Soirées Performances : l’électronique prend le pouvoir

La Scène Nationale d’Orléans a fait appel à Claude Paillot et Gaëtan Collet, membres du groupe DAT Politics, pour monter une soirée de performances électroniques. Ils vont se produire eux-mêmes sur scène ce samedi soir au Théâtre, et ont fait appel à d’autres groupes pour une grande soirée. Magcentre leur a demandé d’expliquer leur travail et de présenter la soirée.

“On va proposer, en salle, trois concerts multimédia avec trois groupes, donc trois performances différentes. Qui mélangent toutes les trois musique et images. Mazza vision, qui est notre projet, puis Lucas Gutierrez et ensuite Robert Lippok. A chaque fois, de la musique en live et des visuels. Mais bien sûr, on aura chacun notre propre concert, notre propre univers.”

Des ambiances émotionnelles, des sensations visuelles

“On a des projets musicaux depuis 25 ans. Et comme on a, en fait, des formations autour de l’image, beaux-arts pour moi et films pour Claude, on a commencé à travailler l’image sur nos pochettes de disques, puis introduit des vidéos dans les concerts. Fin 90, on a commencé à organiser des événements autour de la musique électronique et des expos avec vidéos expérimentales et art numérique. On a naturellement continué. A force de travailler dans ce sens, un univers, une esthétique s’est installée. Plusieurs possibilités. Certains films animés peuvent être narratifs, donc la musique peut suivre. Mais il y a des choses plus abstraites, plus expérimentales. Pour le créateur, la question se pose à peine. C’est la logique du travail qui se met en place. Avec toute sa subjectivité. Brian Eno, par exemple, disait que chaque son a une couleur. Mais ça reste personnel. L’interprétation d’un son, la manière dont on le visualise, est fondamentalement personnelle, il n’y a pas de règle universelle. Mais l’interprétation de cet univers présenté reste difficile. Il n’y a pas de message, il vaut mieux parler d’ambiances émotionnelles, de sensations visuelles ou même plus larges.”

Une musique écrite et jouée en live

“Pour ce projet là, Mazza Vision, la musique jouée sur scène n’est pas improvisée. Premier concert composé, répété. On est dans des sons abstraits, ce n’est pas écrit comme de la musique traditionnelle, c’est du feeling, mais c’est composé. Je parle pour ce projet précis qu’on présente samedi. D’autres fois, on fait autrement, on improvise, on enregistre. Nous, on va jouer des instruments acoustiques sur scène, batterie, basse, quelque chose qui est assez proche du techno rock. Un projet qui mélange l’acoustique et l’électronique. Mais on a pris le parti de ne pas avoir d’ordinateur pour la soirée. C’est volontaire, on change d’optique, c’est pas du club…”

Décloisonner, mixer

“On a organisé toute la soirée, parce qu’on trouvait que ce mélange art contemporain et musique électronique ne se faisait pas assez. Par rapport à notre parcours, ça nous paraissait cohérent, et c’est des choses qu’on a beaucoup vu à l’étranger, parce qu’on travaille beaucoup ailleurs qu’en France. On trouvait que c’était assez timide ici. Décloisonner des milieux assez séparés, alors que les artistes vont dans le sens d’un mix. C’est une façon de percevoir, danser et penser en même temps. C’est un peu le but, avec l’esthétique qui va avec. Même si on n’est pas vraiment dans une soirée généraliste. Ca reste spécialisé”.

Des grands de l’art électronique

Lucas Gutierrez

“On a fait appel essentiellement à des gens qu’on connait, avec qui on a joué parfois. En music live, Robert Lippok est une pointure de la scène berlinoise, qui fait de la techno minimale et expérimentale. Berlin, grand lieu de ce genre. Mais il y a des nouveaux, Lucas Gutierrez qu’on a découvert assez récemment, à Berlin également. Semiconducteur (juste en exposition de films) aussi, des gens très connus, qui ont fait des résidence à la Nasa. On va montrer quelques films qu’ils ont réalisés là-bas, avec des data de la nasa. Mélange de film scientifique et expérimental. Bluffant au niveau du son aussi, avec des data sonores. Ca rentre dans la partie exposition qu’on pourra visiter entre les concerts. Et finir la soirée en dansant sur un set mené par Ray Collett DJ.”

Propos recueillis par BC

Sur le facebook de Mazza Vision, on trouve ceci :

La première pièce de Mazza Vision “Dream Hunter” est une fiction retraçant le voyage onirique d’un Mazzeru (chamane corse) messager d’un monde parallèle sombre et psychédélique. Le mythe séculaire est métamorphosé au sein d’une création multimédia mêlant expérimentations sonores, textuelles et visuelles.Une œuvre à mi-chemin entre l’art vidéo, le spoken word, le happening et le concert de musique électro.

Les Soirées Performances

Du mardi 3 au vendredi 13 mars à Orléans
Tarif unique 6€

Le programme des Soirées Performances

Scène Nationale d’Orléans

 

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