Après 20 ans d’existence, les Amis des Orgues de Saint Jean de Braye ont toujours le vent en poupe ! La preuve en était donnée ce dimanche 8 mars 2020, avec le concert du Duo des Quintes : Au violon Frederik Jongejans et à l’alto Frédérique Sauvage. Le duo a offert un programme éclectique et de qualité, pour le plus grand bonheur des spectateurs venus nombreux dans la jolie petite église du vieux bourg.
Duo des Quintes : Au violon Frederik Jongejans et à l’alto Frédérique Sauvage. ©Anne-Marie Sopena
Frédérique Sauvage, née à Reims, est diplômée du conservatoire national Supérieur de Paris. Elle joue régulièrement dans les plus grandes formations, a collaboré à de nombreuses productions en concert ou enregistrements et enseigne l’alto à Paris.
Frederik Jongejans, originaire d’Istanbul, étudie à Bayonne puis Paris. Violon solo au sein de l’orchestre de la Garde Républicaine de Paris, il mène une carrière internationale qui le conduit du Japon aux États-Unis en passant par différents pays d’Europe.
Tous deux se sont rencontrés en 2016 lors d’un précédent concert du festival de St Jean de Braye. Le lieu, l’accueil et la rencontre musicale leur ont donné envie d’aller plus loin ensemble et ils ont alors créé ce « duo des Quintes » ainsi nommé pour l’intervalle caractéristique des cordes de leurs instruments respectifs.
Un programme varié
Après une ouverture avec la sonate en fa de Joseph HAYDN (à noter un adagio sostenuto qui soudait l’harmonie entre les deux solistes) une pièce originale de Krzysztof PENDERECKI « en hommage à Jean-Paul II » montrait la belle palette des deux concertistes qui, au fil des sons filés, des harmoniques ou pizzicati, exploraient toutes les richesses des instruments à cordes.
Ensuite, et pour continuer avec les découvertes, une sonate en duo de Marcel PONCE (1892-1948) ouvrait sur de nouveaux horizons. Ici, on est saisi par un premier mouvement dansé, rythmé avec des éléments syncopés et virtuoses, pour finir sur une fugue tourbillonnante construite sur un thème en accelerando.
Sans transition, c’est MOZART qui est ensuite à l’honneur, avec l’andante de la symphonie concertante, arrangé pour deux instruments par l’altiste : beaucoup de nuances, d’osmose entre les deux interprètes, d’équilibre entre les parties concertantes et le ripieno confié alternativement à l’un ou l’autre des deux instruments. Séquence émotion.
Un joli duo en do, en rythmes ternaires de Jean SIBELIUS précédait six duos op 60 de Robert FUCHS (1847-1927) un compositeur autrichien resté dans l’ombre malgré son rôle de professeur auprès d’illustres musiciens (Hugo Wolf, Gustav Malher, jean Sibelius, Richard Strauss..). Ces duos, au nombre initial de 12, sont, aux dires du violoniste «de petites aquarelles » Effectivement, c’est un moment de fraîcheur, de fantaisie et de clins d’œil qui rallie tous les applaudissements nourris d’un public sous le charme.
Après un bis consacré à Astor PIAZZOLA, un moment d’échange réunit musiciens, organisateurs et auditeurs, dans une agréable convivialité avec la Loire en fond de tableau.
Une association dynamique
Les amis des Orgues de St Jean de Braye montrent depuis de nombreuses années leur détermination à faire connaître le bel instrument installé dans l’église St jean Baptiste. Dans ce bel écrin situé dans un cadre magique des bords de Loire, les concerts se succèdent et ne se ressemblent pas !
A en croire la programmation annoncée avec un duo orgue et cornet à bouquins, des airs d’opéra pour deux soprani (une surprise dont la présidente, Muriel Delporte ne nous en dira pas plus) un concert de Noël avec chœurs, les abraysiens devraient accueillir un large public venu…de partout !
Une adresse à retenir et une programmation à suivre.
Anne-Cécile Chapuis