Pas de loisirs pour les confinés des campings !

Les résidents à l’année des campings sont confinés comme tout le monde. Dans le Loiret  comme sur le littoral, aucune exception n’est tolérée. Mais ils assument ce choix, préférant un mobil-home en pleine nature à un appartement en ville.

Je nettoie la poignée du portail deux fois par jours. Car nous avons 8 propriétaires habitants dans leurs mobil-home, et ceux-ci sont astreints aux mêmes conditions de vie que s’ils étaient dans une résidence privée” explique Stéphanie Tardy, la responsable du Camping de l’Etang de la Vallée, à Combreux. “Et sur les 8, deux étaient déjà là et 6 autres on fait le choix d’y venir avant la proclamation du confinement“. Car si l’avis de confinement gouvernemental a fixé l’ouverture des campings au 15 avril pour les touristes et vacanciers de courts séjours, elle a admis des dérogations pour les personnes déjà sur place dans ces établissements classés hôtellerie de plein-air, mais dans des conditions très strictes.

Confinés sans services

Les consignes transmises par la FNHPA le 15 mars, répercutant les directives gouvernementales, sont très claires : “Seuls peuvent demeurer sur place : Les gestionnaires et leur famille résident sur le camping à titre d’habitation principale; les salariés logés sur place; les travailleurs de sociétés extérieures logés sur place; les étudiants suivant leurs études dans la région et domiciliés temporairement dans le camping; les personnes à la recherche d’un logement vivant la période transitoire dans un camping“.

De ce fait, “la clientèle de résidents est par conséquent concernée par l’arrêté de fermeture des terrains de camping et ne peut revendiquer y disposer d’un domicile pour rester sur place ou s’y rendre dans les jours à venir“, sauf ceux déjà sur place avant la publication de la directive. Mais, explique toujours Stéphanie Tardy, “Notre camping étant officiellement fermé, il n’y a aucun service ou équipements collectifs ouverts. Ils sont confinés sur leur emplacement, et doivent disposer comme tout le monde d’une autorisation de sortie dès qu’ils franchissent le portail pour aller faire leurs courses. Et ce confinement interdit aussi, bien entendu, les réunions entre personnes sur le terrain“. Comme dans une résidence en ville, en fait.

Les propriétaires de chalets ou de mobil-homes confinés sur leurs emplacements.

Une règle pour toutes régions

Ces règles sont applicables sur tout le territoire national, et peuvent parfois paraitre frustrantes. Sur le littoral, par exemple, tant au bord de l’Atlantique que de la Méditerranée, la notion “les pieds dans l’eau” n’est qu’une illusion, puisque toutes les plages sont interdites de fréquentation. Il ne reste donc que la vue, pour ceux qui ont la chance d’avoir un hébergement bien placé.

Ainsi, témoigne un résident d’un grand camping d’Aquitaine, “notre centre est sur un terrain communal. La police est habilitée à faire des rondes, et verbaliser ceux qui quittent leur emplacement pour autre chose que faire des courses au centre commercial, où seule l’épicerie est ouverte. Le premier jour de l’arrêté, il y en avait qui jouaient aux boules. La direction leur a rappeler les règles“.

Quant aux franciliens et autres citadins partis en masse en Bretagne ou sur les îles de l’Atlantique  dans leurs résidences secondaires pour y trouver un confinement plus attractif, ils ont surtout déclenché une colère des résidents permanents. Sur l’ile de Ré, certains élus envisageaient même d’interdire les déplacements à vélo ! 

Une échéance imprécise

La date est fixée au 15 avril, au plus tôt, pour la réouverture officielle des campings, mais beaucoup de responsables n’y croient pas trop, à l’image de Stéphanie Tardy. “Nous imaginons mal une fin de confinement au moment des vacances de Pâques, alors que les structures d’accueil ne sont pas prêtes. Pour plus de sécurité, nous tablons pour début mai, ce qui, vous vous en doutez, n’est pas réjouissant pour démarrer une saison, sans trop savoir comment cela va progresser“. Cela fait 5 ans qu’elle gère le site avec son mari et avoue qu’ils n’en sont pas encore à fonctionner sur une routine, “comme les grands centres des régions plus touristiques, à la gestion différente“.

En cette année 2020, entre annulation de séjour et de déplacement, raréfaction des voyages et peut-être diminution des périodes de congés pour “rattraper” le temps perdu, l’activité économique touristique aura été une des grandes victimes de la pandémie du coronavirus. Des mesures gouvernementales ont été prises pour réduire son impact, notamment en matière d’emplois, mais il y aura toujours à craindre une habitude prise de moindres déplacements. Cela pourrait peut-être profiter aux structures d’accueil françaises, mais sans garantie, comme pour beaucoup de choses.

Jean-Luc Bouland 

 

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