infirmières, 1 cardiologue et 1 médecin généraliste ainsi que 3 autres anesthésistes pour l’hôpital militaire de Mulhouse. Car cette solidarité, comme on le sait, est aussi inter-régionale.
En revanche, la clinique ne soigne, pour l’instant, aucune personne atteinte du Covid-19 sur place. Ces malades-là sont systématiquement transférés à l’hôpital d’Orléans la Source. Les deux tentes installées dehors à chaque extrémité du bâtiment arrière (une pour les soignants et la seconde pour les patients) servent justement à isoler les personnes infectées ou suspectées de l’être.
Dispositif Oréliance covid 19 ©SD
Dispositif Oréliance covid 19 ©SD
Tente Oréliance ©SD
Toutefois, la clinique a dû se réorganiser en profondeur, au cas où elle devrait fournir un plus grand effort et accueillir à son tour des malades atteints du Covid-19. Ainsi, le 5e étage, réservé en temps normal à la chirurgie a été totalement libéré et les opérations non urgentes annulées. Idem pour la moitié du service de cardiologie. En revanche, le service de réanimation de la clinique a été conservé pour y accueillir tous les patients hors Covid-19, les crises cardiaques notamment.
Une organisation qui fait l’objet d’une réunion tous les matins en lien avec le CHRO et l’ARS. Les autres services fonctionnent eux normalement, y compris la maternité, mais avec le respect bien sûr des mesures barrière afin d’éviter les regroupements. de patients, dans les salles d’attente par exemple.
Du coup, je repars avec le sentiment apaisant que la clinique de Saran contrôle bien la situation, même si rappelons-le nous sommes l’une des régions de France les moins touchées par le virus, comme on peut le vérifier, quasiment en temps réel, grâce au bulletin quotidien de l‘ARS Centre Val de Loire.
Faubourg Bannier, quelques policiers masqués contrôlent les attestations de sortie des rares passants qui circulent dans cette rue, d’ordinaire très animée. Au feu rouge, mon œil est attirée par une affiche qui annonce la sortie du film Petit Pays de Gaël Faye pour le…18 mars, un rappel cruel des conséquences du confinement.
A demain.