Dans notre article du 24 février dernier, Magcentre interpellait les têtes de liste orléanaises afin qu’elles précisent de façon concrète leur projet en matière de culture pour la ville d’Orléans à l’issue du prochain scrutin municipal. Nous publions donc les réponses des différentes listes à notre questionnaire dans l’ordre de leur arrivée à la rédaction…
Olivier Carré ©Jean-Luc Bouland
Troisième liste à répondre à nos vingt deux questions sur la culture à Orléans, la liste “Orléans, naturellement”, et c’est un peu la session de rattrapage pour la liste d’Olivier Carré le maire sortant. Après avoir redonné quelques couleurs à la politique culturelle orléanaise après les vaches maigres de l’ère Grouard, Olivier Carré a lancé nombre de projets dont beaucoup sont encore dans les cartons. Projets à transformer donc, sachant que la démission en fin de mandat de l’adjointe à la culture laisse un goût d’inachevé à une politique culturelle où les bonnes intentions n’ont pas suffi.
Liste “Orléans Naturellement”- Olivier Carré
1- Que ferez-vous des Vinaigreries ?
Les Vinaigreries deviendront un lieu de création culturelle et d’échange entre les Orléanais.
L’étude de définition, de structuration et de fonctionnement est actuellement reprise par le nouveau directeur de l’ESAD.
2- Où envisagez-vous d’implanter la future salle de l’Astrolabe ?
Olivier Carré a annoncé en 2018 vouloir regrouper le nouvel Astrolabe et le Conservatoire au sein de la Cité musicale, à la tête nord du Pont de l’Europe, en bord de Loire. Nous le ferons.
Ce nouvel équipement sera un phare architectural, artistique et culturel à l’ouest de notre ville. Le lien tant attendu entre le Conservatoire et les musiques actuelles verra le jour, avec à la clé, de nouvelles collaborations artistiques ! Enfin, la capacité de l’Astrolabe fera plus que doubler, ce qui permettra d’accueillir des artistes et tournées d’envergure. Ce sera une formidable opportunité, de développement pour notre salle de musiques actuelles, d’enrichir notre offre de concerts à destination des Orléanais, mais pas uniquement… puisque notre programmation musicale ne manquera de rayonner plus encore !
3- Quel avenir pour le Théâtre du Parc Pasteur ?
C’est une structure d’accueil hors des normes réglementaires aujourd’hui – pour le public comme pour les artistes, mais c’est un lieu emblématique auquel les Orléanais sont attachés.
Cette situation est une formidable opportunité pour nous orienter vers la réalisation d’un nouvel outil de petite jauge à destination du jeune public et des lycéens, qui pourrait accueillir des propositions d’animation visant scolaires, centres de loisirs, familles : festival de contes, apprentissage divers du spectacle vivant, …
4- Quel programme pour la salle Gérard Philipe de la Source ?
L’orientation actuelle du Théâtre Gérard Philipe vers le jeune public répond à un réel besoin. Le TGP fait ses preuves dans ce domaine. Il faut encore renforcer l’accueil des scolaires.
Nous éclaircirons le volet travail en résidence : accueil des compagnies, soutien accordé durant leur travail de création.
5- Raserez-vous le Zénith devenu inutile avec le Co’met ?
Absolument pas. Les deux équipements ne sont pas à mettre en concurrence. Leurs potentialités sont bien différentes, tout comme leur programmation respective.
6- Comptez-vous restructurer le fonctionnement du Théâtre d’Orléans et de quelle façon ?
Nous souhaitons une billetterie unique et qu’une communication « Théâtre d’Orléans » regroupant les propositions des différentes structures voie le jour.
Nous devrons remettre tous les partenaires autour de la table dès le début du mandat et inventer notre modèle.
7- Que souhaitez-vous faire de l’église de l’hôpital Madeleine ?
Nous étudierons son devenir, avec différentes pistes culturelles.
8- Et de la salle de l’Institut ?
La salle de l’Institut sera rénovée et nous conserverons sa vocation à accueillir des concerts : musique ancienne, musique de chambre, formation de jazz classique ou contemporain, chorales, …
Nous possédons une salle dédiée à la musique, qui est appréciée des Orléanais, nous en prendrons soin.
9- Le musée des Beaux-Arts sera-t-il agrandi ?
Nous poursuivrons le développement du Musée des Beaux-Arts, avec la création d’un accueil / lieu de vie à la place de l’Office de tourisme.
Par ailleurs, la conservation, l’enrichissement des collections et leur présentation publique constituent trois des volets essentiels de la mission d’un musée. Orléans est à la pointe dans ce domaine depuis 4 ans. Les presses locale, nationale et internationale en témoignent. Une augmentation considérable du nombre de visiteurs payants a également été observée. Nous donnerons au musée les moyens nécessaires pour achever sa restructuration et pour saisir les opportunités d’acquisition qui font sens avec ses collections.
Nous souhaitons par ailleurs souligner la mise en valeur de la sculpture dans l’espace public. En trois ans, sous l’impulsion personnelle du maire, la ville d’Orléans a acheté la sculpture de Jean-Paul Moscovino (Jardin Hélène Cadou), mis en espace des sculptures de Roger Toulouse (parvis du Théâtre d’Orléans), et acheté la sculpture de Tetsuo Harada (jardin de l’hôtel Groslot). Un tel effort n’avait pas été fait depuis la réalisation de la première ligne de tram.
