Il est dans toutes les conversations. On ne parle que de lui. Le coronavirus est une guest-star que la planète n’a pas vu venir et dont elle se passerait bien. Devant cette pandémie, le président de la République a invité les Français à faire front, à se montrer solidaire et respectueux des règles édictées. Il a annoncé des mesures et des restrictions avec le souci d’altérer le moins possible la vie économique, sociale et politique du pays, en particuliers nos municipales du 15 et 22 mars..
Après avoir hésité toute l’après-midi de jeudi, consulté les données scientifiques et les présidents des deux Assemblées, entendu les arguments des partis en campagne et étudié le processus juridique rendant possible l’option report, Emmanuel Macron a maintenu les dites élections municipales . Elles auront lieu même s’il n’a pas toujours été facile de trouver du monde pour gérer les bureaux de vote et les dépouillements. Toutes les précautions seront prises pour éviter les contaminations.
On ne peut nier que le coronavirus risque d’avoir un impact sur les résultats de ce scrutin. Un peu partout des réunions publiques ont été annulées, à Paris celle d’Anne Hidalgo, au Havre celle d’Edouard Philippe pour ne citer que ces deux-là. Rassemblements dangereux mais aussi parce que les électeurs font passer au second plan les enjeux électoraux. Le covid 19 est au cœur de leurs préoccupations. Les Français sont bien plus préoccupés par leur confinement que par l’état des bureaux de vote de leurs communes. On peut donc logiquement s’attendre à une abstention record. Déjà lors des dernières municipales en 2014 elle avait été plus élevée que par le passé. En mars 2020 elle pourrait atteindre 40% et certains sondeurs n’excluent pas un 50%. Les enjeux sont pourtant d’importance et le rapport des forces national risque d’en être transformé.
A priori les maires sortant devraient en sortir confortés. Leurs administrés les voient à l’œuvre sur le terrain, prenant les mesures qui s’imposent, ce qui renforce leur notoriété et handicape les nouveaux venus. LR avec François Baroin à Troyes, Christian Estrosi à Nice, Hubert Falco à Toulon etc… espère conserver ses assises territoriales. Le PS espère conserver ses sortants. Hidalgo à Paris, Aubry à Lille, Rennes, Nantes…. Europe-Ecologie-Les Verts croise les doigts en espérant ne pas avoir mis la barre trop haut. Ils espèrent confirmer leurs bons scores des européennes. La République en marche a investi ou soutenu 600 candidats mais seulement 247 listes sont officiellement parties avec l’étiquette LREM, les autres comme à Toulouse apparaissent sur des listes LR. Selon un sondage Harris-Interactive, 53% des électeurs FN craignent d’être contaminés en allant voter contre 26% des électeurs centristes et 18% de ceux de droite. . Présent dans seulement 392 villes, sans argent, le RN espère conserver ses onze mairies et y ajouter Perpignan où Louis Alliot a des chances de l’emporter.
F.C.