Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres !
Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !
#restezchezvous
C’est une semaine difficile qui débute en France avec de nombreux hôpitaux saturés, la nécessité de transférer des patients par avions, trains ou ambulances. L’inquiétude, voire l’angoisse de ceux dont un proche est en réanimation ou dont un parent est en Ehpad. Et bien sûr, la fatigue des soignants qui redoutent plus que tout de devoir faire le “tri” entre les patients.
Une semaine difficile aussi pour nous autres, confinés. Ainsi, pour la psychologue Hélène Romero « la 3ème semaine de confinement est la plus dangereuse en terme de risques de dépressions ». Selon elle, la première semaine a été vécue “presque” comme des sortes de vacances avec du temps devant soi, mis à profit souvent la deuxième semaine pour ranger sa maison, faire un grand ménage, jardiner, cuisiner, jouer avec ses enfants bref, tout ce que la vie quotidienne active nous empêche de faire. Mais la perspective de rester enfermés jusqu’au 15 avril (et peut-être au-delà) alors que dehors il fait beau et que le printemps invite à profiter de la nature risque d’être mal vécu, notamment par les habitants des grandes villes, coincés dans de petits appartements. Du coup, l’expérience des confinés chinois peut nous être très utile à l’instar de l’analyse de Sina Farzaneh “ex-confiné à Shangaï”, qui pense que la première semaine est en fait la plus difficile.
Un risque plus grand encore pour les femmes puisque l’on sait que les violences conjugales ont augmenté en France de plus de 30 %, dans les villes comme dans les campagnes, depuis le début du confinement. Et la baisse des appels au 3919 (numéro dédié aux femmes victimes de violences) est inquiétante selon Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, car il indique tout simplement que les femmes agressées par leur ami ou conjoint n’ose pas composer ce numéro en leur présence. D’où l’installation de “points d’accompagnement éphémères” dans des centres commerciaux pour accueillir les victimes.
Par ailleurs, pour éviter de “péter les plombs” justement, pour Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre, il est important de dire la vérité aux Français et de dire le plus honnêtement possible combien de temps le confinement va durer et surtout, s’il va perdurer au delà du 15 avril, ce qui est fort probable.
J’ai déjà parlé ici des précieux conseils du psychiatre Christophe André, mais il n’est pas inutile de les rappeler : se retrouver régulièrement autour de la table pour définir clairement les besoins de chacun durant la journée, courtes séance de méditation, lecture, appeler régulièrement ses amis et ses proches, et l’humour malgré tout, poursuit le psychiatre qui permet “de prendre du recul”.
Alors oui prenons un peu de recul et oublions un instant nos angoisses en lisant ce journal d’un confiné sans oublier ce communiqué du syndicat national des psychiatres .
Bonne lecture, prenez soin de vous et à demain !