10- Que devient le Conservatoire dans votre projet municipal ?
Le Conservatoire et l’Astrolabe seront regroupés à la Cité Musicale.
12- Souhaitez-vous soutenir le commerce culturel de proximité et de quelle façon ?
OUI ! Par exemple galeries d’art ; librairies générale ou thématique : théâtre, cinéma, musique, opéra ; ateliers de restauration, boutiques d’accessoires de scène (costumes, maquillages, …).
Cela pourrait se faire dans le cadre du pôle artisans d’art et de commerces valorisant nos savoir-faire et nos produits qui métamorphosera la rue des Carmes et/ou dans le cadre de la Cité musicale.
13- Avez-vous un projet spécifique pour Saint-Pierre-le-Puellier ?
Saint-Pierre-le-Puellier continuera d’accueillir des expositions exigeantes.
Nous maintiendrons l’ouverture à l’art contemporain, aux arts urbains et à la peinture en général.
Un pôle d’animations culturelles sera organisé entre le Saint-Pierre le Puellier, le 108 Bourgogne et l’ESAD.
14- Quelle politique pour les médiathèques et la lecture publique ?
Nous avons déjà fait beaucoup pour cette politique essentielle, avec la gratuité des médiathèques et l’adaptation des plages horaires d’ouverture des médiathèques de quartier.
Nous irons encore plus loin, en proposant d’autres voies d’intérêt : des cafés philo, des rencontres littéraires, des moments d’oralité (lectures de contes, mises en bouches poétiques…)
L’opération “Livrodrome” pourrait être renouvelée. Et le triporteur littéraire pourrait investir d’autres lieux, porter le livre vers des publics à conquérir.
Un bilan devra être réalisé sur la mise en place des boîtes à livres : intérêt, pertinence, manque…
Nous encouragerons par ailleurs les lectures dans les cafés.
Nous rénoverons la médiathèque centrale.
15- Que deviendront les Voix d’Orléans ?
C’est un événement propre à Orléans ! Il faut donner leur chance aux Voix d’Orléans d’être mieux entendues, mieux comprises dans les réseaux pour lesquels elles font sens.
Cela passe par un développement de leur environnement (expositions, conférences, rencontres interpersonnelle) et par une ouverture en direction de la jeunesse (scolaire et universitaire).
En parallèle, il ne faut pas oublier le Parlement des écrivaines, qui lui s’attachera à défendre et à valoriser l’expression des femmes dans le monde.
16- et les Festivals de Jazz (deux à Orléans !) ?
Ces deux festivals de Jazz et les sites qui les accueillent (Jardin de l’Evêché et le Théâtre d’Orléans) sont complémentaires et fonctionnent, ils ont trouvé leur public.
Notre mission est de veiller à soutenir, coordonner, structurer le travail entre les différents partenaires. C’est un travail de fond que nous faisons et que nous assumons.
17- Soutenez-vous le projet d’un Festival de Cinéma à Orléans ?
Nous étudierons toutes les propositions aux directions artistiques exigeantes et ambitieuses !
Le Cinéma Les Carmes doit jouer un rôle central dans ce type d’événement.
18- Quelle place donnerez-vous particulièrement aux associations culturelles orléanaises ?
Les associations culturelles, leur travail au long cours et leurs propositions sont au cœur de notre politique culturelle et elles y resteront. Elles participent grandement à la richesse artistique et culturelle de notre territoire et tiennent une place centrale dans le bien vivre ensemble.
Les associations seront associées aux différents événements de la ville et nous continuerons de soutenir les projets émergents, en particulier dans le domaine de la création !
Nous mettrons en place une structure, à définir avec elles, pour encore plus les associer aux événements de la Ville, comme la future biennale qui mettra en lumière des artistes femmes.
19- Quel avenir pour le Festival de Loire ?
Nous augmenterons la place de la création et des arts vivants, avec une attention particulière portée aux compagnies orléanaises et favoriserons la discussion entre tous les arts.
Le lien est à faire avec la Collégiale et les Vinaigreries par exemple.
20- Avez-vous un projet de nouvel événement culturel pour Orléans ?
Nous créerons une biennale qui mettra en lumière des artistes femmes. Elle rassemblera des femmes de toutes disciplines artistiques, avec une forte dimension internationale, partout dans la ville. La Culture, « ce qui nous rassemble », assumera à Orléans son rôle de lien social, de sensibilisation et d’action autour du thème de la place des femmes dans notre société. Des temps de réflexion, de rencontres et d’actions seront organisés avec des intellectuelles, journalistes et artistes femmes notamment.
Chaque année un festival de toutes les musiques nous reliera à la Nouvelle Orléans.
Un festival annuel des talents animera chaque quartier.
21- Etes-vous favorable à une politique culturelle métropolitaine ?
La métropole a la compétence sur les musées classés Musées de France dans le cadre de l’attractivité du territoire.
Les différentes communes de la métropole doivent échanger sur leurs calendriers culturels respectifs et se coordonner afin d’éviter les temps forts simultanés.
Néanmoins les politiques culturelles sont par essence communales.
22- Prenez-vous l’engagement d’augmenter le budget de la culture à Orléans ?
Notre projet est chiffré et réalisable sans augmenter les taux d’impôt ni la dette. Nous mettrons les moyens financiers et humains nécessaires à notre très ambitieuse politique culturelle.
Orléans Naturellement