Pour une réhabilitation du poil féminin !

Pourquoi bannir le poil chez les femmes ? Samedi 14 mars, à 19h à St Jean de Braye, dans le cadre du Festiv’elles 2020, Estelle Brochard proposera une conférence gesticulée au théâtre des Longues allées pour défendre la pilosité féminine. En accompagnant ainsi le mouvement “Liberté, pilosité, sororité” et son expo itinérante “Soyeuses”.

Le poil dérange. Mais pourquoi ? De nos jours, le poil est très peu présent sur le corps de la femme. Le sujet du poil est révélateur de questionnements sociétaux plus larges : le rapport au corps, le regard d’autrui, les pratiques et différences entre les sexes, l’influence de nos cultures sur nos habitudes“, explique Estelle Brochard qui, dans sa “conférence gesticulée“, portée par le collectif l’Ouvre-boite, et promenée sur le territoire français au gré des invitations, veut ainsi “remonter l’histoire et proposer un temps pour re-questionner nos schémas de pensées“.

Le regard sur les poils des femmes a changé d’une époque à l’autre, mais pas toujours dans le même sens. Que ce soit le poil du visage, des aisselles, du corps ou même du pubis, au gré des volontés masculines ou des rébellions féminines, des perceptions locales et des influences culturelles ou médiatiques.

Une exposition et un appel à don

Face à cette situation, deux militantes féministes, Amandine Petit-Martin, illustratrice et membre du collectif Liberté Pilosité Sororité, et Enthea, photographe diplômée de l’ENSA Dijon, ont eu l’idée de créer une exposition valorisant les femmes qui ont fait le choix de ne pas s’épiler, d’assumer leurs poils, des plus visibles aux plus intimes, tout en montrant qu’elles sont féminines. Intitulé “Soyeuses“, déjà montré dans trois villes de France (Strasbourg, Mulhouse, Dijon) ce projet est porté par un appel à don sur Ulule pour aller dans deux autres villes. Pour ses créatrices, “Soyeuses” est “un projet de rééducation visuelle collective, autour du poil féminin”. Un projet photographique qui comporte également une partie de témoignages écrits, ainsi qu’une bande son spatialisée. “Soyeuses est en constante expansion, et a pour vocation d’offrir à voir de nouveaux modèles féminins. Afin d’être le plus inclusives possible, nous recherchons en permanence des femmes issues de minorités, qui souhaiteraient travailler avec nous“, disent-elles.
Les femmes qui ont souhaitées être modèles et porteuses de ce projet, “viennent offrir leur image et leur histoire, comme témoignage de la possibilité de porter fièrement leurs poils, en divers circonstances, au cours de leur vie. L’image du corps de la femme sans poil, actuellement véhiculée comme le seul modèle possible pour nos soeurs, nos filles, nos compagnes, etc, nous concerne toutes et tous, dans la responsabilité collective d’offrir aux générations à venir, et à celles déjà présentes, un rapport sain avec leurs corps et celui de leurs semblables“.
Et, précisent-elles, “Ce sont nos doutes, nos craintes, et nos victoires à nous réapproprier notre corps et notre image, qui font notre force. La sororité, le partage des expériences et le soutien mutuel sont le fil de conducteur de cette expérience que nous souhaitons mener ensemble, pour en ressortir plus fortes“.

Une photographe éclectique

Enthea, qui se fit connaitre voilà quelques année pour un autre projet, sur l’anorexie, a été formée à la photographie argentique à l’ENSA, puis a perfectionné sa technique avec la photographe et vidéaste Bessie Baudin, “pour qui j’ai développer la série argentique “Chamanes”, qu’elle expose actuellement à la galerie Makkara, à Helsinki“, explique-t-elle. “Malgré mon travail de plasticienne et de mes études de tailleur de pierre, une bonne partie de mes projets se concrétisent sous forme vidéo ou photographique, que ce soit numérique et argentique“. Elle donne aussi des cours de photo et de pose, travaille de temps à autre pour les Galeries du Hérisson (Paris), et s’investit bénévolement dans plusieurs associations, dont L214, Anonymous for the Voiceless, le collectif animaliste de Troyes, Liberté Pilosité Sororité, Re-Act, etc.

CONFÉRENCE GESTICULÉE – ST JEAN DE BRAYE – Théâtre des Longues Allées – Le poil incarné – Collectif L’ouvre-boîte – Samedi 14 mars, 19h – Durée 1h30 – À partir de 15 ans – Gratuit.

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