Depuis le 20 février, la presse s’est enrichie d’un nouveau titre, Ruralis. Un semestriel dédié aux enjeux et aux dynamiques positives des territoires ruraux. Aux commandes, deux journalistes de Montargis (Loiret) qui ont à cœur de valoriser les initiatives de terrain avec comme credo ‘Demain s’invente dans les campagnes’.
Un semestriel de 84 pages pour parler des dynamiques positives en milieu rural. ©Ruralis
La démarche est ambitieuse et courageuse. Alors que la presse souffre d’une profonde crise économique et de confiance, deux journalistes de Montargis, à la positive attitude, ont pris le pari de lancer, après 4 ans de mûrissement, un tout nouveau magazine, Ruralis. Un semestriel de 84 pages, à vocation nationale, spécifiquement dédié aux territoires ruraux. « L’idée était de prendre un angle de niche et de faire du format long, inspirant et transversal, explique Éric Mangeat, co-fondateur du magazine. Un journalisme de solutions qui mette en valeur des pépites dans les territoires. Des territoires qui ont quitté le logiciel de nos élites ».
Répondre au mépris de la France profonde
Et pour cela pas question de tomber dans le cliché ou la carte postale touristique mais plutôt d’enfiler les bottes, aller au plus près de la réalité et transmettre des récits de terrain à travers la photo documentaire. « C’est une réaction face au mépris des médias nationaux de parler des territoires ruraux de façon positive, poursuit Armelle Gouérou, le binôme fondateur de Ruralis. Pour autant ce n’est pas un journal militant mais un magazine qui souhaite montrer tout ce qui se fait de bien en milieu rural, selon notre slogan ‘Demain s’invente dans les campagnes’ ».
Ainsi tous les thèmes sans restriction – innovation, économie, développement durable, culture, santé, etc. – seront abordés avec une mise en valeur de l’humain et des acteurs ruraux (associations, institutionnels, entreprises, agriculteurs…) reposant sur une promesse éditoriale : le triptyque ‘Observer, comprendre, inspirer’. « Pour chaque numéro un intellectuel aura également ‘Carte blanche’ pour donner à réfléchir sur les enjeux de développement des territoires ruraux. La première a été confiée, pour ce numéro, à Gérard-François Dumont, professeur à l’Université de Paris-Sorbonne », annoncent les deux journalistes.
Le pari assumé du papier
“Observer, comprendre, inspirer”, le triptyque éditorial de Ruralis. ©Ruralis
Tiré à 3 000 exemplaires – 6 000 au prochain numéro de septembre –, Ruralis est diffusé sur le territoire de l’est du Gâtinais et de l’Orléanais dans des librairies et Maisons de la presse, en attendant un futur déploiement progressif sur tout l’hexagone.
Un choix du papier totalement assumé par les deux journalistes qui pourrait résonner comme un pari fou à l’heure du tout numérique ? « Nous y croyons absolument, assure Armelle. Nous sommes partis du témoignage d’une voisine américaine qui disait que depuis 2-3 ans, les grands médias américains voyaient un retour au papier et à l’abonnement comme soutien et garantie d’une indépendance éditoriale. Comme les États-Unis ont toujours 10 ans d’avance et que nous avons l’habitude de les copier, nous avons de bonne chance de croire au retour de la presse papier ».
Reste à Armelle Gouérou et Éric Mangeat de trouver 28 000 € d’annonceurs par an pour assurer la pérennité de leur nouveau titre. Pour 12 € le numéro ou 24 € l’abonnement vous y contribuerez.
Estelle Boutheloup