Les fans de pole dance orléanaises restent fortes. Privées de journées portes-ouvertes et de démonstrations au Pathé Cinéma pour cause de confinement, les adhérentes du centre saranais se retrouvent sur internet pour poursuivre leur entrainement. Tout en rêvant de compétition.
“Je ne suis pas vulgaire. Si je suis dénudée, c’est parce que c’est la peau qui accroche à la barre. Je ne veux pas plaire aux hommes à travers ma danse. Je veux juste pratiquer mon sport“, explique Lou-Anne, l’une des trois professeurs qui officient au Pole dance centre implanté à Saran depuis 2018.
Cette déclaration est en totale symbiose avec l’esprit qu’à donné à ce lieu sa créatrice, Elise Dauton, fière d’avoir enfin son propre espace après 7 ans de pratique comme coach dans différents clubs de sports de la métropole (Ingré, St Jean de Braye, Fleury les Aubrais). Installé à Saran, dans les locaux d’un ancien club de boxe, le Pole dance centre s’étale sur 580m2, propose deux salles de cours, un sauna, une salle de musculation et un bar, point de rencontre de la convivialité qui inspire le lieu. Il y a environ 150 adhérents, majoritairement des femmes, mais aussi des hommes, qui fréquentent surtout la salle de fitness. Et l’un des trois professeurs est un homme, Elrich, l’associé d’Elise, ancien gymnaste et prof de natation.
Une fréquentation croissante
Elise, qui enseigne aussi son art à Montargis, explique facilement que “les motivations pour pratiquer la pole dance ont changé” depuis qu’elle pratique et enseigne. Elle qui préférait initialement l’équitation, et qui trouvait cela “sexy et ludique“, avant de comprendre que c’était un vrai sport. “La pôle dance, associé dans l’esprit de beaucoup aux strip-teaseuses de club, a toujours eu une réputation sulfureuse, ce qui a nuit à sa pratique. Et cela attirait surtout des personnes un peu rebelles. Aujourd’hui, c’est différent. “. C’est pourquoi il existe plus de 250 établissements en France dédiés à cette activité, qui fait partie intégrante de la Fédération française de danse. Elise n’a jamais fait de compétition, choisissant de rester coach, mais y prépare parfois des élèves. Et si cette année le pole dance n’est pas adhérent à la FFD, c’est juste par manque de compétitrices.
Une promotion reportée
Pas de chance pour la promotion de ce sport en ce début mars. Comme pour nombre d’activités, les obligations de confinement ont provoqué l’annulation de toutes les manifestations prévues. “Nous avions organisé des journées portes ouvertes au centre les 14, 15, 21 et 22 mai. Nous n’avons pu faire que la première journée“, explique Elise, qui espère encore, sans trop de convictions, pouvoir maintenir fin avril ses premières compétitions au centre, pour tous les âges et tous les niveaux.
Cela a aussi annulé les démonstrations prévues le 21 mars au cinéma Pathé d’Orléans, à l’occasion du film Forte, avec Valérie Lemercier, qui présente justement la pole dance, et ses valeurs d’acceptation de soi et de son corps. “Chez Pole Dance Centre, la Pole Dance est utilisée comme un moyen de se muscler, mincir, découvrir sa féminité et développer sa confiance en soi. L’objectif n’étant pas la réalisation de performances mais plutôt la réalisation de soi“.
Alors, insiste Elise, “Oui, c’est un vrai sport. Et si pour les débutantes le port du legging est possible, à plus haut niveau, il faut pratiquer avec juste le short et le tee-shirt, ou la brassière. On a besoin que notre peau soit en contact avec la barre“.
Pratiquer à domicile
Mais pas question, pour autant, d’arrêter la pratique, voire l’entraînement. “Puisque notre établissement est fermé, nous donnons des cours en live à nos adhérentes dans notre groupe Facebook”, explique Elise. a l’aide vidéos, les adhérentes pourront pratiquer des exercices, voire s’entrainer sur leur barre personnelles“. Car il existe du matériel possible pour pratiquer chez soi. “Personnellement, j’ai une barre qui se pose sur un sicle de 1,60m au carré, suffisant solide pour supporter ma barre, sans qu’elle plie, et me permettre d’évoluer“. Pas besoin, donc, d’une installation compliquée…à condition de disposer d’une pièce faisant au moins 3m de hauteur.
Un vrai sport, effectivement.
Jean-Luc Bouland
Lou-Anne : “C’est le sport le plus complet, divertissant et motivant que j’ai pu faire. Il me demande de la force, de la souplesse, de la grâce, de l’équilibre. La pole dance aide à accepter mon corps, à me surpasser, chaque jour (…). Quand je travaille 1 an pour savoir faire un drapeau humain, où est le coté sexy ? Quand je sue à l’entraînement, que je me blesse, que je souffre en grand écart, vous croyez que c’est pour faire glamour ? Non, c’est pour me dépasser, comme tout sportif passionné“.