La place de l’Etape d’Orléans changera de nom lors de la prochaine mandature. Telle est l’information surprenante naviguant fin mars dans les milieux bien informés. Et la proposition la mieux placée est aussi la plus…ésotérique !
Tout arrivant néophyte qui demandera son chemin à un orléanais bien enraciné, qu’il soit du Perche ou de l’Estaque, pourrait être des plus déroutés et peu assuré d’arriver à bon port par la voie la plus courte. Sans plan sous les yeux, essayez donc de relier la place de la mairie au pont royal, si vous ne connaissez ni le marché de l’Etape ni Georges V.
Aussi, plusieurs colistiers bien placés dans l’entourage des principaux postulants au poste de maire envisagent tout simplement de changer les noms de ces deux lieux emblématiques de la capitale régionale lors de la prochaine mandature. Ne cherchez pas, cela n’est écrit dans aucun programme, pour ne pas effaroucher l’électeur.
Un consensus assourdissant
Mais cette info exclusive, tombée bien à-propos dans l’oreille exercée de MagCentre, méritait une enquête. Bien que confinés, tous ses collaborateurs se sont mis à la tâche, pour rendre un verdict unanime : « C’est vraiment du n’importe quoi ! Mais où sont-ils allés pêcher ça ? »
Quand la proposition sera votée, ce qui devrait se faire quelle que soit l’équipe en place arrivée au pouvoir, cela ressemblera à un véritable Tsunami. Rendez-vous compte ! L’inspiratrice de cette révolution patrimoniale n’est autre qu’une obscure voyante solognote, Alice Anssieuze, régulièrement consultée à l’approche de toute élection par des engagés de tous bords. Et, cette fois, son verdict est tombé sans appel, au grand émoi des plus incrédules.
Les appâts d’Alice
« Je peux assurer à 100 % que le prochain maire d’Orléans sera encore un natif du signe astrologique du poisson. Cela fait 31 ans que cela dure, et cela continuera, leur-a-elle prédit, les mettant toutefois en garde, mais pour cela, il faudra faire un geste fort pour marquer cette particularité magistrale dans l’histoire de la ville. »
Peu habituée à nager dans les eaux troubles de l’ésotérisme, préférant de loin le bouillon de culture haut de gamme à la vase des étangs du Berry, la rédaction de MagCentre ne pouvait en rester là. Mandaté à ses risques et périls, un vieux loup de mer de l’équipe, habitué à tutoyer les sirènes, a réussi à joindre la sibylle par quelques canaux improbables connus de lui seul. Las ! Il en est revenu tout chaviré.
Des agités du bocal
Au bout du fil, telle une carpe prise au piège, la dame s’est agitée et faillit entraîner l’intrépide à 20000 lieues sous les mers. « J’assume et j’insiste, preuve à l’appui, chantonna-t-elle pour mieux l’attirer dans sa bulle. Faites votre boulot. Explorez-bien. Depuis Jean-Pierre Sueur, élu en 1989, tous les édiles d’Orléans sont nés sous le signe du poisson, asséna-t-elle d’une voix profonde. Et cela ne s’arrêtera pas en 2020, tous ceux susceptibles d’être élus maires étant encore de ce signe », a-t-elle conclu, avant de noyer la conversation.
Surfant sur le web, la réalité du propos émerge sans attendre (1), mais qu’en déduire ? Pour rendre pérenne cette futilité discutable, va-t-on vraiment changer le nom de la place de l’Etape ? Et pour quoi ? Pour une improbable Esplanade de la Baignoire, en mémoire de feu l’ancien théâtre reconverti en bâtiment administratif ? Ou, encore plus absurde, imaginer un quelconque Parvis de l’Aquarium, en référence à un espace aquatique confiné, certes d’actualité, mais d’un goût plutôt saumâtre ?
Le seul espoir, en fait, est que cette information, perpétrée par quelques agités du bocal, ne soit qu’un… poisson d’avril. Car cela paraît vraiment trop tiré par la queue.
Némo
(1) Natifs du signe astrologique du poisson (19 février – 20 mars) : Baptiste Chapuis, 20 février; Jean-Pierre Sueur, 28 février; Olivier Carré, 16 mars; Serge Grouard, 19 mars; Jean-Baptiste Grand, 20 mars.